Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Tamazight Langue Officielle

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Tamazight Langue Officielle

    IL Y A UN AN, LE 6 FEVRIER 2016
    Tamazight Langue Officielle

    Lundi 06 Fevrier 2017

    L'officialisation de la langue amazighe est arrivée pour réparer une injustice.Quelques mois auparavant, une pétition avait été lancée par des hommes de culture algériens pour exiger du pouvoir la constitutionnalisation de tamazight.Il y a une année, une revendication portée, pendant plusieurs décennies, par des millions d'Algériens, venait d'être enfin satisfaite par le pouvoir. Une décision prise au plus haut niveau de l'Etat par le président de la République Abdelaziz Bouteflika et qui n'est intervenue qu'après d'énormes sacrifices consentis aussi bien par des militants actifs du Mouvement culturel berbère que par de simples citoyens. Il a fallu que des hommes comme Mohand Haroun, Matoub Lounès, Achour Belghezli et tant d'autres meurent pour que ce combat juste et long aboutisse enfin. L'officialisation de la langue amazighe est donc arrivée pour réparer une injustice concernant un pan entier de l'histoire, de la culture et de l'identité, mais aussi de la langue du peuple algérien et de toute l'Afrique du Nord: tamazight. Il faut reconnaître que, lorsque le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait pris la décision d'officialiser tamazight le 6 février 2016, la surprise fut générale. Il semblait tellement difficile que cette revendication, pourtant légitime (qui en disconviendra?), soit satisfaite. La réticence est due au black-out total qui était réservé par les dirigeants successifs de l'Algérie, depuis l'indépendance, à toute demande inhérente à la reconnaissance de tamazight. C'est pourquoi, quand Abdelaziz Bouteflika a décidé de la satisfaire, il y en a qui ont été pris de court. Malgré le fait que Abdelaziz Bouteflika ait déjà fait un premier pas en 2002, en attribuant le statut de langue nationale à tamazight, l'officialisation de cette dernière n'était pas du tout attendue. Quelques mois auparavant d'ailleurs, une pétition a été lancée par des hommes de culture algériens pour exiger du pouvoir la constitutionnalisation de tamazight comme langue officielle. Une pétition qui a recueilli des milliers de signatures. Mais, à aucun moment, une réaction favorable n'a été enregistrée de la part d'un quelconque responsable algérien. En tout état de cause, l'officialisation de tamazight, devenue désormais langue nationale et officielle, permet à l'Algérie et au peuple algérien de se réconcilier avec son histoire, mais aussi avec sa langue authentique, le berbère. Une langue ancestrale, enseignée en Algérie depuis seulement 1995, dans des conditions extrêmement rudimentaires et difficiles, surtout pour les enseignants. Ces derniers ont peu ou pas de supports de référence pour enseigner une langue qui a plus que jamais besoin d'un travail de longue haleine, notamment pour son aménagement, pour la réalisation d'un lexique unifié pour chaque variante, mais aussi pour la traduction de centaines, voire de milliers de livres universels et de qualité, indispensables à l'enseignement de toute langue. Pour l'instant, les concepteurs des manuels scolaires puisent dans le peu de livres et de romans existants en tamazight et dont la qualité d'une grande partie est très discutable. On fait aussi appel à des textes de chansons. Mais les enseignants de tamazight et les étudiants se demandent jusqu'à quand cette situation précaire va perdurer? L'Académie de promotion de la langue amazighe, promise le jour de l'officialisation de tamazight, tarde à voir le jour. Il est vrai que la création d'une académie ne peut pas se faire sans écueils surtout quand on n'ignore pas la guerre idéologique qui surgit à chaque fois qu'est abordée la question des choix de caractères à employer entre caractères latins, arabes ou tifinaghs. Un débat qui peut paraître stérile au vu de la quantité de travail considérable réalisé en caractères latins, depuis Boulifa et Mouloud Mammeri jusqu'à Amar Mezdad, Salem Zania, Boualem Rabia, Rachid Boukherroub, Brahim Tazaghart, Tahar Ould Amar, Lynda Koudache et tant d'autres romanciers ayant écrit leurs oeuvres en tamazight et en caractères latins. Ceux qui plaident en faveur des autres caractères (arabes et tifinaghs) n'ont jamais été des auteurs en tamazight, voire même pas dans les autres langues. Les observateurs se demandent d'ailleurs pourquoi ils se mêlent de choses qui ne les regardent pas. Mais, le choix des caractères, qu'on le veuille ou pas, revêt un cachet idéologique. Le problème du choix des caractères est donc politique avant d'être scientifique. Dans de nombreux pays, ce sont les hommes politiques qui ont tranché la question comme c'est le cas en Turquie où Mustapha Atatürk a opté pour les caractères latins pour la transcription de la langue turque, dans le souci évident de hisser cette langue dans l'universalité. Pour l'instant, l'Etat algérien, pour ne pas imposer un choix qui s'avérerait stérile, a laissé la porte ouverte aux trois caractères. Mais depuis l'introduction de tamazight dans le système éducatif algérien, après l'année de la grève du cartable en 1994, ce sont les caractères latins qui se sont imposés en Algérie à plus de 98%. Il est urgent que l'académie soit mise sur pied afin, non seulement de faire le travail nécessaire pour la promotion scientifique de tamazight, mais aussi et surtout pour constituer une autorité suprême à laquelle tout le monde doit se soumettre. Sans l'existence d'une académie de langue amazighe, l'officialisation de la langue de Massinissa et de Jugurtha, de Mammeri, Bessaoud et Matoub, restera uniquement une mesure politique. Monumentale certes et historique, mais insuffisante.
    L'Expressiondz

