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Le Nigeria entre corruption et Boko Haram

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  • Le Nigeria entre corruption et Boko Haram

    Les observateurs n'ont pas été vraiment surpris de voir la vidéo dans laquelle Abubakar Shekau, chef de Boko Haram, fait allégeance au calife autoproclamé de l'Etat islamique. L'événement n'en est pas moins catastrophique pour le Nigeria qui se prépare aux élections législatives et présidentielles du 28 mars. La vidéo de huit minutes que Abubakar Shekau a diffusé sur les réseaux sociaux fait suite au triple attentat qui a endeuillé le nord-est du pays, faisant 58 morts et plus de 130 blessés. Bien sûr, Boko Haram revendique l'attentat. On peut imaginer que c'était en quelque sorte une manière de montrer au calife de Bagdad de quoi le groupe terroriste était capable.

    Abou Bakr al-Baghdadi a vite répliqué en acceptant cette allégeance qui l'arrange comme elle arrange les affaires de Boko Haram. Ce dernier avait déjà manifesté sa volonté de rejoindre l'Etat islamique mais avait toujours été rabroué. On avait laissé comprendre que les Arabes n'étaient pas vraiment favorables à l'idée de compter des Africains parmi leurs adeptes. On peut comprendre ainsi que quelque chose de nouveau s'est produit pour que le calife accepte aussi rapidement l'allégeance. Boko Haram semble être invincible dans le plus grand pays d'Afrique, sur le territoire duquel vivent 160 millions d'habitants.

    La population est composée de diverses ethnies traversées par des obédiences religieuses diverses. Les musulmans, qui sont la majorité de l'ethnie des Haoussa, sont en conflit ouvert avec les Yorouba, majoritairement chrétiens, et les Ibos, animistes et chrétiens. Les conflits armés au Nigeria ont fait plus de 13.000 morts depuis 2009, date d'éclosion de l'insurrection islamiste.

    La situation sécuritaire ne semble pas évoluer en faveur de la paix. Le régime du Président Goodluck Jonathan et son armée ont échoué devant le groupe terroriste qui a conquis plusieurs villes et instauré un Etat islamique à l'image de celui que Baghdadi prétend instaurer en Irak et en Syrie. Pourtant, le pays est l'un des plus riches d'Afrique. Membre de l'OPEP, il est le sixième producteur mondial de pétrole. Néanmoins, la gestion de cette manne n'obéit pas à des critères purement économiques.

    Comme beaucoup de pays africains qui se sont retrouvés avec des revenus faramineux, le Nigeria, dont le pétrole représente 95% des recettes en devises et 77% du budget de l'Etat, a dilapidé ses ressources et les Nigérians n'en voient pas les bienfaits.

    La population du huitième exportateur mondial d'or noir est très pauvre. 70% des citoyens vivent avec moins d'un euro par jour. Et ce n'est pas un hasard si les trois Etats du Nord sont les plus propices à l'extension de Boko Haram.

    Ces régions ne reçoivent que deux millions de dollars de l'immense budget de la sécurité qui engloutit 25% du budget de l'Etat fédéral, comme l'expliquait Bakary Sambe, le coordonnateur de l'Observatoire des radicalismes et conflits religieux en Afrique (Orcra), dans un entretien sur SEN360°.

    Le président Goodluck Jonathan n'a donc pas déployé de grands efforts, ce qui fait dire à certains que sa gestion ne serait pas étrangère à la dégradation de la situation. "Boko Haram est en partie le produit d'une mauvaise gouvernance dont sont responsables les dirigeants corrompus de cette fédération", souligne le consultant militaire de L'économiste, Jean-Louis Dufour.

    Nous y voilà. La corruption est à la base de tous les maux du pays pétrolier. Le président exécutif de la coalition contre la corruption, Debo Adeniran, disait au Sunday Punch que la corruption est le plus grand problème auquel est confronté le pays, à côté de Boko Haram. Goodluck Jonathan va même jusqu'à critiquer sévèrement Muhammadu Buhari, son rival à la présidentielle, pour la simple raison que celui-ci avait dit qu'il faudrait mettre en prison toute personne coupable de corruption. Idowu Johnson confirme. Ce professeur du département des sciences politiques de l'Université d'Ibadan explique que c'est l'attitude du Président Jonathan, très tolérante envers la corruption, qui est responsable de la revendication du peuple pour un changement de gouvernement.

    A trois semaines des élections, Goodluck Jonathan n'est plus sûr de savoir si le scrutin lui serait favorable. En fait, on continue à se demander si le scrutin aura lieu à la date prévue. Faute de pouvoir assurer la sécurité des bureaux de vote et des votants, le pouvoir pourrait être tenté de reporter encore les élections. Il l'a déjà fait une fois. En attendant, le président sortant essaie de se rapprocher de l'électorat musulman du nord du pays. Toutefois, sa dernière tentative n'a pas été heureuse. Il a demandé un entretien téléphonique au roi du Maroc qui a nettement refusé. Mohammed VI a vite compris la manœuvre. Pas question de donner l'impression que Goodluck Jonathan était proche des pays musulmans et du Maroc, lui qui a toujours été contre ce pays d'Afrique du Nord.

    Hakim Arif
    Huffington Post
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    Zek, Daesh ou BokoHaram c'est kif kif, tous les deux sont soutenus par les mêmes états occidentales et l'Arabie sahyounite. Visionne la vidéo du président el Béchir du Soudan que j'ai posté hier.

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    • #3
      ... états occidentaux ...

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