Plus d’un an après la signature de l’accord sur son programme nucléaire avec les «grandes puissances», la République islamique d’Iran reste confrontée à une crise économique et sociale majeure.
Cette crise profonde s’accompagne de tensions permanentes au sein du régime. Le camp conservateur proche du Guide Khamenei voit toujours avec méfiance le compromis sur le dossier nucléaire. Les différentes factions proches des Gardiens de la Révolution l’analysent même comme une défaite diplomatique et une trahison du président Rohani. L’affrontement entre le camp du Guide et les factions dites «modérées» ou «réformatrices» proches de Rohani porte sur «l’ouverture» aux grandes puissances impérialistes et au type d’intégration au marché mondial.
Si le camp du Guide détient la quasi-totalité des leviers du pouvoir, il n’a pu empêcher le compromis sur le nucléaire et ce en raison des faiblesses même du régime, de sa profonde impopularité, des crises majeures qui traversent la société iranienne, du poids des sanctions internationales et de l’instabilité régionale. Sur le terrain de «l’ouverture», les courants «modérés» ou «réformateurs» au sein du pouvoir se sont appuyés sur une partie des aspirations populaires exprimées notamment lors des mobilisations de 2009 contre la réélection de Mahmoud Ahmadinejad à la présidence de la république.
Après l’écrasement du «mouvement vert» incarné par Moussavi et Karoubi en 2009, les factions «libérales» du régime ont appuyé l’élection de Rohani et ont soutenu sa politique de compromis avec l’impérialisme états-unien. Ce ralliement a permis à la République islamique d’Iran de traiter au sein du sérail les dissensions et a ainsi élevé un obstacle à l’intervention directe de la population. Rohani a été l’incarnation du point d’équilibre au sein du régime. Mais cette tentative de stabilisation de la situation politique ne sera pas durable.
En effet, toutes les crises qui ont poussé à la mobilisation populaire de 2009 se sont approfondies. La crise sociale et économique, la misère et le chômage, l’inflation, la négation des droits démocratiques et sociaux, l’absence de perspective pour la jeunesse se sont aggravés.
Dans les faits, la politique économique et de compromis avec l’impérialisme développée par Rohani est celle de Rafsandjani, un des piliers du régime depuis l’avènement de la République islamique en 1979 et sans doute l’un des plus corrompus. Mais les «réformateurs» et les «modérés» ne s’affrontent jamais directement avec le camp conservateur et encore moins avec le Guide lui-même.
Cependant, cette confrontation n’en est pas moins réelle. Ainsi, l’accord sur le nucléaire aurait pu laisser envisager un rapprochement diplomatique important avec l’administration Obama sur les divers conflits qui frappent le Moyen-Orient. Or, il n’en est rien. Depuis le compromis sur le dossier du nucléaire, la République islamique d’Iran a accentué sa confrontation avec les alliés des Etats-Unis dans la région et notamment avec la monarchie saoudienne. En effet, la politique régionale de la République islamique d’Iran est aux mains des Gardiens de la Révolution et du Guide Khamenei. Les tensions entre Téhéran et Riyad, que ce soit au travers de guerres par procuration et par forces interposées comme au Yémen, en Irak et en Syrie, ou sur le terrain de la joute verbale sur les lieux saints et le pèlerinage du Hadj, sont de plus en plus violentes. Cela est bien sûr l’expression des conflits d’intérêts qui opposent les deux puissances régionales rivales, mais traduit aussi les divergences profondes au sein de la mollahrchie. Le Guide faisant tout pour limiter le rapprochement avec Washington afin de circonscrire la progression des factions «modérées et réformatrices» du régime.
Certes, sur le terrain militaire, les convergences d’intérêts sont flagrantes en Afghanistan ou en Irak et certaines interventions des Gardiens de la Révolution ne peuvent se faire qu’avec l’aval et la bénédiction de l’impérialisme états-unien. Ainsi, l’intervention en cours pour reprendre Mossoul à l’Etat islamique est menée par les forces irakiennes, les peshmergas de l’autorité autonome du Kurdistan d’Irak, les forces de l’Etat turc, les milices chiites irakiennes encadrées et financées par la République islamique d’Iran et avec la participation des forces d’élites des Gardiens de la Révolution, tout cela avec l’appui aérien et logistique de la coalition internationale dirigée par Washington.
