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Anniversaire du décès de Rachid Mimouni

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    ANNIVERSAIRE DU DÉCÈS DE RACHID MIMOUNI
    Il y a 22 ans, Tombéza...

    L'Expressiondz Lundi 13 Fevrier 2017

    «De la barbarie en général, à l'intégrisme en particulier.» Il fallait, à l'époque, une dose inouïe de courage pour pouvoir écrire et publier un tel pamphlet.
    Il y a déjà vingt-deux ans, le 12 février 1995, l'écrivain Rachid Mimouni, l'un des meilleurs qu'a enfantés l'Algérie, est décédé au Maroc suite à une maladie. Quand on voit comment et où Rachid Mimouni a quitté ce monde, on est en droit de s'interroger: «Peut-on fuir la mort?». Rachid Mimouni, après avoir publié un livre sur l'intégrisme qui frappait de plein fouet sa chère patrie, dès le début des années quatre-vingt-dix, a évidemment été la cible d'une interminable série de menaces de mort proférées par les groupes islamiques armés. Le livre de Rachid Mimouni s'intitulait: «De la barbarie en général, à l'intégrisme en particulier». Il fallait, à l'époque, une dose inouïe de courage, pour pouvoir écrire et publier un tel pamphlet. La dose de courage, Mimouni l'avait suffisamment. Non seulement contre l'intégrisme, mais aussi à l'endroit du pouvoir de l'époque du parti unique qui a fait de l'Algérie un pays où tout ou presque fonctionnait mal. Rachid Mimouni a, dès le début de sa carrière d'écrivain, décrit avec une force littéraire indéniable les dédales de l'Algérie postindépendance. Indépendance chèrement acquise, mais vite détournée. Ce qui donne le titre à l'un de ses meilleurs romans: «Le fleuve détourné». Rachid Mimouni, s'inspirant sans doute de sommités dans le domaine de l'absurde à l'instar du tchèque Frantz Kafka, écrit son recueil de nouvelles «La ceinture de l'ogresse». A une époque où la nouvelle n'avait plus le vent en poupe, étant dévoré par le succès phénoménal du roman, Rachid Mimouni a réussi à imposer «La ceinture de l'ogresse» sur la scène éditoriale littéraire en Algérie et en France. La force de l'écriture de Rachid Mimouni a aussi donné naissance à un autre roman troublant: «Tombéza» où l'auteur dépeint les méandres enchevêtrés et le monde crasseux des hôpitaux algériens des années quatre-vingt et du début des années quatre-vingt-dix. Rachid Mimouni y expose, avec une verve littéraire remarquable, les conditions inhumaines dans lesquelles étaient hospitalisés et soignés les malades. Plus que les sujets traités dans ses romans, c'est aussi et surtout sa manière d'écrire, qui émerveillait les lecteurs. En plus des romans et du pamphlet cités plus haut, Rachid Mimouni est également l'auteur de nombreux autres romans de la même veine que tout Algérien et maghrébin doivent lire: «Une paix à vivre», «Le printemps n'en sera que plus beau», «La malédiction», «Une peine à vivre», «L'honneur de la tribu»... Ce dernier titre est aussi celui de l'un de ses romans fétiches. Durant la période où paraissait les romans de Rachid Mimouni, le succès était immédiat et systématique. Il ne s'agissait pas uniquement d'un succès en librairie, mais surtout de l'admiration unanime de la critique littéraire d'ici et d'ailleurs. Rachid Mimouni s'était imposé en si peu de tant comme l'un des meilleurs auteurs algériens aux côtés de Rachid Boudjedra et Tahar Djaout. C'est lui qui inspirera bien plus tard Boualem Sansal, devenu lui aussi une sommité en la matière. Ils étaient tous les deux des enfants de Boumerdès et collègues à l'Inped (Institut national de la productivité et du développement industriel) sis à la même ville. Rachid Mimouni, en fuyant les menaces terroristes, n'a pas voulu ni pu trop s'éloigner de son Algérie, ce beau pays. Il n'a pas choisi la France, comme beaucoup d'autres intellectuels algériens qui fuyaient la menace terroriste. Au contraire, il est allé juste à côté: au Maroc, un pays voisin dont la société et la nature sont si proches des nôtres, avait-il expliqué. Il y a animé une émission à Radio Tanger. Il compila ses chroniques dans un livre: «Chroniques de Tanger». C'était son dernier cri. Un papier en papier.

