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Libye : l’option défendue par l’Algérie se heurte à l’intransigeance de Haftar et aux ingérences étrangères

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    Libye : l’option défendue par l’Algérie se heurte à l’intransigeance de Haftar et aux ingérences étrangères

    13:02 jeudi 9 février 2017 | Par Fayçal Métaoui | Actualité
    [IMG]http://www.tsa-************/wp-content/uploads/2016/11/Libye-714x400.jpg[/IMG] (CRÉDITS : REUTERS ©)

    Martin Kobler, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Libye, a annoncé, mercredi dans un tweet, que les questions en suspens seront résolues par les institutions libyennes. Il s’est même dit confiant quant à la possibilité que ces institutions approuvent « toutes les recommandations » retenues jusque-là pour résoudre la crise. « À travers des décisions et des mesures courageuses, nous allons connaître une percée politique pouvant mettre la Libye sur la voie de la stabilité, du développement et de la paix », a-t-il soutenu.
    Une perte de temps pour Haftar

    Mais Martin Kobler, qui a multiplié les déplacements entre les capitales des pays voisins de la Libye ces derniers mois, peine à convaincre le général Khalifa Haftar, le patron des Forces armées du Parlement de Tobrouk (appelées aussi Armée nationale libyenne), d’accepter les termes de l’accord politique de Skhirat (Maroc) du 17 décembre 2015. « Parler avec Kobler est une perte de temps », aurait déclaré Haftar, cité par des médias libyens. Haftar reproche à Kobler de vouloir imposer, à partir de l’accord de Skhirat, des changements à la tête de l’armée.
    Pour les observateurs, Haftar est devenu incontournable pour toute solution en Libye en raison du contrôle qu’il a sur « le croissant utile » (Nord-Est de la Libye) depuis septembre 2016. Toute l’économie libyenne, déjà fragile, est construite sur ce croissant où se trouvent les principaux terminaux : Brega, Ras Lanouf et Al Sedra (les réserves libyennes en pétrole sont estimées à 48 milliards de de barils). Pourtant, la résolution 2259 des Nations unies interdit les exportations illégales de pétrole depuis la Libye. Elle précise que les installations pétrolières doivent être sous l’autorité du Gouvernement de l’accord national (GNA) que préside Faiz Al Saradj.
    Des alliances avec la Russie et l’Égypte

    Créé le 2 janvier 2016 à Tunis après l’accord de Skhirat, le GNA est installé à Tripoli depuis fin mars 2016. Ce gouvernement intérimaire, reconnu par la communauté internationale, n’a pas les faveurs de Haftar. Le chef militaire a cherché à renforcer son propre pouvoir à travers des alliances avec la Russie et l’Égypte. Haftar, qui a envoyé ses soldats se soigner à Moscou, souhaite que la Russie aide davantage les libyens. « Nous demandons à ce pays de réactiver les contrats d’armement pour nous aider à nous débarrasser des terroristes », a-t-il déclaré dans une interview à l’hebdomadaire français Le Journal du Dimanche (JDD).



    | LIRE AUSSI : Libye : la Russie place ses pions
    L’Union européenne, préoccupée par le flux migratoire croissant venant de la Libye, estime que Haftar est un passage obligé pour toute solution. Des pays européens comme la Grande Bretagne, l’Italie ou la France estiment que le commandement de l’armée libyenne doit revenir à Haftar ou à ses lieutenants.
    Haftar veut jouer aussi la carte de la lutte contre le terrorisme pour attirer l’attention du nouveau président américain. « Si les États-Unis et la Russie se rapprochent pour éradiquer le terrorisme, nous serrerons la main aux deux pays », a souligné Haftar dans la même interview.
    La crainte est que Donald Trump soit amené à classer toutes les organisations et les partis islamistes libyens dans la liste rouge des groupes terroristes.
    Médiation d’El Ghanouchi

    Dans ce contexte, l’Algérie, qui est favorable à une solution politique inclusive pour rallier le GNA et Haftar, souhaite que les islamistes libyens non radicaux ne soient pas mis de côté dans la quête « d’un consensus national ». Le Caire considère déjà certaines organisations islamistes comme terroristes (Les frères musulmans notamment). En accord avec Tunis, Alger a entamé un dialogue direct avec les partis islamistes libyens à travers une médiation de Rached Ghanouchi, leader du mouvement tunisien Ennahda, qui a visité Alger à la mi-janvier.
    Ghanouchi a déclaré au journal El Khabar que cette médiation lui a été demandée par le président Abdelaziz Bouteflika. Le président algérien a chargé son chef de cabinet, Ahmed Ouyahia de suivre le dossier libyen de près. Ouyahia a fait un déplacement à Tunis, fin janvier, pour rencontrer Ghanouchi et Ali Al Salibi, un leader islamiste libyen. Une autre rencontre est prévue avec Mohamed Souane, chef du Parti libyen pour la justice et la construction (Frères musulmans). Souane reste hostile à tout « rôle politique » du général Haftar.
    Parallèlement, Alger a reçu Faiz Al Saradj (à trois reprises), Khalifa Haftar, Salah Aguila, président du Parlement de Tobrouk, et des responsables locaux de Misrata. Mais, début janvier, Haftar a refusé une deuxième invitation de l’Algérie pour venir négocier avec Faiz Al Saradj la constitution d’un gouvernement d’union nationale considérant « la lutte contre le terrorisme » comme « une priorité ».
    Alger, qui garde les canaux ouverts avec toutes les parties à partir d’une position de neutralité, estime que la Libye doit se doter d’institutions solides pour sauvegarder « l’unité et la cohésion du peuple libyen ». « La solution politique à la crise en Libye ne doit pas être imposée mais doit émaner des Libyens eux-mêmes dans le cadre d’un dialogue impliquant toutes les parties libyennes. L’accord du 17 décembre 2015 a été conclu pour gérer une transition », a estimé Abdelkader Messahel, ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des États arabes, lors d’une récente rencontre avec la presse.
    Le retard de l’application de l’accord de Skhirat, signé sous l’égide de l’ONU, inquiète les autorités algériennes. Alger n’est pas hostile à « un réaménagement » de cet accord s’il va dans le sens d’une solution politique acceptée par toutes les parties libyennes à partir d’une entente réalisée sans pressions extérieures. Une solution pacifique de « power sharing » (partage de pouvoir) semble être la mieux adaptée à la situation libyenne pour éviter le chaos et le recours aux armes. Mais, les intentions des forces en présence paraissent encore peu claires. D’où la nécessité de poursuivre les efforts diplomatiques. Un sommet Algérie-Tunisie-Égypte sur la Libye n’est pas à écarter les prochaines semaines. Il pourrait se tenir à Alger.

  • #2
    je ne pense pas qu'on laissera les voisins tenter de régler l'imbroglio libyen tant les interets des occidentaux y interfèrent ,la solution est entre leurs mains ,cette affaire est déjà internationalisée

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