Mais cela ne se traduit pas sur le terrain diplomatique et politique. Le Guide de la Révolution refuse toute avancée en ce sens. Il s’oppose ainsi sur le plan intérieur à la politique souhaitée par une partie du régime, notamment par Rafsandjani, mais aussi par les factions «modérées» et «réformatrices».
Plus largement, sur la scène régionale, la République islamique d’Iran participe avec le Hezbollah libanais et la Russie à la coalition qui soutient activement le régime criminel de Bachar el-Assad. Bien entendu, depuis l’intervention militaire directe de Moscou en Syrie, le rôle de la République islamique est passé au second plan. Néanmoins, sans le soutien financier de la théocratie réactionnaire de Téhéran et sans l’appui des Gardiens de la Révolution, le régime sanguinaire de Damas ne serait pas en capacité de se maintenir. La Syrie est un sujet majeur d’affrontement entre les puissances impérialistes états-unienne et russe, tout en étant un terrain de confrontation indirect entre la mollahrchie et la monarchie des Saoud. Les deux puissances régionales les plus réactionnaires s’affrontent par forces interposées en mettant la Syrie, mais aussi l’Irak et le Yémen à feu et à sang.
Cette opposition barbare est le résultat des ambitions régionales antagoniques de deux régimes dictatoriaux. La lutte contre l’EI (Daech) n’est qu’un prétexte et permet à la République islamique d’Iran et à l’Arabie saoudite de s’ingérer en profondeur dans la destinée des peuples de la région. La religion n’étant qu’un prétexte idéologique à la rivalité économique (au sein de l’OPEP notamment), géostratégique et politique.
Dans leur confrontation, Riyad et Téhéran n’hésitent pas à instrumentaliser et à encourager la religiosité et les sectarismes qui se développent sur fond d’une misère croissante dans la région. Les reculs de Daech, voire sa défaite totale, ne mettront pas fin au terreau de misère sur lequel prospèrent les sectarismes et les guerres civiles, ni aux ambitions antagoniques de la République islamique et de l’Arabie saoudite.
La politique régionale de la République islamique est rejetée par la majorité de la population. Le coût financier est exorbitant pour le pays alors même que les besoins élémentaires d’une grande partie des Iraniens sont loin d’être satisfaits. Par ailleurs, cette politique est vécue par certaines couches de la population comme un frein à la «normalisation» des relations entre le pays et les grandes puissances.
Entre «modérés» et conservateurs quelles divergences d’intérêts?
Derrière l’opposition entre les factions «modérées» et le camp des conservateurs, du Guide et des Gardiens de la Révolution se cache un affrontement pour la mainmise sur l’économie et les ressources du pays. En effet, la politique de Rohani et de ses alliés est tournée clairement vers la levée des sanctions internationales, pour une ouverture du marché iranien aux multinationales et aux puissances occidentales.
Or, le camp du Guide s’est justement enrichi grâce aux sanctions et au marché noir qu’il organise. Il s’enrichit de son contrôle total sur le système bancaire du pays, alors même que l’ouverture au marché mondial implique une intégration des banques iraniennes au système financier international. Enfin, l’intégration de la République islamique dans le système économique international supposerait des réformes fiscales profondes qui menaceraient les Fondations. En effet, ces Fondations (Bonyad), à la comptabilité opaque, ne sont pas redevables d’impôt et ne rendent de compte qu’au Guide et à son cabinet.
Ces Fondations, à vocation officiellement caritative et religieuse, constituent de richissimes holdings, regroupant parfois plus d’une centaine d’entreprises. Elles jouent un rôle majeur dans la redistribution clientéliste d’une partie des richesses du pays et dans l’organisation de la corruption.