  • #2
    Désolé!
    Dernière modification par rago, 06 février 2017, 16h06.

    Commentaire


    • #3
      Dans de nombreux pays, ce sont les hommes politiques qui ont tranché la question comme c'est le cas en Turquie où Mustapha Atatürk a opté pour les caractères latins pour la transcription de la langue turque, dans le souci évident de hisser cette langue dans l'universalité. Pour l'instant, l'Etat algérien, pour ne pas imposer un choix qui s'avérerait stérile, a laissé la porte ouverte aux trois caractères.
      La langue berbère pratiquement présente dans tout le monde arabe, est très proche de la langue mère arabe en phonétique, comme pour les mots qui comportent le ق ou le ث...

      Dernière modification par abderahmane1, 07 février 2017, 17h40.
      "نحن قوم أعزنا الله بالإسلام ..." Omar Ibn El Khettab RA

      Commentaire


      • #4
        L’académie attendra la prochaine Assemblée

        Célébration de l’officialisation de Tamazight
        L’académie attendra la prochaine Assemblée

        le 07.02.17|10h00

        Une année est passée depuis l’officialisation de la langue amazighe. L’académie de la langue amazighe, prévue dans l’article 4 de la Constitution, n’est pas encore installée.

        Une commission chargée de la rédaction du texte de l’avant-projet de loi organique, prévu dans la Loi fondamentale, a fait des propositions à la fin d’année dernière. «Il y a une commission qui s’est réunie pendant des semaines. Elle a fait des propositions fin 2016. La situation politique veut qu’il y ait un changement qui va venir au niveau de l’Assemblée par laquelle passera cette loi organique. Il y a un circuit institutionnel qu’il faut respecter», a estimé, hier, Si El Hachemi Assad, le secrétaire général du Haut-commissariat à l’amazighité (HCA), lors de la conférence organisée à l’occasion de la cérémonie d’oblitération d’un timbre-poste consacré à l’officialisation de la langue amazighe. Faisant état de la «décrispation politique et sociale» favorisée par l’officialisation de tamazight, Si El Hachemi Assad a insisté sur la nécessaire concertation entre toutes les parties concernées par la préparation du cadre juridique d’application, dont celui portant création de l’académie algérienne de la langue amazighe. «D’un arrêté ministériel de 1990 à une loi-cadre en 2016, il y a un grand pas, un saut. Les retombées positives sont certaines. La loi organique doit définir le rôle de cette institution (HCA) et ses relations avec les institutions et l’académie», a précisé M. Assad qui a fait remarquer que dès l’installation de la commission, le HCA a pris la décision de transmettre un mémorandum contenant ses propositions «à qui de droit».Pour le secrétaire général, il est «nécessaire de recadrer le débat sur la nécessité d’une complémentarité entre le HCA et la future académie». «L’académie est naturellement appelée, dans la complémentarité et l’interaction, à puiser tout élément susceptible de soutenir ses travaux et d’enrichir in fine la langue, son domaine spécifique. Eu égard à l’important capital d’expérience qui est le sien, le HCA collaborera efficacement avec l’académie pour l’initiation de projets communs dans des domaines variés, comme la recherche, l’enseignement, la traduction, l’édition, les manifestations scientifiques et culturelles», a-t-il détaillé, en insistant sur la nécessité de réaliser trois objectifs : la socialisation de tamazight, la généralisation de celle-ci sur l’ensemble du territoire national et la mise en conformité des textes juridiques «qui prennent en otage la langue amazighe» avec la nouvelle donne constitutionnelle.M. Assad a insisté sur la nécessité de «raviver le Comité interministériel qui ne s’est tenu qu’une seule fois en 1996, soit une année après la création de notre institution en mai 1995». Réagissant à la décision d’un officier de l’état civil à l’APC de Annaba de refuser d’inscrire une fille sous un nom berbère, M. Assad a parlé d’un cas isolé et du zèle de certains responsables qui doivent obéir aux instructions du ministère de l’Intérieur (le HCA a retenu une nomenclature de 300 prénoms sur les 1000 qui lui ont été proposés).
        Nadir Iddir
        El Watan




