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    Entretien avec Mira Gacem, fondatrice de Babzman
    L’histoire est une passion !

    le 04-02-2017

    Mira Gacem est la fondatrice et rédactrice en chef de Babzman, le portail d’information socioculturel dédié à l’histoire de l’Algérie, et du bimestriel du même nom. Après des études de droit, puis d’histoire-histoire de l’art, Mira Gacem s’installe en Algérie en 2012, et enseigne l’histoire géographie dans un lycée, tout en s’adonnant à diverses activités liées à l’art et à la culture. En 2014, elle crée Babzman, qui reçoit le prix du meilleur site culturel aux Algeria Web Awards de 2016. En plus du portail aux publications quotidiennes, une revue du même nom est aujourd’hui éditée en arabe et en français, tous les deux mois. Mira a également participé en qualité de directrice de publication au livre guide à vocation littéraire et artistique : Uncommon Alger.
    Le soir d’Algérie : Babzman, une «porte du temps», une porte vers le passé ?
    Mira Gacem
    : Babzman est un site d’histoire, dédié principalement à l’Algérie. Il fallait donc un nom évocateur qui puisse tout de suite donner le ton. C’est pendant un trajet de retour de vacances, que le nom de Babzman fut trouvé, au cours d’une discussion avec une fidèle amie. On peut dire aujourd’hui qu’elle a eu une idée de génie, car le nom correspond vraiment à notre ligne éditoriale tout en étant facile à retenir.
    Pourquoi l’hisoire justement ?
    L’histoire est avant tout une passion, mais si j’ai pu me lancer dans cette aventure, c’est que j’ai pu constater en effectuant des petites recherches pour le plaisir, qu’il y avait un manque en Algérie à ce niveau-là. Nous disposons de peu de sites/revues spécialisé(e)s aux publications régulières, et qui concernent l’histoire de l’Algérie. Il existe pourtant depuis quelques années un intérêt croissant du lectorat pour la matière, c’est ce qui a fini par me convaincre de me lancer et de tenter l’aventure Babzman.
    Les articles sont-ils l’œuvre d’historiens ?
    Le but premier de Babzman est la vulgarisation de l’information historique, d’où le choix de création dans un premier temps d’un portail internet. Les articles, fruits de recherches sont courts et accessibles à tous. Leurs auteurs, des rédacteurs/journalistes spécialisés, sont des passionnés d’histoire, patrimoine… et travaillent en étroite collaboration avec des historiens, ou autres témoins directs (pour les périodes contemporaines), et usent de toutes les sources disponibles pour nous offrir un contenu étudié et facile d’accès. En ce qui concerne la revue, les rédacteurs font appels aux historiens spécialisés dans la période étudiée/proposée en une, pour les guider dans leurs recherches.
    Vous avez fait le contraire de ce qui se fait habituelement, en passant d’une publication en ligne au papier...
    La publication en ligne était un choix conjoncturel. De plus, quand Babzman fut mis en ligne, nous n’avions aucune idée sur la réception du public. Avec l’outil internet et l’accès aux réseaux sociaux, nous pouvions connaître avec précision quelles étaient les attentes des lecteurs. Babzman a réussi à se frayer un chemin et à conquérir un large public, et le passage à un autre format était une suite logique pour nous. Avec la publication de la revue, nous développons notre média d’histoire ; et si le magazine dispose de la même ligne éditoriale que le site, le contenu est différent dans son choix des thèmes et la façon de les traiter, et qui demeure propre à une revue spécialisée.
    Le premier numéro de la version papier est consaré à la présence vandale en Algérie. Pourquoi ce choix ?
    Le premier numéro du bimestriel Babzman est consacré à une période méconnue de l’histoire de l’Algérie. Le choix de la rédaction voulait refléter la volonté de brasser large, de montrer que notre histoire est millénaire et que notre but était de la faire connaître, en évitant de nous confiner à une histoire contemporaine passionnante certes, mais tant de fois exploitée. L’histoire de la présence vandale en Afrique du Nord est presque méconnue, tout simplement parce que les sources sont rares et qu’il y a peu de traces de leur passage. Pourtant, l’Algérie dispose d’un document très célèbre de cette période : les fameuses tablettes Albertini, un témoignage précieux. Ces tablettes sont en bois, inscrites à l’encre et, malheureusement, l’état de conservation et d’exposition au Musée des antiquités est tel que l’humidité est en train de les effacer.
    On dit que les Vandales n’étaient pas aussi «barbares» que ça et leur mauvaise réputation serait due au fait que leur Histoire a été écrite par leurs ennemis...
    S’agissant de l’histoire des Vandales, il faut savoir que les sources sont principalement romaines. Et les écrits contemporains reprennent tous les récits historiques de Procope, un historien (Ve siècle) de l’Empire byzantin.Le récit de la conquête de l’Afrique repose donc essentiellement sur des écrits de l’adversaire (du point de vue vandale). Comme on l’apprend dans notre dossier, des recherches plus récentes ont quelque peu épuré le parti-pris romain sur la conquête vandale, sans pour autant démentir ou consentir à certains faits historiques. Selon Nacéra Benseddik, historienne, épigraphiste et archéologue leur réputation est «une injustice d’ordre historique. Ils n’ont pas plus pillé que n’importe qui d’autre, et n’ont pas plus cassé que n’importe qui d’autre».
    Des projes ?
    Nous avons encore beaucoup de projets liés à l’histoire. Nous sommes actuellement en plein développement du site, qui sera d’ailleurs prochainement traduit en arabe. On voudrait faire de Babzman un média complet, avec à court terme un projet d’émission, pour parvenir en définitive à la création d’une chaîne TV dédiée à l’histoire. C’est ambitieux, mais après tout le rêve est gratuit. Peut-être qu’un jour… !
    Entretien réalisé par Kader B.
    Lesoirdalgerie
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