D’après le quotidien économique iranien Sarmayeh, les fondations contrôleraient 35 à 40% du PIB iranien, qui s’élève à 120 milliards d’euros. La plupart de ces fondations ont vu le jour après la révolution de 1979. Elles furent chargées par le nouveau régime de saisir les avoirs des grandes familles proches du Shah afin, officiellement, de redistribuer l’argent au peuple via des œuvres caritatives. Mais très rapidement, elles sont devenues des piliers économiques, sociaux et politiques de la République islamique. Elles ont étendu leurs activités à des secteurs aussi variés que l’immobilier, la construction, le textile, l’agroalimentaire, la pharmacie, les hôpitaux, les universités, bien sûr le pétrole…
Ces fondations contrôlent même certaines zones franches. Ainsi, la Fondation Astan-e Qods Razavi, chargée de gérer le tombeau de l’imam Reza à Mashhad, est propriétaire d’une centaine d’entreprises et de la zone franche de Sarakhs à la frontière avec le Turkménistan. Créée en 1996, cette zone franche est une véritable cité industrielle, plaque tournante du commerce légal et du marché noir «institutionnel» vers les pays d’Asie centrale disposant même d’un aéroport. «L’argent n’ayant pas d’odeur», ces Bonyad – souvent dirigées par la hiérarchie des Gardiens de la Révolution et marquées par leur religiosité idéologique – ont également investi dans des complexes touristiques de luxe et dans le secteur des loisirs.
Ainsi, la Fondation des Déshérités (l’une des plus importantes) est propriétaire de téléphériques, de pistes de ski et des restaurants qui accueillent à la montagne la jeunesse dorée de Téhéran. La capacité d’autofinancement secrète de ces grandes fondations permet aussi de financer des activités clandestines, par exemple des réseaux non officiels de renseignement et d’actions extérieures liés aux Gardiens de la Révolution.
Les divergences d’intérêts constituent donc une fracture importante qui traverse les sommets de la mollahrchie. L’accord sur le programme nucléaire avec les grandes puissances, la levée progressive des sanctions et l’ouverture, même timide, du marché iranien accentue les contradictions à l’œuvre au sein du sérail. Cependant, l’ensemble des protagonistes et courants politiques internes du régime partagent l’intérêt de maintenir en place le carcan capitaliste et réactionnaire qu’est la République islamique.
La suite...........
Cette crise profonde s’accompagne de tensions permanentes au sein du régime. Le camp conservateur proche du Guide Khamenei voit toujours avec méfiance le compromis sur le dossier nucléaire. Les différentes factions proches des Gardiens de la Révolution l’analysent même comme une défaite diplomatique et une trahison du président Rohani. L’affrontement entre le camp du Guide et les factions dites «modérées» ou «réformatrices» proches de Rohani porte sur «l’ouverture» aux grandes puissances impérialistes et au type d’intégration au marché mondial.
Si le camp du Guide détient la quasi-totalité des leviers du pouvoir, il n’a pu empêcher le compromis sur le nucléaire et ce en raison des faiblesses même du régime, de sa profonde impopularité, des crises majeures qui traversent la société iranienne, du poids des sanctions internationales et de l’instabilité régionale. Sur le terrain de «l’ouverture», les courants «modérés» ou «réformateurs» au sein du pouvoir se sont appuyés sur une partie des aspirations populaires exprimées notamment lors des mobilisations de 2009 contre la réélection de Mahmoud Ahmadinejad à la présidence de la république.
Après l’écrasement du «mouvement vert» incarné par Moussavi et Karoubi en 2009, les factions «libérales» du régime ont appuyé l’élection de Rohani et ont soutenu sa politique de compromis avec l’impérialisme états-unien. Ce ralliement a permis à la République islamique d’Iran de traiter au sein du sérail les dissensions et a ainsi élevé un obstacle à l’intervention directe de la population. Rohani a été l’incarnation du point d’équilibre au sein du régime. Mais cette tentative de stabilisation de la situation politique ne sera pas durable.
En effet, toutes les crises qui ont poussé à la mobilisation populaire de 2009 se sont approfondies. La crise sociale et économique, la misère et le chômage, l’inflation, la négation des droits démocratiques et sociaux, l’absence de perspective pour la jeunesse se sont aggravés.