        Commentaire


        • #5
          La langue berbère pratiquement présente dans tout le monde arabe, est très proche de la langue mère arabe en phonétique, comme pour les mots qui comportent le ق ou le ث...
          Le tamazight est, avec l'égyptien et le grec ancien, l'une des plus vieilles langues du pourtour méditerranéen alors que l'arabe, issue de l'araméen avec l'hébreux, n'existait pas encore. Aussi s'il y a une filiation entre l'arabe et tamazight , ce serait dans le sens inverse, donc la première serait issue de la seconde.
          Dernière modification par Slimane53, 07 février 2017, 22h19.

          Commentaire


          • #6
            Bonne Année Berbère 2967. Assegess Amegass!

            Conjuguée à la revendication identitaire berbère, cette célébration devient avec le temps un référent national qui unit tous les Algériens.
            Les Algériens célèbrent aujourd’hui le Nouvel An amazigh. «Tiwwura useggas» (les portes de l’année) marquent, depuis des millénaires, le début d’une année agraire que les habitants de l’Afrique du Nord espéraient féconde. Au fil des siècles, les citoyens de cette partie du globe continuent de célébrer, différemment, cette halte de l’année. Une date qui rappelle des temps anciens pour les uns, mais qui ne signifie qu’un dîner pour d’autres. Le fait est là : Yennayer ne laisse personne indifférent.

            Conjuguée à la revendication identitaire berbère, cette célébration devient avec le temps un référent national qui unit tous les Algériens. Une réalité qui se confirme avec plus de pertinence cette année. En cette année 2967 du calendrier berbère, un tabou — l’avant-dernier avant d’en faire une fête légale ? — tombe : les autorités politiques accompagnent, de la manière la plus officielle possible, les célébrations populaires de l’événement.

            Et pour donner un cachet encore plus solennel, le gouvernement fait placer la «fête» «sous le haut patronage du président de la République». Une nouvelle vitre qui se brise, même si les militants les plus irréductibles y voient une volonté du pouvoir de couper l’herbe sous le pied de ceux qui ont toujours exigé de voir cette date inscrite officiellement dans la liste des fêtes légales. Signe d’un regain d’intérêt politique à cet événement, toutes les institutions de la République y mettent leur grain de sel.

            Les médias, mais également les écoles et d’autres structures publiques chamboulent leurs programmes pour faire de Yennayer un événement. Une «prise en charge» qui intervient à un moment où tamazight est devenu «langue nationale et officielle» dans la Constitution amendée en février 2016.

            La langue de Mammeri est certes reléguée à un rôle subalterne de celui de l’arabe qui demeure «la langue de l’Etat», mais la symbolique est énorme : la décision, intervenue dans un contexte marqué par la remontée des extrémismes, notamment en Kabylie, vient satisfaire la revendication de plusieurs générations de militants de la cause identitaire.

