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La légende du jazz américain Al Jarreau est mort à l'âge de 76 ans

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    La légende du jazz américain Al Jarreau est mort à l'âge de 76 ans

    Modifié le 12/02/2017 à 20:06
    Publié le 12/02/2017 à 19:29

    Hospitalisé à Los Angeles depuis plusieurs jours en raison d’un état d’épuisement avancé, l’homme aux sept
    Grammy Awards est mort dimanche, a annoncé son manageur.
    Les dates-clés :

    12 mars 1940 Naissance à Milwaukee (Wisconsin)
    1975 « We Got By », premier album, qui le révèle
    1977 « Look To The Rainbow », enregistré lors de concerts, lui vaut le premier de ses sept Grammy Awards
    1982 Virage vers la grande variété et succès international avec l’album « Breakin’Away »
    1985 Participe à la chanson « We Are The World »
    1986 « L Is For Lover » réussite funky-pop avec notamment le guitariste Nile Rodgers
    1994 L’album « Tenderness », produit par et avec le bassiste Marcus Miller, marque un retour vers le jazz
    2017 Le 8 février, Al Jarreau annonce qu’il arrête de tourner
    De ses mains-papillons, il pouvait dessiner comme un double visuel de son chant. Sa voix allait du plus grave d’un baryton, avec une manière de caresse, à des aigus subtils. Une élégance vocale, qu’Al Jarreau avait mis au service de succès dansants et de romances, parfois teintés, dans ses débuts, d’éléments jazz, la musique par laquelle il avait commencé sa carrière dans les années 1960. Hospitalisé à Los Angeles depuis plusieurs jours en raison d’un état d’épuisement avancé, Al Jarreau, est mort, dimanche 12 février, a annoncé son manageur Joe Gordon dans un communiqué. Le chanteur était âgé de 76 ans.Fils d’un pasteur et d’une pianiste, Alwyn Lopez Jarreau, est né le 12 mars 1940, à Milwaukee (Wisconsin). Dès l’âge de 4 ans, il est dans le chœur de l’église paternelle. A l’université il fait des études de psychologie. En 1964, il s’installe à San Francisco et travaille dans un centre d’aide aux cas sociaux. C’est dans la ville californienne qu’il fait la connaissance du pianiste George Duke (1946-2013), avec qui il commencera à se produire.Parti vivre à Los Angeles à la fin des années 1960, il chante un répertoire jazz, dans divers clubs de la ville, dont Dino’s, The Troubadour et le Bla Bla Café, où il est repéré, début 1975, par des chasseurs de talent de la compagnie phonographique Warner Bros. Il bénéficie de beaux moyens pour son premier album, We Got By, avec l’ingénieur du son et producteur Al Schmitt et le pianiste Dave Grusin aux arrangements. Publié à l’été 1975 sur Reprise Records, l’un des prestigieux labels de Warner Bros. – sa maison de disques jusqu’en 2008 – We Got By rencontre le succès critique et un bon accueil commercial aux Etats-Unis et dans quelques pays européens (l’Allemagne en particulier). Outre la chanson titre, il contient You Don’t See Me. Deux compositions qui vont devenir des classiques de son répertoire. Dans une ambiance jazz mêlée de soul élégante, son aisance vocale, sa joie du chant séduisent. Suit, dans les mêmes dispositions, l’album Glow, en 1976, dans lequel on trouve le très touchant Rainbow In Your Eyes et une reprise de Your Song, d’Elton John. En 1977 paraît le double album Look To The Rainbow, enregistré lors des concerts de la première tournée internationale d’Al Jarreau. Le disque de sa consécration lors de la cérémonie des Grammy Awards récompenses américaines de l’industrie du disque il reçoit le prix de la « meilleure interprétation vocale de jazz » ; le magazine musical américain de jazz Downbeat en fait son chanteur de l’année 1977 ; même récompense de l’Académie du jazz, en France.Look To The Rainbow est un parfait témoignage de ce que peut-être un concert d’Al Jarreau à l’époque. Des ballades en nombre, et pour le tempo plus marqué une attention à conserver un phrasé lisible. Comme pour des récréations, Al Jarreau glisse dans les envols en onomatopées du scat, des évocations vocales d’instruments (basse, percussions). Il sera parfois résumé à ce statut d’« imitateur », partiellement de son fait, se laissant aller à des démonstrations pour un public ravi de cet aspect performance. En 