Dans les faits, la politique économique et de compromis avec l’impérialisme développée par Rohani est celle de Rafsandjani, un des piliers du régime depuis l’avènement de la République islamique en 1979 et sans doute l’un des plus corrompus. Mais les «réformateurs» et les «modérés» ne s’affrontent jamais directement avec le camp conservateur et encore moins avec le Guide lui-même.
Cependant, cette confrontation n’en est pas moins réelle. Ainsi, l’accord sur le nucléaire aurait pu laisser envisager un rapprochement diplomatique important avec l’administration Obama sur les divers conflits qui frappent le Moyen-Orient. Or, il n’en est rien. Depuis le compromis sur le dossier du nucléaire, la République islamique d’Iran a accentué sa confrontation avec les alliés des Etats-Unis dans la région et notamment avec la monarchie saoudienne. En effet, la politique régionale de la République islamique d’Iran est aux mains des Gardiens de la Révolution et du Guide Khamenei. Les tensions entre Téhéran et Riyad, que ce soit au travers de guerres par procuration et par forces interposées comme au Yémen, en Irak et en Syrie, ou sur le terrain de la joute verbale sur les lieux saints et le pèlerinage du Hadj, sont de plus en plus violentes. Cela est bien sûr l’expression des conflits d’intérêts qui opposent les deux puissances régionales rivales, mais traduit aussi les divergences profondes au sein de la mollahrchie. Le Guide faisant tout pour limiter le rapprochement avec Washington afin de circonscrire la progression des factions «modérées et réformatrices» du régime.
Certes, sur le terrain militaire, les convergences d’intérêts sont flagrantes en Afghanistan ou en Irak et certaines interventions des Gardiens de la Révolution ne peuvent se faire qu’avec l’aval et la bénédiction de l’impérialisme états-unien. Ainsi, l’intervention en cours pour reprendre Mossoul à l’Etat islamique est menée par les forces irakiennes, les peshmergas de l’autorité autonome du Kurdistan d’Irak, les forces de l’Etat turc, les milices chiites irakiennes encadrées et financées par la République islamique d’Iran et avec la participation des forces d’élites des Gardiens de la Révolution, tout cela avec l’appui aérien et logistique de la coalition internationale dirigée par Washington.
Mais cela ne se traduit pas sur le terrain diplomatique et politique. Le Guide de la Révolution refuse toute avancée en ce sens. Il s’oppose ainsi sur le plan intérieur à la politique souhaitée par une partie du régime, notamment par Rafsandjani, mais aussi par les factions «modérées» et «réformatrices».
Plus largement, sur la scène régionale, la République islamique d’Iran participe avec le Hezbollah libanais et la Russie à la coalition qui soutient activement le régime criminel de Bachar el-Assad. Bien entendu, depuis l’intervention militaire directe de Moscou en Syrie, le rôle de la République islamique est passé au second plan. Néanmoins, sans le soutien financier de la théocratie réactionnaire de Téhéran et sans l’appui des Gardiens de la Révolution, le régime sanguinaire de Damas ne serait pas en capacité de se maintenir. La Syrie est un sujet majeur d’affrontement entre les puissances impérialistes états-unienne et russe, tout en étant un terrain de confrontation indirect entre la mollahrchie et la monarchie des Saoud. Les deux puissances régionales les plus réactionnaires s’affrontent par forces interposées en mettant la Syrie, mais aussi l’Irak et le Yémen à feu et à sang.
Cette opposition barbare est le résultat des ambitions régionales antagoniques de deux régimes dictatoriaux. La lutte contre l’EI (Daech) n’est qu’un prétexte et permet à la République islamique d’Iran et à l’Arabie saoudite de s’ingérer en profondeur dans la destinée des peuples de la région. La religion n’étant qu’un prétexte idéologique à la rivalité économique (au sein de l’OPEP notamment), géostratégique et politique.
Dans leur confrontation, Riyad et Téhéran n’hésitent pas à instrumentaliser et à encourager la religiosité et les sectarismes qui se développent sur fond d’une misère croissante dans la région. Les reculs de Daech, voire sa défaite totale, ne mettront pas fin au terreau de misère sur lequel prospèrent les sectarismes et les guerres civiles, ni aux ambitions antagoniques de la République islamique et de l’Arabie saoudite.