            La surexposition de la célébration de Yennayer a forcément un impact sur la vie des Algériens. Plus que d’habitude, des citoyens de toutes les régions du pays font un effort pour que cette journée soit une fête. Preuve en est que sur les réseaux sociaux, on échange les vœux comme on le ferait pour l’arrivée du Nouvel An ou pour Moharram, le Nouvel An hégirien. Puis, les «aseggas ameggaz» se prononcent désormais dans tous les accents du pays.

            La célébration de Yennayer de cette année tranche avec des pratiques connues des Algériens depuis des décennies. Du déni identitaire qui a marqué l’Algérie depuis son indépendance, on est passé à une autre période où la reconnaissance de la langue et l’identité amazighes est — presque — devenue l’affaire de tous.

            Cela se fait souvent, chez le pouvoir, avec des a priori politiques. Mais cela a le mérite de remettre les choses dans leur cours naturel. Il ne reste aux autorités qu’à passer à l’étape suivante, à savoir faire de Yennayer une fête légale, donc chômée et payée pour tous les Algériens. D’ici là, Aseggas ameggaz à toutes et à tous !

            dz(0000/1111)dz

            Commentaire


            • #7
              Une décision prise au plus haut niveau de l'Etat par le président de la République Abdelaziz Bouteflika
              Dire qu'au temps de sa splendeur, il pérorait que Tamazight ne sera JAMAIS officiel et si elle devait devenir une langue nationale ce sera par le biais d'un référendum populaire!... Il n'y eut ni l'un ni l'autre!
              TAMAZIGHT EST NATIONALE ET OFFICIELLE CHEZ SES ENFANTS ET CEUX QUI SE RECONNAISSENT EN ELLE!!!
              "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

              Commentaire


              • #8
                Tamazight face au défi de la socialisation


                Une année après son officialisation
                Tamazight face au défi de la socialisation

                le 11.02.17|10h00

                Cela fait une année que tamazight est langue officielle .

