Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Migrants : Toute la misère du monde…

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Migrants : Toute la misère du monde…

    Vendredi 3 février 2017 se tient à La Valette, capitale de l’Île de Malte qui préside l’Union européenne pour six mois, un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement dédié principalement aux questions migratoires.
    Cette réunion, dont on se doute bien qu’elle n’apportera pas vraiment de solution crédible au terrible drame des migrants subsahariens qui tentent par centaines de milliers d’accéder au supposé Eldorado européen en traversant la Méditerranée, se tient à quelque semaines du printemps.
    Un moment redouté par les ONG et tous ceux, en dehors ou au sein de l’UE, qui savent qu’avec le retour des beaux jours, le flux des « harragas » embarqués dans des frêles esquifs ou des chalutiers bondés à partir des côtes libyennes, reprendra à un rythme soutenu et dans des proportions insoutenables pour les capacités d’accueil des « premiers territoires européens » abordés, Malte et l’île italienne de Lampedusa.

    La menace du printemps

    Cette crainte est pleinement justifiée par le fait que dix mois après la fermeture de la route migratoire passant par la mer Egée, de la Turquie à la Grèce essentiellement, un nombre record de traversées a été enregistré via la Méditerranée centrale: plus de 181.000 tentatives en 2016, dont 90% partis de Libye. Record de morts en mer aussi: plus de 4.500 l’an passé, selon l’Organisation internationale des migrations (OIM).
    Mais, au-delà de ces constats terribles, il ne semble pas que les dirigeants européens prennent la mesure réelle des enjeux et des conséquences de la volonté de « millions de damnés de la terre » subsahariens de tenter la traversée des eaux sombres et hostiles du Mare Nostrum, quel qu’en soit le prix, à la fois financier et humain.
    Certes, à Malte, selon toute vraisemblance, on réitérera les mêmes idées et notamment celle de « payer » un gouvernement libyen contesté afin qu’il améliore ses structures d’accueil, alors que « le gouvernement de Tripoli » n’arrive même pas à s’imposer à ses propres habitants.
    Certes, à La Valette, on ressortira des tiroirs l’idée inapplicable et même scandaleuse d’imposer des « camps » (de concentration ?) en territoires africains pour parquer les candidats à l’émigration clandestine avant qu’ils n’abordent les rivages européens.
    Egoïsme et aveuglement
    Une volonté politique qui s’apparente plus à une pratique à la Ponce Pilate qu’une mise en œuvre des véritables moyens de freiner des flux migratoires imposés par la misère, la détresse et l’absence de perspectives qui caractérisent des populations subsahariennes en grande souffrance.
    Mais, in fine, tant que ne sera pas comprise la nécessité de doter les pays d’émigration subsahariens des moyens financiers indispensables à leur développement, à la création d’emplois et de richesses au profit de leurs peuples, l’Europe continuera d’exercer un attrait irrépressible pour ces malheureux prêts à tout pour quitter leur misérable condition.
    Ni les mers, ni les océans, ni les murs, ni les déserts, ne sauraient arrêter ces centaines de milliers de personnes qui montent ainsi à l’assaut de la « forteresse Europe » !
    Et, au rythme où vont les choses, alors que l’Afrique connaît une expansion démographique quasi-exponentielle, il y a tout lieu de croire qu’ils seront des millions, ces candidats aspirant à gagner les rivages du Vieux Continent par ailleurs habité par la xénophobie et le racisme soigneusement entretenus par la vague politique populiste qui met à la porte du pouvoir les mouvements d’extrême-droite européens.


    Le Maroc, exemplaire !
    Alors, un sommet de l’UE pourquoi faire sinon gloser et formuler des vœux pieux, adopter quelques mesurettes répressives et distribuer quelques picaillons aux nouveaux gardes-chiourmes libyens !
    Lorsqu’on mesure les efforts du Maroc, dont le PIB est largement inférieur à ceux des Etats membres de l’Union européenne, lorsqu’on réalise qu’en 2015, sur instructions royales plus de 25 000 Subsahariens ont été régularisés pour un séjour permanent dans le Royaume, et qu’aujourd’hui une seconde opération de la même nature est en cours, pour autant au moins de résidents illégaux, on comprend que l’UE pourrait faire beaucoup mieux et beaucoup plus que le Maroc, lequel a porté à des niveaux jamais atteints jusque-là l’esprit de solidarité africaine !
    Mais sans songer à des camps « d’accueil » à l’orée de ses frontières, sans volonté égoïste de repousser par des biais scandaleux le terrible drame de ces populations démunies.
    La question migratoire, avant qu’elle ne devienne la cause d’invasions suscitées par la faim et le dénuement, exige de l’Europe, de l’Occident, des Nations nanties dont la richesse s’est trop souvent faite par l’exploitation colonialiste, un véritable « Plan Marshall » en faveur de l’Afrique et de son développement, seule politique capable de fixer les populations, de leur assurer prospérité et leur bonheur dans les pays de notre continent.

    Fahd YATA

    int.ma
Chargement...
X