La politique régionale de la République islamique est rejetée par la majorité de la population. Le coût financier est exorbitant pour le pays alors même que les besoins élémentaires d’une grande partie des Iraniens sont loin d’être satisfaits. Par ailleurs, cette politique est vécue par certaines couches de la population comme un frein à la «normalisation» des relations entre le pays et les grandes puissances.
Entre «modérés» et conservateurs quelles divergences d’intérêts?
Derrière l’opposition entre les factions «modérées» et le camp des conservateurs, du Guide et des Gardiens de la Révolution se cache un affrontement pour la mainmise sur l’économie et les ressources du pays. En effet, la politique de Rohani et de ses alliés est tournée clairement vers la levée des sanctions internationales, pour une ouverture du marché iranien aux multinationales et aux puissances occidentales.
Or, le camp du Guide s’est justement enrichi grâce aux sanctions et au marché noir qu’il organise. Il s’enrichit de son contrôle total sur le système bancaire du pays, alors même que l’ouverture au marché mondial implique une intégration des banques iraniennes au système financier international. Enfin, l’intégration de la République islamique dans le système économique international supposerait des réformes fiscales profondes qui menaceraient les Fondations. En effet, ces Fondations (Bonyad), à la comptabilité opaque, ne sont pas redevables d’impôt et ne rendent de compte qu’au Guide et à son cabinet.
Ces Fondations, à vocation officiellement caritative et religieuse, constituent de richissimes holdings, regroupant parfois plus d’une centaine d’entreprises. Elles jouent un rôle majeur dans la redistribution clientéliste d’une partie des richesses du pays et dans l’organisation de la corruption.
D’après le quotidien économique iranien Sarmayeh, les fondations contrôleraient 35 à 40% du PIB iranien, qui s’élève à 120 milliards d’euros. La plupart de ces fondations ont vu le jour après la révolution de 1979. Elles furent chargées par le nouveau régime de saisir les avoirs des grandes familles proches du Shah afin, officiellement, de redistribuer l’argent au peuple via des œuvres caritatives. Mais très rapidement, elles sont devenues des piliers économiques, sociaux et politiques de la République islamique. Elles ont étendu leurs activités à des secteurs aussi variés que l’immobilier, la construction, le textile, l’agroalimentaire, la pharmacie, les hôpitaux, les universités, bien sûr le pétrole…
Ces fondations contrôlent même certaines zones franches. Ainsi, la Fondation Astan-e Qods Razavi, chargée de gérer le tombeau de l’imam Reza à Mashhad, est propriétaire d’une centaine d’entreprises et de la zone franche de Sarakhs à la frontière avec le Turkménistan. Créée en 1996, cette zone franche est une véritable cité industrielle, plaque tournante du commerce légal et du marché noir «institutionnel» vers les pays d’Asie centrale disposant même d’un aéroport. «L’argent n’ayant pas d’odeur», ces Bonyad – souvent dirigées par la hiérarchie des Gardiens de la Révolution et marquées par leur religiosité idéologique – ont également investi dans des complexes touristiques de luxe et dans le secteur des loisirs.
Ainsi, la Fondation des Déshérités (l’une des plus importantes) est propriétaire de téléphériques, de pistes de ski et des restaurants qui accueillent à la montagne la jeunesse dorée de Téhéran. La capacité d’autofinancement secrète de ces grandes fondations permet aussi de financer des activités clandestines, par exemple des réseaux non officiels de renseignement et d’actions extérieures liés aux Gardiens de la Révolution.
Les divergences d’intérêts constituent donc une fracture importante qui traverse les sommets de la mollahrchie. L’accord sur le programme nucléaire avec les grandes puissances, la levée progressive des sanctions et l’ouverture, même timide, du marché iranien accentue les contradictions à l’œuvre au sein du sérail. Cependant, l’ensemble des protagonistes et courants politiques internes du régime partagent l’intérêt de maintenir en place le carcan capitaliste et réactionnaire qu’est la République islamique.
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