  • #2
    Un grand homme et grand écrivain Allah yerhamou.
    Il est parti jeune...Il aurait pu écrire encore de très beaux romans.

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    • #3
      Colloque sur la vie et l’œuvre de l’écrivain Rachid Mimouni à Boumerdès

      Colloque sur la vie et l’œuvre de l’écrivain Rachid Mimouni à Boumerdès
      «La politique d’arabisation a eu des incidences contraires
      à celles qui étaient recherchées»


      le 14.02.17|10h00

      L’intervention intitulée «La politique linguistique et ses incidences sur la littérature algérienne d’expression française» a, incontestablement, polarisé l’attention de l’assistance, du reste timide, au cours du colloque qu’organise chaque année la direction de la culture de Boumerdès à l’occasion de la date anniversaire de la mort de Rachid Mimouni, le 12 février 1995, à Paris.

      L’orateur, Ibri Hamid, de l’université de Tizi Ouzou, a démontré que «la politique d’arabisation avait pour but de défranciser et d’empêcher le berbère de se développer».Toutefois, il fera remarquer que de 38 romans en français entre 1962 et 1973, la production de la littérature algérienne dans cette langue passera à 670 romans en 2010, malgré le faible tirage de chaque titre (3000) devant un intitulé en arabe (10 000). Paradoxalement, toujours selon lui, «la kabylophonie est née quand l’arabisation a atteint son summum», C’est-à-dire au temps du ministre Kharroubi. Alors que durant Lacheraf, «cette politique s’est désaccentuée».En parallèle, à chaque pas politique, il y a eu plus de facilités pour l’amazighité. M. Ibri, qui présentait là des extraits de son mémoire, explique ce fait par «une production en adéquation avec les attentes du peuple, plutôt qu’avec des visées du pouvoir». En fait, aujourd’hui, l’écrivain est confronté avant tout au problème du lectorat puis à celui de l’édition, notamment étatique, qui s’est exercée comme première censure.A l’exemple de l’enseignement, dont l’essentiel était d’inscrire les auteurs français classiques dans les manuels scolaires, «dans un souci de provoquer une distanciation par rapport à la langue elle-même». L’échec de l’école algérienne avait alors, commencé. Le modérateur de ces débats, Boualem Belkhis, résumera cette intervention par : «Le politique supplantait le scientifique.»Les débats lors de ce colloque se révélèrent passionnés. Mais le sentiment final fut que nos écrivains écrivent en algérien quelle que soit la langue. Une autre intervention a repris des passages entiers des déclarations de Mimouni, comme l’ancrage d’un intellectuel dans son pays, dans son peuple : «Je crois à l’écrivain comme pure conscience, probité, comme éveilleur des consciences et guetteur vigilant.» Ce que Rachid Mimouni a remarquablement illustré tout au long de son œuvre, notamment dans son essai De la barbarie et de l’intégrisme..., ainsi que dans son dernier roman La Malédiction.Il est regrettable que ce colloque se soit déroulé dans une salle peu remplie. L’absence de spécialités d’autres universités, comme celle de Boumerdès, et des étudiants repose le problème de la communication culturelle. Au département des langues de l’université M’hamed Bougara, on nous a assurés qu’on n’avait reçu aucune information sur ce colloque. Mais qui a intérêt à réduire ce grand événement culturel à sa plus insignifiante dimension ?
      Hachemane Lakhdar

      El Watan

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