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L'Algérie et la Russie ne créeront pas de cartel du gaz

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  • L'Algérie et la Russie ne créeront pas de cartel du gaz

    Le récent déplacement en Algérie du ministre russe de l'Industrie et de l'Energie, Viktor Khristenko, qu'il a effectué à l'invitation de son homologue algérien, Chakib Khelil, - ce qui n'a pas manqué de susciter de graves préoccupations en Occident - en est un bon exemple.

    Cette visite a été couronnée par la signature d'un mémorandum russo-algérien où les deux pays ont fixé les résultats accomplis et les perspectives de la coopération bilatérale dans l'énergie et le génie minier. A l'issue des pourparlers, les parties ont signé des accords portant sur l'exploitation de gisements d'hydrocarbures et ont convenu de coopérer dans l'électricité, de promouvoir un meilleur rendement énergétique et d'économiser l'énergie. L'Algérie a notamment sélectionné quatre des huit projets proposés par Gazprom.

    La Russie et l'Algérie sont des partenaires idéaux: sans entrer en concurrence directe, elles disposent d'un réseau de gazoducs et de transports par mer qui embrasse pratiquement toute l'Europe. L'Algérie assure à elle seule plus de 10% de ses besoins en gaz naturel. Les deux pays contrôlent donc jusqu'à 40% du marché du gaz européen. Mais si les Algériens ravitaillent essentiellement les régions méditerranéennes, la Russie alimente, elle, le nord de l'Europe.

    Moscou et Alger ne cachent pas leurs intérêts dans des pays tiers. Le monopole gazier russe scrute notamment les voisins de l'Algérie (Libye, Mauritanie et Mali) et certains pays centrafricains où travaille l'équivalent algérien de Gazprom, Sonatrach.

    Dans un premier temps, cette coopération (si une telle chose est possible) se limitera à des travaux de prospection géologique conjoints. Gazprom aurait intérêt à pénétrer, grâce à l'assistance algérienne, sur les marchés de l'Europe du Sud (Espagne, Portugal et sud de l'Italie). En retour, il promet à Sonatrach des débouchés dans le nord de l'Europe où les positions de Gazprom sont traditionnellement fortes. Il s'agit d'opérations de troc, car Gazprom pourrait desservir les contrats de Sonatrach dans le nord tout en recevant en échange la même quantité d'hydrocarbures pour ses fournitures dans le sud. Des arrangements au niveau du marketing et des prix sont donc inévitables.

    Ces nuances de la coopération russo-algérienne inquiètent tout particulièrement les analystes européens et américains. Les Américains, on peut les comprendre: ces derniers temps, les positions des majors pétro-gazières en Algérie se sont nettement affaiblies.

    Des bruits circulent sur la liquidation de la compagnie américano-algérienne Brown Roots & Conor. Le géant américain ConocoPhillips a également annoncé qu'il envisageait de quitter l'Algérie en vendant ses actifs qu'il avait achetés en décembre 2005 à Burlington Resources. Après la décision du gouvernement algérien de réserver à la compagnie nationale Sonatrach le contrôle de 51% des actions des gisements de pétrole et de gaz, le groupe Anadarko a lui aussi déserté.

    Naturellement, l'Occident est préoccupé par la tendance mondiale à l'affaiblissement des positions de ses groupes pétro-gaziers dans les régions de production. Si, autrefois, les pays consommateurs contrôlaient la production d'hydrocarbures à l'étranger par le biais de leurs compagnies, celles-ci se voient de plus en plus activement évincer non seulement par des monopoles locaux, mais aussi par des concurrents chinois, indiens, vénézuéliens, indonésiens et russes.

    Il est évident que ce scénario va à l'encontre des prévisions stratégiques américano-européennes. Toute percée d'une compagnie provenant d'un pays en développement est considérée par Washington et Bruxelles comme une menace pour les intérêts des pays industrialisés dans telle ou telle région du globe. Les Occidentaux se montrent particulièrement inquiets face aux intentions présumées de la Russie de créer une sorte de cartel gazier comprenant l'Algérie, le Qatar, la Libye, les pays d'Asie centrale et l'Iran qui ferait concurrence à l'OPEP.

    Pour l'instant, il n'est pas question d'institutionnaliser la nouvelle "OPEP du gaz", d'autant plus que les pays producteurs s'obstinent à rejeter toutes ces accusations.

    La Russie et l'Algérie estiment que l'idée de créer un cartel de pays producteurs de gaz à l'instar de l'OPEP est prématurée. "Il est prématuré, mais aussi trop difficile de parler de la mise en place d'un "OPEP gazier"... Peut-être en parlera-t-on dans vingt ou trente ans, quand des marchés du gaz au comptant et du gaz liquéfié auront été créés, quand le marché du gaz sera plus dynamique et aura les mêmes caractéristiques que celui du pétrole", a indiqué le ministre algérien de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil.

    Il est à noter qu'aujourd'hui les dirigeants de l'Union européenne font tout pour que le marché du gaz acquière les traits caractéristiques de celui du pétrole: contrats au comptant, tabou des contrats à long terme, etc. En réalisant sa "directive gazière", l'Europe pousse les pays producteurs de gaz à s'unir dans un cartel. L'Union européenne insiste ouvertement sur la nécessité d'élaborer une stratégie énergétique commune des pays consommateurs de gaz. Dans ce contexte, la réaction des pays fournisseurs apparaît tout à fait logique, comme les démarches déployées par la Russie, l'Algérie et l'Iran en vue de créer l'équivalent gazier de l'OPEP.

    Quelques pas ont déjà été faits dans cette voie: les dirigeants russes et iraniens ont examiné au plus haut niveau des projets d'échange d'actifs gaziers. Un échange d'actifs est déjà en cours de réalisation avec l'Algérie. Cette politique risque d'être perçue comme une volonté de Moscou de s'attacher plus fermement ses principaux concurrents sur le marché du gaz européen. Tout le monde comprend bien qu'il faudra, tôt ou tard, canaliser les riches réserves de gaz iraniennes (26.900 milliards de mètres cubes) vers l'Union européenne.

    Il est fort probable que Moscou, Alger et Téhéran parviennent à coordonner leurs positions au forum des exportateurs de gaz qui doit avoir lieu en avril prochain au Qatar. Et on peut affirmer, avec peu de chances de se tromper, que la logique de cartel va prévaloir face à la multiplication des tentatives des pays consommateurs de s'unir sur les mêmes principes de cartel.

    Par Igor Tomberg - RIA Novosti

  • #2
    Encore une fois attention , l'économie algérienne est trop dépendante des hydrocarbures , face à l'UE son pouvoir est faible .
    Mr NOUBAT

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    • #3
      On peut tirer profit de notre position privilégiée dans le marché mondial du gaz naturel pour relancer les secteurs de l'économie hors-hydrocarbures. Et pour cela, l'état doit séduire les meilleurs compétences algériennes, y compris en allant les chercher en Europe ou aux Etats-Unis.

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      • #4
        pour les meilleures compétences , pourquoi se limiter en nationalités ; pourquoi ne pas suivre l'exemple des pays riches et puissants qui enrôlent dans tous les secteurs d'économie des étrangers .
        Mr NOUBAT

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