                La socialisation de tamazight passe notamment
                par l’adaptation aux nouvelles technologies
                Au moment où l’on s’y attendait le moins, dans l’article 3 bis de la nouvelle Constitution du 7 février 2016, la langue amazighe est promue «également» au rang de langue officielle, au côté de la langue arabe.Après des décennies d’ostracisme, de lutte revendicative acharnée, avec son lot de répression, d’arrestations et autres intimidations, les militants de la cause amazighe pouvaient savourer enfin le fruit de leur long et éprouvant engagement.
                Mais si cette consécration en a réjoui plus d’un, elle a également étonné par son timing, car l’officialisation est intervenue à un moment où la cause amazighe était presque au point mort, même en Kabylie, bastion historique du Mouvement berbère.Des analyses, empreintes de scepticisme, mais non moins pertinentes, ont décelé en l’officialisation de tamazight, dans un contexte de repli du militantisme revendicatif amazigh, la volonté du régime de reprendre le dossier à sa faveur et de le modeler de façon à le vider de sa charge politique et historique.Car, en plus de bousculer le régime dans ses fondements arabo-islamiques, le mouvement berbère lui toujours donné du fil à retordre sur les plans social, économique, politique, démocratique, etc., le poussant à agir pour apporter des solutions au quotidien des populations. Dans sa réponse à ces aspirations, le régime, on l’a vu, s’est illustré plus par la manipulation, la répression et la tergiversation que par ses solutions. L’officialisation de tamazight obéit-elle à la même logique du régime, c’est-à-dire vouloir tirer les ficelles partout et être le seul maître du jeu ? Dans une brillante contribution à un confrère, juste après l’officialisation de tamazight l’année dernière, le journaliste et linguiste Yacine Temlali, parlant du régime algérien comme étant «autoritaire et manipulateur», s’est posé ces questions : «Quel serait son (le régime, ndlr) but inavoué derrière la décision d’officialisation du tamazight ? Le régime s’est-il persuadé, dans une émouvante et soudaine inspiration, des droits linguistiques des minorités berbérophones ?»
                Diversion et neutralisation
                Et d’y répondre juste après : «Non, assurément. Bien qu’elle jette, comme nous l’avons dit, les bases d’une politique linguistique autre que ce bilinguisme officieux et inassumé arabe-français, l’officialisation de tamazight n’est pas forcément synonyme de la résolution de la question berbère. Elle ne sera que le début du chemin, qui sera long et tortueux, si les masses berbérophones organisées n’entrent pas en jeu pour le raccourcir.» Car, pour Yassine Temlali, l’officialisation de tamazight, dans ces conditions-là, n’est qu’une «opération de diversion et de neutralisation des élites kabyles». La diversion, c’est pour focaliser l’attention plus sur des débats de type identitaire que sur la crise financière et les choix économiques douloureux qui doivent être pris dans ce contexte. Quant au deuxième objectif, le régime viserait, selon l’auteur de la contribution, «la neutralisation, par l’intégration dans l’administration, l’éducation nationale, la nouvelle académie berbère…, de nouvelles élites kabyles (…)».Et cette opération, analyse-t-il, permettrait d’atteindre deux autres objectifs : «Associer la Kabylie à une unanimité spécieuse sur la nouvelle Constitution, et réduire les risques de radicalisation de la jeunesse kabyle autour de la question linguistique, radicalisation qui pourrait fournir de nouveaux contingents au Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK).» L’auteur considère, par ailleurs, que l’officialisation en elle-même est un acquis considérable, à condition qu’elle soit suivie de «nouvelles batailles» pour sa concrétisation. Une concrétisation qui peine hélas ! à se frayer une voie à cause des nombreuses embûches dressées sur le chemin de tamazight pendant des décennies de monolinguisme arabisant et de déni identitaire.
                Le défi de la concrétisation
                Les réticences exprimées ici et là, parfois même en Kabylie, et le zèle de certains responsables en sont l’exemple de la difficulté de tamazight à se faire accepter. A l’école, pourtant langue officielle, tamazight n’est toujours pas obligatoire et est presque invisible dans l’administration et les institutions de l’Etat.Dans un entretien accordé en 2016 à El Watan, le professeur Kamal Bouamara s’est étonné de ce paradoxe : «Comment une langue peut-elle être en même temps officielle et pas de l’Etat ?» L’enseignant à l’université de Béjaïa s’est insurgé également contre le caractère «sacré» dont jouit la langue arabe, maintenue sciemment au statut de «langue d’Allah» à des fins idéologiques.Par l’entremise de la foi, en effet, la langue arabe n’arrête pas d’avancer à pas de l’oie et à écraser sur son passage toutes les autres langues en usage en Algérie. Tant et si bien qu’on rapporte souvent, ces derniers temps, que dans certaines régions de Kabylie, des imams prêchent que «Azul» (salut en tamazight) et, par extension, tout tamazight, est «haram».Le caractère facultatif de tamazight à l’école est l’autre injustice qui frappe cette langue et empêche sa généralisation dans le pays. A part en Kabylie et encore ! , la présence de tamazight est insignifiante, quand elle n’est pas carrément absente. L’annonce de son enseignement dans 23 wilayas, cette année, aussi bien par le HCA que par le ministère de l’Education nationale, laisse perplexe.
                Les établissements où on enseigne tamazight dans ces wilayas se comptent sur les doigts d’une seule main, a-t-on constaté. C’est seulement obligatoire que tamazight sera enseigné partout et adopté par tout le monde.Mais pour cela, «il faut une décision politique», de l’aveu même du secrétaire général du HCA, Si El Hachemi Assad. Les enseignants de tamazight, qui font face à des difficultés sur le terrain, s’impatientent. Ils ne veulent plus que la langue qu’ils enseignent fasse tapisserie sur la carte scolaire du pays.Dans les universités, on s’attend à l’ouverture de nouveaux départements de tamazight pour renforcer les quatre existants. La faible, voir l’insignifiante présence de tamazight dans les médias est l’autre écueil non négligeable auquel il faut remédier. Aucun titre de la presse nationale ne lui est dédié. Quant à la télévision, les programmes diffusés en tamazight laissent souvent à désirer et accordent la part belle au folklorique.
                Le terrain est miné
                Il est attendu également, tel que prévu dans la Constitution, la mise en place d’une académie pour la promotion de tamazight. Pour cette institution, des spécialistes mettent d’ores et déjà en garde contre toute instrumentalisation au profit du pouvoir politique. Il faut, pour eux, laisser faire les spécialistes, et pas n’importe lesquels. Des spécialistes, qui viendraient avec des pré requis idéologiques ou actionnés par le pouvoir politique, pourraient nuire à la bonne marche du processus de promotion de tamazight. Le terrain est déjà miné.La question de la graphie fait agiter de toutes parts. Certains spécialistes gesticulent déjà et écument les salles et les plateaux de télévision pour plaider en faveur des caractères arabes pour la transcription de tamazight. Or, l’écrasante majorité des travaux réalisés depuis plus d’un siècle et demi l’ont été en graphie latine.Du côté du HCA, on dit privilégier la polygraphie, y compris les caractères arabes dont on ne détient que de rares productions réalisées, notamment en chaoui ou en chelha. En Kabylie, où la tradition est à la graphie latine, les caractères arabes sont inexistants, avant de faire leur apparition dans les manuels scolaires de tamazight, transcris dans les graphies arabe et latine.Est-ce une façon d’imposer petit à petit les caractères arabes pour en finir avec la problématique de la graphie ? Ce questionnement est d’autant plus légitime qu’en matière de langues, organismes vivants, c’est toujours celle qui bénéficie des moyens de l’Etat, qui s’impose le plus dans le paysage linguistique officiel et populaire et qui est économiquement rentable, qui en sort toujours vainqueur.Tamazight saura-t-il sortir sain et sauf de ce darwinisme linguistique qui ne lui est pas favorable pour le moment ? Tout dépendra de la vigilance de ses locuteurs. Le chantier est titanesque, mais rien n’est impossible quand on veut se réconcilier avec soi-même. 
                Mohand Hamed-Khodja
                El Watan
                Dernière modification par zadhand, 11 février 2017, 13h24.

