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En 2017, bienvenue dans un monde de brutes!

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  • En 2017, bienvenue dans un monde de brutes!

    C'est sans beaucoup de regrets que le monde dit adieu à 2016 : attentats djihadistes notamment à Nice et Berlin, massacres en Syrie, durcissement des régimes autoritaires en Russie et en Turquie, ébranlement de l'Europe par le Brexit... Et puis l'élection du populiste Donald Trump au terme d'une campagne où l'outrance l'a disputé au cynisme : après avoir vilipendé l'establishment, le nouveau président vient de nommer à son cabinet 17 personnes dont la fortune est équivalente à celle du tiers des Américains et au PIB des 70 pays les plus pauvres de la planète...

    L'héritage de cette année "horribilis" est lourd : le terrorisme s'étend comme un cancer, en dépit des succès remportés contre l'état islamique en Irak ; le populisme est au pouvoir aux Philippines où le président Dutertre revendique les meurtres qu'il a personnellement commis et promet d'envoyer à la morgue 100.000 personnes liées au trafic de drogue ; populisme également au sein même vieille Europe où les gouvernements hongrois et polonais s'en prennent sans vergogne à la liberté de la presse et de la justice ; le péril climatique s'accélère avec tous les records de chaleur battus cette année quand Trump annonce qu'il tient pour un chiffon de papier les engagements de la COP 21.

    Plus généralement, c'est un monde de brutes qui se dessine, dans lequel la loi du plus fort, le cynisme, la domination dans sa zone d'influence deviennent la règle, alors que la démocratie, les droits de l'homme, ou la régulation internationale sont méprisés ou combattus. Les hérauts s'appellent Trump, Poutine, Erdogan, Xi Jinping. Partageant la même vision de la puissance et de l'égoïsme national, ils se comprennent et s'entendent comme larrons en foire: Trump laisse Poutine écraser toute opposition à Bachar al Assad et annexer la Crimée ; le même Poutine renoue le fil avec l'autocrate Erdogan et annonce un renforcement de sa force nucléaire. A un niveau inférieur, Stephen Bannon, conseiller xénophobe du nouveau président américain rêve de fédérer toutes les extrêmes-droites, le FPÖ autrichien s'allie au parti de Poutine, et Marine Le Pen cherche de l'argent auprès de la Russie. Il y a bien l'exception de l'hostilité de Trump envers la Chine: mais le différend est seulement commercial, et Pékin peut continuer à militariser la mer de Chine.

    L'Europe est hors course : ce nouveau monde ne correspond ni à ses principes ni à ses valeurs, et faute d'une véritable union, elle reste politiquement et militairement un nain. "L'Europe, quel numéro de téléphone?" s'amusait Henry Kissinger. Il n'est même pas sûr que Trump ou Poutine songent demain à l'appeler.


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