Annonce

Réduire
Aucune annonce.

L'Australie dit adieu à ses usines automobiles, trop peu compétitives

Réduire
Cette discussion est fermée.
X
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • L'Australie dit adieu à ses usines automobiles, trop peu compétitives

    Après Ford et General Motors, Toyota annonce l'arrêt de sa production sur place.

    Alors que l'industrie automobile française tente désespérément de rétablir sa compétitivité, l'exemple australien, bien que différent, donne matière à réfléchir... En quelques mois à peine, le pays a vu se dessiner la mort programmée de l'ensemble de son appareil productif automobile. Le coup de grâce est venu hier de Toyota, qui a annoncé hier l'arrêt de sa production locale à partir de la fin 2017. Une annonce qui fait suite au retrait de General Motors, qui avait indiqué en décembre l'arrêt de sa présence industrielle à partir de 2017 (soit 2.900 salariés employés par sa filiale Holden), tandis qu'en mai, c'était Ford qui avait jeté l'éponge, pour un retrait annoncé en 2016 (soit 1.200 salariés).

    Alors que Toyota emploie 2.500 salariés sur son usine d'assemblage d'Altona, dans la banlieue de Melbourne, le bilan social s'annonce lourd. Au global, ce sont les 45.000 emplois de l'industrie automobile (avec sous-traitants, mais sans réseaux de distribution et de réparation), soit 5 % de l'emploi manufacturier australien, qui sont menacés. « Rien de ce que nous pourrons dire ou faire ne pourra limiter l'anéantissement de tant de personnes », a déclaré le Premier ministre australien, Tony Abbott.

    Marché local trop petit

    Si les constructeurs fuient le pays, c'est que la base australienne n'est plus compétitive. Dans un rapport publié fin décembre, une commission gouvernementale listait déjà les maux qui plombaient l'industrie, tant sur ses débouchés à l'export (40 % de la production nationale) qu'en interne. Avec un taux horaire de 30 dollars, le salaire australien dans l'industrie automobile est l'un des plus élevés des pays développés et ne saurait rivaliser face aux pays voisins de l'Asie du Sud-Est. Alors même que le dollar australien a vu sa valeur grimper ces derniers mois, les constructeurs privilégient ces zones, notamment les pays en fort développement comme l'Indonésie, qui servent de plate-forme d'export. Dans le même temps, les industriels sont confrontés à un marché local trop petit (1,1 million de voitures neuves écoulées en 2013) pour déverser leur production. Sans compter que l'avantage coût des voitures produites sur place est faible, à cause de barrières tarifaires à l'importation peu élevées.

    Au final, l'hémorragie s'est accélérée ces dernières années. En 2013, la production de voitures sur le sol australien est tombée à 200.000 unités, contre 300.000 en 2006, tandis que le nombre de salariés a chuté de 40 % sur la période. Une baisse des volumes que n'ont pas évitées les aides gouvernementales -30 milliards de dollars entre 1997 et 2012. « La petite taille de l'appareil productif australien a des implications fortes sur toute la chaîne », indique la commission gouvernementale, qui note que l'Australie est le deuxième pays le plus coûteux en termes de production de composants automobiles. De quoi arriver à des aberrations économiques : Holden, qui produit moins de 80.000 véhicules par an dans son usine d'Adelaïde, a chiffré à 3.750 dollars le différentiel de production par voiture entre son implantation australienne et la moyenne de ses autres sites industriels...

    MAXIME AMIOT, les Echos, 11/02/2014

  • #2
    L'article date de 2 ans mais la thématique est toujours d'actualité.

    Commentaire

    Chargement...
    X