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Massacre et irradiations des populations du Sahara

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  • Massacre et irradiations des populations du Sahara

    Selon les sources françaises, « 24 000 civils et militaires ont été utilisés dans ces explosions sans compter la population de la région ». Parmi ces derniers 6.500 militaires français et 3.500 travailleurs algériens ont été utilisés à Reggane. Ils ont préparé les essais et les expérimentations prévus. Les Algériens, ont pour la plupart, été ramenés du Nord du pays où ils ont été arrêtés, souvent pour des motifs banaux (contrôle d’identité, vagabondage…) pour leur offrir du travail, leur avait-on dit. Ils ont été affectés aux tâches les plus pénibles, peu informés de l’objet du travail et couverts de peu de précautions.

    En fait, ces sources ne comptabilisent pas les habitants tant sédentaires que nomades qui vivaient dans un rayon de 700 km autour du point zéro aussi bien lors des essais atmosphériques et qu’au cours des expérimentations sous terraines. Le nombre global de personnes exposées aux explosions et aux essais atomiques dépasserait les deux millions de personnes.

    La population civile a été laissée dans l’ignorance. L’opération étant secrète, la population locale n’a pas été avertie, aucune mesure de prévention ne lui a été conseillée contre les effets de la radioactivité.

    Touahria Taher, rapporte dans son livre ‘’les essais nucléaires français en Algérie’ : souvenirs d’enfer’’ qu’à Aïn Eker, les travailleurs algériens ont été recrutés pour travailler dans des mines d’or, leur avait-on annoncé, pour un salaire de 750 francs par mois. Alors que les militaires portaient des combinaisons spéciales, les travailleurs autochtones portaient des bleus de travail. Le travail cessait une semaine avant l’explosion, les travailleurs partaient pour Aïn Mguel, ou pour des zones situées à seulement 5 Km du point zéro, puis revenaient quelques jours après pour continuer de creuser de nouvelles galeries.

    Des humains utilisés comme cobayes :
    Des Algériens en majorité mais également des militaires français ont été utilisés comme cobayes.

    Gérard Dellac, 65 ans, témoigne : «Sur ordre d'un officier j'ai été planter le drapeau français au point zéro pour la première bombe atomique française le 13 février 1960". Atteint d'un cancer de la peau depuis 1991, il assure avoir été contaminé dans le Sahara algérien en 1960 en effectuant son service militaire en tant qu'appelé.

    Lors des deux derniers essais, pour simuler une guerre nucléaire, les responsables militaires français ont envoyé 291 hommes, pour la plupart des appelés du contingent, manœuvrer sous le champignon atomique… pour étudier « les effets physiologiques et psychologiques produits sur l’homme par l’arme atomique». La revue « Le Point » a retrouvé ces anciens «cobayes» qui témoignent pour la première fois comme Francis Paquez, qui souffre aujourd'hui d'une maladie de peau et d'une hypersensibilité à la lumière, un vétéran qui a respecté la consigne de l'armée depuis quarante ans en gardant le silence sur cette manœuvre secrète, baptisée « Hippocampe vert ».

    Le Président de l'Aven, (Association des vétérans des essais nucléaires) Jean-Louis Valatx se référant à une étude médicale conclut «Aujourd'hui, beaucoup sont déjà décédés ou sont malades». Il est démontré que sur 720 vétérans 30 % étaient atteints de cancers, alors que la moyenne nationale est de 17 % pour la même classe d'âge. Ces vétérans souffrent notamment de cancers de la bouche, du sang, de l'appareil digestif, des poumons et de la peau. Seulement 9 % des vétérans sont «en bonne santé et ne signalent aucune maladie».

    Des témoignages de militaires et de médecins français ont confirmé l’utilisation par l’armée française d’habitants de la région ou de Ghardaïa afin de "tester l’effet des radiations" sur eux. Ces derniers ont été placés dans les lieues servant de théâtre des opérations sans protection aucune. Les survivants n’ont bénéficié d’aucun traitement contre les radiations nucléaires par la suite.

