Slim le créateur de la fameuse BD Zina et Bouzid

[zadhand]

Slim le créateur de la fameuse BD Zina et Bouzid

Jeudi 09 Fevrier 2017

AVEC SLIM AUX ÉDITIONS ANEP
"Mes personnages ressemblent aux Algériens..."
Les amoureux de Zina et Bouzid se sont donné, avec délectation, rendez-vous mardi dernier à la librairie Chaïb Dzaïr de l'Anep, pas loin de la Grande Poste d'Alger.

Slim le créateur de la fameuse BD Zina et Bouzid

L'accueil du père de la bande dessinée moderne, à savoir Slim n'a pas démérité. Invité à dédicacer ses oeuvres, il se prêtera tout d'abord au jeu des questions/ réponses avec le public non sans évoquer auparavant son parcours et sa vie avec le maître de la cérémonie Sid Ali Sakhri. Beaucoup d'anecdotes et des souvenirs à la pelle. Une chose qu'il faudra retenir, loin d'être défaitiste Slim fait feu de tout bois sur l'actualité qui l'entoure et même s'il reconnaît que beaucoup de choses ne peuvent changer dans ce pays, il saura en faire état dans ses dessins durant toutes ces décennies en louvoyant comme il se doit avec le système pour échapper à la censure. Le petit Slim qu'il était se souvient que sa mère était plus sévère que son père. Avant l'indépendance aussi avec sa famille il dut déménager par six fois car leur maison avait brûlé. De Sidi Bel Abbès à Tlemcen, il assistera souvent juste avant l'indépendance aux courses des ambulances qui transportaient les victimes des fidaiyine suite aux attentats de l'OAS. Il fera de la comptabilité dans un lycée de filles avant de gagner un concours qui lui permettra de s'inscrire à des cours de cinéma à Alger. Bien qu'Alger semblait être la Turquie pour lui en raison de son éloignement, c'est sans grande conviction, qu'il se rendra vite compte que le cinéma est un travail de groupe et que cela n'était pas pour lui. De toute façon, cette école fut vite fermée. Elle aura eu tout de même un visiteur de choix, le président Ben Bella, him self. C'est à Alger où notre jeune Menouar Merabtène eut l'idée d'esquisser son premier personnage emblématique qui lui fera revêtir l'emblème du futur dessinateur, à savoir Zina. En effet, obnubilé par les mollets des femmes en hayek (A Tlemcen les femmes sont toutes cachées ou recouvertes du pied à la tête, dans une ville réputée être conservatrice) c'est ainsi que Zina fut créée. Elle croisera plus tard le regard de Bouzid qui quitte son douar pour la ville. Zina représentera d'emblée l'esprit de la femme émancipée et rebelle car elle refusa déjà à l'époque qu'on la marie de force. Après des expériences décevantes et des tentatives ratées dans le cinéma, Slim est envoyé en Pologne où il fait connaissance de gens très intéressants. Il regagnera plus tard la télévision algérienne dans la section dessin animé. Avant cela, Ahmed Rachedi refuse de l'embaucher au CNC. Slim se souvient de ces années fastes où avec ses amis il se réunissaient à la Brasserie des facultés. C'est à ce moment-là que Merzak Allouache, qui l'avait déjà rencontré en Pologne, lui propose de faire une BD sur les harkis de la bataille d'Alger. C'est ainsi qu'est née plus tard la bande dessinée Moustache et Les frères Belkacem. Toujours avec cette envie de dédramatiser tout et avec son humour décapant il signera sa première BD. Il rejoint après El Moudjahid avec difficulté. Suite à un conflit au sein du journal, dont il n'était pas responsable, il est embauché tardivement en 1969. Slim regrette toutefois que ce journal considéré comme «sérieux» ait perdu toutes ses planches de l'époque. Pour la petite anecdote concernant Bouzid, ce prénom «joli et sonore et prononçable dans le monde entier pareil», il le doit juste à un type qui habitait juste en face de lui. Slim évoquera bien évidemment les années du parti unique et les censures dont il a fait l'objet, notamment quand on est intervenu sur ces planches et notamment cette anecdote bien croustillante sur Chadli Bendjedid, même si l'avènement de ce dernier invitait au tout début à la liberté. «Je savais qu'il fallait utiliser des subterfuges, des astuces. Mais rien n'à changé depuis, de toute façon. Mais bon l'Algérie c'est ça. Ce n'est pas prêt à changer et tant mieux car c'est ma matière!», dira avec le sourire le pendant de ce chat «m'digouté». Pour Slim ce qui était intéressant avec ces BD et notamment de ces personnages de Zina et Bouzid est de «créer des personnages algériens qui parlent dans leur langue à eux». Evoquant les années de terrorisme, Slim se souvient de sa rencontre avec Boudiaf, «un homme qui m'a impressionné», puis évoque son départ précipité au Maroc, le décès de ses nombreux amis dans la presse, Tahar Djaout qu'il ira retrouver dans le coma un jour de l'Aid. Il se souviendra de son départ après pour la France quand il rejoindra différents journaux français et le temps qu'il fallut pour s'adapter, arguant que ses dessins finiront pour certains de faire la une du journal dans lequel il travaillait. Il évoquera également son amitié avec les dessinateurs de Charlie Hebdo et plus particulièrement Volanski assassiné lors du fameux attentat contre ce journal satirique. Pour Slim, si la bande dessinée n'a pas pris véritablement son envol en Algérie malgré le Fibda, la caricature, elle, s'est démocratisée notamment les réseaux sociaux. S'interdisant d'aller trop loin, notamment en termes religieux dans ses dessins de presse, Slim fera remarquer «que cela ne sert à rien, il y a des choses taboues quand on est musulman, on est formaté.» Et de dire malgré tout «Je suis contre certaines choses bien sûr. Cela nourrit ma matière de réflexion dans mes dessins. Mais c'est comme ça, il faut accepter comment sont les choses là où on vit, sinon on change de pays... le 5 octobre je n y croyais pas du tout...», estime-t-il.

L'Expressiondz

[Platinum]

dans la culture algérienne, l'artiste a coutume d'étaler son linge sur le balcon!

ils concentrent sur les points scandaleuses de la socièté algérienne !!

le films

l'humour

etc