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Vos chocolats de Noël sont le résultat de l’esclavage d’enfants

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  • Vos chocolats de Noël sont le résultat de l’esclavage d’enfants

    Je dois vous faire un aveu. Je trouve que le système ultra capitaliste est magique. En vous avouant cela, je fais preuve de la plus grande des sincérités. Je trouve que c’est peut-être la plus belle réussite de l’homme dans toute l’histoire de l’humanité.

    Rendez-vous compte. Nous allons dans les prochains jours nous goinfrer (33000 tonnes de chocolat pour le soir de Noël c’est se goinfrer non?) avec du chocolat fabriqué en grande partie grâce du cacao récolté par des centaines de milliers d’enfants esclaves en Côte d’Ivoire… Et le pire, c’est que le système, à grands coups de guirlandes et de spots publicitaires, arrivera à nous faire appeler cela des FÊTES.

    La seule chose que nous célébrerons le 24 décembre, c’est le triomphe total du capitalisme moderne et de sa dynamique aliénatoire.

    NOELdeMERDE#1 : VOS CHOCOLATS DE NOËL SONT LE FRUIT DU TRAVAIL ET DU TRAFIC D’ENFANTS!!

    Notre mode de consommation nous invite que trop peu à nous demander comment sont produits les aliments que nous achetons. Il n’est pas rare d’ailleurs que des scandales frappent des secteurs, au gré des découvertes plus ou moins gênantes…Mais s’il est un secteur qui lui ne bouge pas avec le temps malgré les révélations scandaleuses et les pratiques hors d’âge, c’est bien celui de la culture du cacao. Une industrie où se pratique de manière systématique et organisée le travail d’enfants voire même l’esclavage d’enfants.

    Quelques chiffres histoire de vous faire une idée de l’étendue du scandale :

    → On estime à 1,8 million le nombre d’enfants travaillant dans les exploitations de Cacao rien qu’en Côte d’Ivoire et au Ghana.

    → On estime à plus de 100.000 rien qu’en Côte d’Ivoire le nombre d’enfants qui travaillent dans les pires conditions.

    → On estime enfin à plus de 10.000 les enfants esclaves victimes du trafic d’humain et de l’esclavage.

    → Une journée standard pour un enfant de moins de 15 ans est de 10 heures au minimum. Il portera des charges allant jusqu’à 40kg ou vaporisera sans protection des insecticides pour certains interdits en Europe pour des raisons de nocivité.

    Histoire et faits.

    Ce recours au travail des enfants, s’il est au départ traditionnel, ne doit aujourd’hui rien au hasard. Au contraire, cela est l’aboutissement d’un processus qui a démarré dans les années 90 lorsque petit à petit, les pays d’Afrique de l’Ouest ont décidé de privatiser leurs matières premières. Une privatisation fortement encouragée (corruption??) par le FMI par l’attribution conditionnelle d’aides et de prêts, ce que l’on a alors appelé les ajustements structurels. Une privatisation qui a eu pour effet direct d’exposer des agriculteurs locaux déjà pauvres à la volatilité des prix et à la concurrence internationale.

    Le modèle agricole étant fondé sur de petites exploitations vendant les fèves à des entreprises de torréfaction, le travail ne comporte qu’une faible part de valeur ajoutée. Ainsi, la seule manière de réduire les coûts a été très vite de recourir à la main d’œuvre la moins onéreuse et la plus malléable possible : les enfants.

    Un recours bien évidemment validé indirectement par un appareil d’État largement dépendant de l’exportation du cacao (35% du PIB ivoirien par exemple). Un recours d’autant plus simple que les pays concernés, par exemple, la Côte d’Ivoire, sont des pays instables politiquement et où la corruption est importante (quand l’instabilité n’est justement pas organisée par les acteurs économiques → Pour en savoir plus, lire l’étude « Chocolat Chaud » en téléchargement libre plus bas).

    Si le travailleur enfant était au départ le fils ou la fille de l’exploitant ou du travailleur agricole (organisation agricole traditionnelle), très vite l’enlèvement et la mise en esclavage d’enfants est advenue via des trafiquants profitant de la proximité de pays encore plus pauvres dans la région pour kidnapper et revendre des enfants à des exploitants peu scrupuleux. Ainsi, si l’on en croit le documentaire « La Face cachée du chocolat » (2011) du journaliste Miki Mistrati, le prix d’un enfant esclave est de 230€. Un prix défiant évidemment toute concurrence.

    Les âges de ces enfants esclaves varient de 10ans et 15ans. Une certaine partie d’entre eux sont des filles. Garçons et filles sont parfois également utilisés comme esclaves sexuels.

    http://www.agenceinfolibre.fr/wp-con...ENFANT-03.jpeg

    Des multinationales qui ferment les yeux (pour le bonheur de leurs profits).