1978, l’album All Fly Home, moins mémorable, son deuxième Grammy Awards sur les sept qu’il recevra, marque la fin de sa première manière.C’est avec This Time en 1980 puis Breakin’Away en 1982, qu’Al Jarreau va opérer son virage plus pop. Gimme What You Got et Never Givin’Up, extraites de This Time envahissent les ondes et les pistes de danse, de même que son interprétation épique de Spain, de Chick Corea. Puis ce sera Breakin’ Away, We’re In This Love Together et Roof Garden tirées de l’album Breakin’ Away. Le voici vedette, en tête des classements de la grande variété, et encore un temps de ceux du jazz. L’improvisation vocale déserte alors peu à peu le répertoire des concerts.Dans sa discographie à partir de là, les arrangements dans une approche anonyme de perfection passe-partout, noient la grâce vocale d’Al Jarreau, que l’on retrouve lors de ses concerts. Il est, en 1985, avec la plupart des gros vendeurs de disques du moment, l’un des interprètes de la chanson collective We Are The World. Peu après il écrira le texte et interprétera le thème, composé par Lee Holdridge, Moonlighting, pour la série télévisée du même nom diffusée par ABC de 1985 à 1989 (avec Bruce Willis et Cybill Shepherd, « Clair de lune » en France). Le single de cette chanson du générique, début 1987, sera numéro 1 dans les classements pop.De ces années 1980, sort du lot l’album de 1986, L Is For Lover, dans une approche funky-pop avec parmi les musiciens présents, les guitaristes Nile Rodgers, du groupe Chic et Hiram Bullock, le claviériste Philippe Saisse, le bassiste Anthony Jackson. On y trouve notamment la ballade Give A Little More Lovin’ et un autre futur classique de ses concerts, Says. En 1994, un sursaut, l’album Tenderness, dans l’esprit jazz des débuts. Produit par Marcus Miller, l’ancien bassiste du trompettiste Miles Davis (1926-1991), avec des solistes prestigieux, il a été enregistré durant cinq jours, en direct en studio, comme dans les conditions d’un concert, devant un petit public. C’est un album de reprises, dont certaines sont de nouvelles versions d’enregistrements passés d’Al Jareau. Parmi les réussites, She’s Leaving Home des Beatles et un intense Try A Little Tenderness, dont l’un des interprètes les plus fameux avait été Otis Redding (1941-1967). Cet esprit jazz aura à nouveau l’occasion d’être mis en avant avec Accentuate The Positive, en 2004.En 1999 il tourne aux Etats-Unis et en Europe avec un orchestre symphonique, sur un répertoire de ses succès et de standards. Une formule plutôt bien menée, vers laquelle il reviendra à l’occasion. En grande formation avec cordes et vents, sa collaboration en 2011 et 2012 avec le Metropole Orkest néerlandais constitue un sommet, dont rend compte le disque Al Jarreau and the Metropole Orkest Live (2012, Concord/Universal Music). En 2006 est publié Givin’It Up, collaboration avec le guitariste et chanteur George Benson, avec divers invités dont la chanteuse Jill Scott, le pianiste Herbie Hancock et le bassiste et chanteur Paul McCartney. Ce dernier avec Jarreau et Benson sur une reprise du classique du rhythm’n’blues Bring It on Home to Me, de Sam Cooke (1931-1964).Al Jarreau enregistre en 2008 un album de chanson de Noël, un rituel pour les grandes vedettes anglo-saxonnes. Après la mort de George Duke, il lui rend hommage avec un album au titre évocateur de leur amitié My Old Friend : Celebrating George Duke (2014, Concord/Universal Music), auquel participent là aussi de nombreux invités. A l’été 2008, à l’issue d’un concert au Festival de jazz de Juan-Les-Pins, il nous avait confié ne pas avoir été toujours satisfait de certains choix de sa carrière pop, mais il insistait sur la nécessité de continuer à les interpréter : « Ma voix est là pour donner du bonheur, le temps d’une chanson, d’un concert. Alors autant donner ce bonheur au plus grand nombre. » Ce qui avait pris fin le 8 février, Al Jarreau ayant annoncé qu’il arrêtait de tourner, après son hospitalisation à Los Angeles. Le programme de ses concerts alors, le répertoire de Duke Ellington (1899-1974), le maître du swing sophistiqué.


    2017 Mort le 12 février à Los Angeles.
    lemonde.fr/disparitions
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