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Projet de réforme de l’Organisation panafricaine L’Algérie pose ses conditions

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  • Projet de réforme de l’Organisation panafricaine L’Algérie pose ses conditions

    L a réforme des institutions de l’Union africaine ainsi que les questions de paix, de sécurité et de développement seront au centre du sommet de l’organisation panafricaine qui s’ouvre aujourd’hui à Addis-Abeba.


    La 28e session ordinaire du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA, prévu sur deux jours, sous le thème : «Exploiter le dividende démographique grâce à l’investissement dans la jeunesse», verra également l’élection du nouveau président de la commission de l’organisation. Les chefs d’Etat et de gouvernement devront également choisir le vice-président et les huit commissaires qui composent la commission. Concernant le poste de commissaire à la paix et la sécurité, l’Algérien Smaïl Chergui est candidat à sa propre succession et sera en compétition avec la Nigériane, Fatima Kyari Mohammed.

    Au chapitre de la réforme des institutions de l’UA, les chefs d’Etat avaient, rappelle-t-on, confié au président rwandais, Paul Kagame, lors de sommet de l’Union tenu à Kigali en juillet 2016, la charge de proposer un projet de réforme. Il doit présenter d’ailleurs un rapport aux chefs d’Etat et de gouvernement de l’organisation.

    Ce rapport a été rédigé avec le concours d’une équipe de neuf éminents conseillers représentant tout le continent. Le but de la réforme est d’adapter l’organisation panafricaine aux nouvelles exigences en matière d’organisation, en vue de donner un nouveau souffle à l’UA afin qu’elle soit «plus efficace et plus présente sur la scène continentale». Cette réforme vise également à renforcer les moyens dont dispose l’Union pour la mise en œuvre de ses objectifs assignés dans l’agenda 2063. En clair, il s’agit de trouver de nouveaux financements, chose dont manque cruellement l’UA. C’est pourtant le nerf de la guerre. Sans argent, il n’y a pas d’autonomie et de souveraineté possibles.

    Souveraineté limitée

    Or, l’Union est financée à plus de 73% par des acteurs extérieurs au continent. Pour limiter cette dépendance avec l’extérieur, le sommet de l’UA de Kigali avait adopté le principe d’une taxe sur les importations pour financer l’Union. Cette nouvelle taxe de 0,2% doit s’appliquer à toutes les importations des 54 Etats de l’Union africaine, à l’exception de certains biens de première nécessité. Si elle est appliquée, elle devrait rapporter 1,1 milliard d’euros par an. De quoi financer l’UA de manière sûre et régulière.

    Pour l’instant, le budget de l’Union africaine – 707 millions d’euros prévus pour l’exercice 2016-2017, hors opérations de maintien de la paix – repose essentiellement sur l’apport des donateurs étrangers : Union européenne, Etats-Unis, Chine et Banque mondiale. Seuls quelques pays, comme l’Afrique du Sud et l’Algérie, payent régulièrement leurs cotisations. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui fait que leurs voix portent plus que celles des autres Etats membres.

    Conscient de la situation, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a indiqué dans son intervention, hier, devant la retraite des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine sur la question, que le processus de réforme de l’UA «s’impose en tant que nécessité», soulignant l’«importance particulière» qu’attache l’Algérie à ce processus. «Le processus de réforme de l’Union africaine que nous avons décidé de confier au président Kagamé s’impose en tant que nécessité. Il intervient dans un contexte particulier, marqué par le besoin de répondre aux impératifs d’intégration et de développement de l’Afrique, mais aussi aux mutations globales en cours dans le monde», a-t-il encore souligné.

    Tirer les enseignements des expériences du passé

    M. Sellal, qui représente le président Bouteflika aux travaux du 28e sommet de l’UA, a insisté en outre sur l’idée que «les propositions d’adaptation, d’ajustement et de transformation institutionnelle de notre organisation que nous aurons à adopter à l’issue de nos travaux, devront résulter d’une réflexion exhaustive qui intègre les enseignements tirés des expériences passées pour donner corps aux aspirations et objectifs énoncés dans les instruments fondamentaux de l’UA, en particulier son Acte constitutif, la Déclaration solennelle du 50e anniversaire de l’OUA/UA et l’agenda 2063».

    A ce propos, M. Sellal a fait remarquer que l’UA «continue de faire face à des défis multiformes, liés notamment à des dysfonctionnements structurels, des difficultés financières et des lacunes en matière de coordination au sein du système institutionnel de notre organisation», affirmant que la prise en charge de ces défis «passe, essentiellement, par une démarche pragmatique basée sur l’emploi rationnel des ressources financières limitées et leur affectation à la réalisation de nos programmes et projets de développement de l’agenda 2063».

    Un peu plus tôt, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, avait insisté sur le fait que la réforme de l’Union africaine «ne doit pas toucher aux principes fondamentaux mais concernera le fonctionnement technique de l’organisation». Il a affirmé que «ces propositions seront débattues pour voir quelles sont les idées qui seront adoptées». M. Lamamra a fait savoir par ailleurs que «ces réformes sont d’ordre pratique et beaucoup plus techniques que politiques, car le cadre politique est satisfaisant». «Il ne s’agit pas d’une réforme fondamentale qui devrait toucher les objectifs et les principes, mais il s’agit de voir le fonctionnement en termes de structures pour trouver ce qu’il y a à améliorer», a-t-il souligné.


    Zine Cherfaoui

    elwatan
    "Qui ne sait pas tirer les leçons de 3 000 ans, vit au jour le jour."
    Johann Wolfgang von Goethe
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