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Espagne: Podemos risque l’implosion

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  • Espagne: Podemos risque l’implosion

    Le parti de la gauche anti-austérité en pleine crise existentielle.

    Leur désagrégation interne est aussi météorique que leur irruption en 2014. Podemos (gauche anti-austérité), troisième force parlementaire d’Espagne, arrive à son 2e Congrès sous le signe des divisions internes. Au moins trois courants se disputent le contrôle de l’organisation dirigée par Pablo Iglesias (38 ans), secrétaire général depuis la fondation. Mais au milieu d’âpres disputes menées dans les médias et sur les réseaux sociaux, Iglesias menace d’abandonner la direction de Podemos s’il n’obtient pas la majorité contre son numéro 2, Íñigo Errejón (33 ans), considéré comme plus pragmatique à court terme. Entre ces deux-là, la tendance dirigée par Miguel Urbán (37 ans), député européen. Urbán est la tête visible des "anticapitalistas" de Podemos, héritiers d’anciens trotskistes. Minoritaires face aux "pablistas" et "errejonistas", les "anticapitalistes" s’étaient joints aux deux autres courants dans la création de Podemos. Pour beaucoup, ces derniers sont plus proches d’Iglesias que d’Errejón.

    Tout les divise désormais

    A la veille du congrès de ce samedi, le tandem Iglesias-Errejón se dispute sur tout : discours inaugural, modalité de vote, alliés potentiels dans l’arène parlementaire ou pistes à suivre pour renforcer la démocratie au sein du parti.

    Mais la grande question qui revient est celle de la stratégie suivie après les élections répétées de décembre 2015 et juin 2016. Errejón prônait un rapprochement avec le PSOE (parti socialiste) pour former un gouvernement de gauche et éviter ainsi un nouveau cabinet du Premier ministre conservateur Mariano Rajoy. Iglesias, lui, comptait sur la poursuite de la captation du mécontentement social pour parvenir à dépasser le PSOE. Dans ce contexte, c’est Rajoy qui a le mieux manœuvré. Résultat : il est toujours chef du gouvernement.

    Aujourd’hui, les différentes stratégies restent sans changement apparent. Le professeur Elorza, qui a bien connu les débuts et l’évolution des protagonistes à la faculté madrilène de sciences-po, rappelle : "Soutenir un éventuel gouvernement socialiste aurait contrevenu à l’objectif central d’Iglesias de devenir le grand acteur de la gauche", tandis que pour Errejón "il s’agissait de polir le gauchisme de Podemos pour mieux l’insérer dans le jeu institutionnel".

    Podemos reste une grande force, mais la déception des sympathisants est palpable. Il y a quelques jours, la députée Carolina Bescansa, responsable du programme et de l’analyse politique, et Nacho Álvarez, responsable de l’économie de Podemos, tous deux membres de la direction, se sont mis à l’écart d’un congrès qu’ils jugent "piégé par la confrontation de deux camarades", selon leurs propres termes.

    Ce samedi, les membres de la direction seront à la tribune pour défendre chacun leurs propositions. Environ 450 000 sympathisants ont la possibilité de se prononcer par Internet. Les résultats devraient être connus dimanche.


    Rajoy s’impose comme une évidence

    La survie politique de Rajoy est assurée. Ce week-end, le parti populaire (PP, droite) célèbre son 18e congrès sans dissensions trop visibles. "Nous sommes dans la modération et le centre", a déclaré Luisa Fernanda Rubí, présidente du comité organisateur. Rajoy continue à gouverner malgré son manque de majorité parlementaire. Au PP, son principal contradicteur est l’ancien Premier ministre, José María Aznar, qui reste (volontairement) hors du congrès. Rajoy a réussi à maintenir la droite au pouvoir malgré la crise économique et la perte de plusieurs régions. Seules, la demande des primaires, la limitation des mandats ou la polémique sur la maternité de substitution, font débat.

    L’ouverture du congrès (à Madrid) a coïncidé avec les premières condamnations des personnes impliquées dans le dossier "Gürtel" : des élus du PP à Valence complices d’entrepreneurs qui leur offraient des "cadeaux" et finançaient illégalement le parti. Mais les médias constatent que ces affaires n’arrivent plus à pénaliser électoralement Rajoy.

    Libre Be
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