                Commentaire


                • #9
                  La langue berbère pratiquement présente dans tout le monde arabe, est très proche de la langue mère arabe en phonétique, comme pour les mots qui comportent le ق ou le ث...
                  oui abderahmane1

                  c l'éléphant qui a une queue comme un serpent..
                  les reptiles sont des bêtes à sang froid qui muent en fin de saison du froid etc..

                  Commentaire


                  • #10
                    Journée internationale de la langue maternelle : Le HCA plaide pour un conseil interministériel sur l’officialisat


                    Journée internationale de la langue maternelle
                    Le HCA plaide pour un conseil interministériel sur l’officialisation de tamazight

                    reporters.dz MERIEM KACI
                    mercredi, 22 février 2017

                    Comme partout ailleurs dans le monde, l’Algérie a célébré hier à la Bibliothèque nationale d’Alger la Journée internationale de la langue mère. Plusieurs Etats valorisent l’usage des langues maternelles dans leurs différentes institutions, sauf que chez nous, cela n’est pas encore au point.D’ailleurs, lorsque la ministre de l’Education nationale Nouria Benghebrit a fait part de sa volonté d’introduire le parler algérien (dialecte) dans le préscolaire, les néoconservateurs se sont acharnés contre elle en voyant dans cette démarche une atteinte à la langue du Coran et à l’unité nationale. Pourtant, il est recommandé par l’Unesco de permettre aux populations d’apprendre, dès le plus jeune âge, dans leur langue maternelle puis dans d’autres langues, nationale, officielle ou autre.Qu’en est-il de tamazight consacré langue officielle dans l’amendement de la Constitution de février 2016 ? « Nous avons 3 000 diplômés qui ont obtenu une licence en tamazight et qui attendent leur embauche dans les différentes structures d’éducation pour mener à terme le processus de généralisation de l’enseignement de tamazight dans toutes ses variantes », indique Si El Hachemi Assad, secrétaire général du Haut-commissariat de l’amazighité. Les linguistes s’entendent à dire que le tamazight est une langue menacée de disparition vu qu’elle est de moindre diffusion. Que fait le HCA ? « Le HCA est dans son rôle. Il va prendre en charge le tamazight dans toutes ses variantes. D’ailleurs, la feuille de route du HCA est de donner une place institutionnelle à tamazight pas uniquement dans l’école ou dans les médias mais aussi dans la vie quotidienne. On travaille pour consolider davantage sa place en l’introduisant dans les espaces institutionnels comme dans l’édition, la production artistique, les administrations », explique Assad. Pour sa part, Bouabdallah Ghlamallah, président du Haut conseil islamique, a appelé à l’enrichissement de tamazight en s’appuyant sur la langue arabe. « C’est une réalité dont parlent tous les linguistes et c’est le cas de toutes les langues qui font de l’emprunt ». Pour le secrétaire général du HCA, l’emprunt est « vital». A ses yeux, une langue vivante et solide est celle qui fait de l’emprunt. En attendant la promulgation de la loi organique sur tamazight, le HCA, souligne M. Assad, a apporté sa contribution pour repositionner cette langue dans l’échiquier institutionnel de l’Etat. « Tamazight est officielle. Il est nécessaire de convoquer un conseil interministériel pour prendre en charge cette nouvelle orientation », réclame Assad car « la promotion de la langue amazigh n’est pas une prérogative du HCA, mais de tous les départements ministériels », a-t-il ajouté.