    C’est au début des années 2000 que les premiers témoignages de travail et d’esclavage d’enfants commencent à sortir médiatiquement (certes légèrement plus tardif, on peut citer par exemple ce rapport du HRW où l’on parle expressément d’exploitation sexuelle, d’esclavage, etc..). Les industriels du cacao, réalisant l’impact négatif catastrophique que cela peut avoir anticipent tout de suite cela et décident de signer le protocole HARKIN-ENGEL, un protocole qui se veut être un « engagement volontaire » visant entre autres à « mettre en œuvre des normes crédibles, acceptables par tous, volontaires, à l’échelle de tout le secteur, conformes aux lois fédérales en vigueur, normes selon lesquelles les fèves de cacao et leurs produits dérivés ont bien été cultivés et/ou traités sans pratiquer les pires formes de travail des enfants »

    Mais ce protocole, plus marketing qu’autre chose, ne servira à rien. Tellement à rien qu’en 2005, les industriels, très volontaires pour signer demandèrent rien que moins qu’un report de leurs engagements à 2010. Un report qui ne servira qu’à gagner du temps et à profiter de la main-d’œuvre et de l’esclavage des enfants puisqu’à ce jour, le problème n’est pas encore réglé. Il empire même si l’on en croit l’étude Tulane sur le sujet.

    Des actions en justice ont été menées contre les grands acteurs du marché. Ainsi une « class action » est en cours aux USA contre Nestlé, Mars et Hershey’s. Si aujourd’hui, l’issue est incertaine, l’amende, quelqu’en sera le montant, ne permettra pas de stopper le travail des enfants en Côte d’Ivoire. Les industriels argueront de pratiques locales auprès de sous-traitants. Arguments classiques et pratiques pour qui ne veut pas avoir à se justifier.

    Si les grands industriels n’ont pas respecté ce protocole ainsi que la Convention 182 de l’Organisation internationale du Travail sur l’interdiction et l’intervention immédiate contre les pires formes de travail des enfants, elles ont par contre pour noyer le poisson, créer leurs propres plans d’action visant à lutter contre le travail d’enfants. On peut citer Nestlé et son Plan Cacao, ou Lindt avec son Lindt & Sprüngl Farming Program. De la poudre aux yeux marketing n’ayant pour but que de répondre de manière marginale au problème de l’exploitation des enfants.

    Serait-il possible de faire sans le travail des enfants ? Là est certainement la question mais les industriels ne veulent pas se poser la question tant le filon est juteux.

    Si l’on prend par exemple Nestlé, entre 1995 et aujourd’hui, le rendement total de l’action, soit la hausse du titre cumulée avec les dividendes, s’est élevé à 880% (déclaration du PDG de Nestlé, Peter Brabeck-Letmathe, en 2015).

    Je prends ici un cas emblématique, certains diront, mais quasiment tous les industriels historiques du secteur connaissent des croissances fortes au détriment des enfants africains. Une loi économique sans faille finalement. Moins le salaire est élevé, plus le profit l’est !

    http://www.agenceinfolibre.fr/wp-con...ENFANT-033.jpg

    Et le consommateur dans tout ça ?

    Il est peut-être temps de se demander si nous, consommateurs, nous ne sommes pas finalement les principaux acteurs de ce système.

    En effet, pourquoi les industriels du secteur prendraient des mesures qui les contraindraient alors que leurs chiffres d’affaires ne cessent d’augmenter ? Entre 1993 et 2008, les Français ont mangé 50% de chocolat en plus !
    La filière équitable ne représente que 1 %du commerce mondial alors que tous les spécialistes reconnaissent que le cacao, tout comme le café, est une culture favorable à la pratique du commerce équitable. D’ailleurs, même dans le commerce équitable des cas d’enfants travaillant dans les exploitations ont été dénoncés et démontrés.

    Les industriels ne font rien et se moquent de nous avec des actions marketing cyniques, car ils savent que la grande majorité des consommateurs tiennent pas compte de ce que contiennent les aliments que nous consommons. Tant que nous ne voyons pas le problème, nous considérons celui-ci comme inexistant. En agissant ainsi, en consommant ces chocolats gorgés de la sueur, du sang et des larmes de ces milliers d’enfants arrachés à leurs parents pour être exploités voire violés, nous sommes complices des trafiquants, des exploiteurs, des politiques et des dirigeants des entreprises concernées. Mieux nous finançons cela.

    Vous ne pourrez plus dire que vous ne savez pas. Joyeuses fêtes et n’oubliez pas… Toute résistance commence par une prise de conscience.

    Greg-Ilan

    agence infolibre 24/12/2016

  • #2
    Le capitalisme c'est de l'esclavage moderne, légal et autorisé, aux élections nous votons pour notre esclavage et celui des enfants.

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