                    Commentaire


                    • #11
                      Célébration de la journée internationale de la langue maternelle : Une grande première réussie à Tizi Ouzou

                      Célébration de la journée internationale de la langue maternelle
                      Une grande première réussie à Tizi Ouzou

                      liberte-algerie

                      Organisée à la Maison de la culture de la ville, cette journée dédiée au poète Si Mohand Ou L’Hocine Sahnouni a été marquée par des ventes-dédicaces et diverses rencontres.

                      Promulguée en novembre 1999 par l’Unesco pour encourager et surtout préserver toutes les langues parlées dans le monde entier, la journée internationale de la langue parlée, qui est désormais célébrée chaque année le 21 février, a été fêtée pour la première fois à Tizi Ouzou où la direction de la culture de la wilaya, en collaboration avec la direction locale de l’éducation et l’université Mouloud-Mammeri, aura concocté un plateau de choix, avant-hier, à la salle de spectacles de la maison de la culture Mouloud-Mammeri. C’est ainsi que le grand hall d’exposition situé à l’entrée de la salle de spectacles a abrité une belle exposition de travaux d’élèves venus de plusieurs collèges de la wilaya de Tizi Ouzou ainsi qu’une vente-dédicace du recueil Ameslay inna vava, édité par le CNRPAH d’Alger. Après la cérémonie d’ouverture marquée par une longue intervention de la directrice de la culture Nabila Goumeziane, qui a situé l’importance de cette journée commémorative dédiée à la mémoire du regretté poète Si Mohand Ou L’Hocine Sahnouni, décédé le 23 février 1979 après nous avoir légué un riche patrimoine de poèmes oraux et écrits en tamazight, l’occasion fut donnée à son fils héritier Rachid Sahnouni, inspecteur général d’enseignement de lettres françaises en retraite, de présider cet événement culturel rehaussé par la présence d’une nombreuse assistance.L’on eut alors droit à trois belles communications animées par des chercheurs et des universitaires bien connus tels que Hacène Halouane, professeur à l’université Mouloud-Mammeri, qui a traité de “La préservation du patrimoine immatériel”, puis Saïd Chemakh, lui aussi professeur chercheur à l’université Mouloud-Mammeri et grand spécialiste de la langue et de la culture amazighes, qui a posé comme problématique “Tamazight, langue maternelle : quelles perspectives pour son développement ?” et enfin Brahim Bentaleb, écrivain chercheur, a traité du “Triptyque amazigh composé des poèmes, des fables et des maximes de Si L’Hocine Sahnouni”, alors que la nombreuse assistance aura eu droit à un récital de beaux poèmes du regretté Si L’Hocine Sahnouni et des activités artistiques animées par des établissements scolaires en relation avec la Journée internationale de la langue maternelle. “La langue maternelle des Algériens est porteuse d’un patrimoine culturel ancestral riche et diversifié. Elle véhicule des valeurs sociales prégnantes, héritées depuis des millénaires pour constituer ainsi notre personnalité aujourd’hui”, dira la directrice de la culture, qui précisera que “tamazight basée essentiellement sur l’oralité a pu traverser à travers son histoire différentes épreuves tumultueuses, mais par sa richesse et l’attachement de ses locuteurs, elle s’est préservée et s’est transmise jusqu’à nous”. Enfin, la première responsable du secteur de la culture dans la wilaya de Tizi Ouzou a tenu à rappeler que “cette journée est dédiée, cette année, au poète Si Mohand Ou L’Hocine Sahnouni qui a beaucoup œuvré pour la promotion de notre langue en assurant son passage de l’oralité à l’écrit”.


                      Commentaire

                      Chargement...
                      X