    Les témoignages du coté algérien sont encore plus accablants. Ali Boukacha dans un article sur ‘’les essais nucléaires français en Algérie’’ rapporte des témoignages sur l’explosion du 13 février 1960, laquelle s’est accompagnée d’une émission de gaz, elle a été responsable de 39 décès parmi les habitants de la région de Fertouth. Dans la région de Silet, de nombreuses maladies ont fait leur apparition dont la tuberculose qui a emporté beaucoup de monde. Certains villages ont même été décimés, leurs habitants avaient récupéré du matériel contaminé laissé par les militaires français sur le site : tentes, fils de cuivre et objets divers. 150 prisonniers algériens, résistants pour la plupart, ont été ligotés à des poteaux à environ 1 km de l’épicentre, l’objectif « scientifique » étant de voir les effets des radiations sur ces cobayes humains. Ces prisonniers ont été pris parmi les Moudjahidines, au nombre de 200, du camp de Bossuet (Telagh), ils ont été ramenés sur le site et enchaînés à des poteaux, ils ont été utilisés comme cobayes humains au moment de l’explosion du 13 février 1960. (L’Authentique, ibid). L’utilisation de ces cobayes humains a été confirmée par un légionnaire allemand, présent sur les lieux, dans une déclaration rapportée dans un documentaire cinématographique suisse.

    Un autre algérien, M. Chennafi, témoigne : « un sexagénaire, enlevé avec cinq de ses amis de Staouéli (ouest d’Alger), ils ont été envoyés à Reggane où ils devaient travailler jour et nuit et préparer l’installation de la bombe nucléaire : « Après l’explosion de cette bombe, les victimes étaient parties en fumée. Même les ossements ont disparu». il ajoute « Les corps, attachés à des poteaux, à un ou deux kilomètres du lieu de l’explosion ont été retrouvés durcis comme du plastique. » Pour tromper l’opinion : «Des photos de mannequins ont été publiées par la suite, mais il s’agissait de celles prises lors du troisième essai. » (Corvée à Reggane, Témoignages de Mohammed Chennafi et Kouider Echay, les essais nucléaires français en Algérie)
    L’armée française a bel et bien établi des dossiers médicaux pour les habitants de Reggane :

    Les militaires français ont, en effet, procédé au niveau de Reggane, avant les essais, au recensement de toutes les habitations et de toutes les personnes qui y vivaient. Le jour de l’essai tous les habitants ont reçu l’ordre de sortir de leurs maisons et d’enrouler une couverture autour d’eux (El Moudjahid, 18 février 1996). Il leur a également été ordonné de mettre un cliché radiologique, que les militaires avaient distribué, autour de leur cou, afin d’apprécier l’importance du rayonnement.

    Des médecins militaires ont visité les Ksours environnants et des médecins spécialisés en médecine nucléaire ont examiné la population de Reggane. (L’Authentique, 13 février 1997).

    Des observations médicales nombreuses et variées :
    Depuis l’arrivée des médecins algériens dans les zones irradiées, des observations sont rapportées de façon itérative de cancers de la peau, d’atteintes oculaires, avec de nombreux cas de cécité notés chez les habitants de la région de Reggane, un grand nombre d’avortement et de saignements chez les femmes et même chez les animaux. La courbe de mortinatalité a subi une ascension importante de même que le nombre d’enfants malformés un cas de cyclope a été rapporté. (L’Authentique, 13 février 1997). D’autres observations mettent en relief l’augmentation de cas de stérilité.

    Sur le plan épidémiologique général l’Algérie enregistre plus de 30 000 cas nouveaux de cancer annuellement alors que le Maroc à la population presque égale n’en compte que la moitié. Si ces cancers sont dominés chez la femme par le cancer du sein et du col de l’utérus et chez l’homme par ceux du poumon et du colon, il n’en reste pas moins que le nombre de cancers de la thyroïde a quintuplé.

    Cependant, à ce jour il n’ya pas d’étude précise en Algérie, ni de registre de cancer pour les régions exposées. Chez les militaires français qui ont servi dans le cadre du contingent, les témoignages se multiplient :

    Point de vue n°13072 de Jean-Philippe le 16/02/2006 : Mon père était sur place en 1960, il est mort en 2004 de grave maladie pulmonaire, dont on ne connait pas la cause!! Ma famille et moi avons discuté avec les médecins qui ont suivi mon papa peu avant sa mort et pour eux cela ne fait aucun doute sa présence sur ce site en 1960 a fortement contribué à la dégradation de ces poumons. » Ce soldats s'appelait Jacques Signe.

    Point de vue n°22849 de caroline le 08/05/2007 : « Serge BONNET était mon père, il a été radio a proximité de la Base de Reganne en 61-62, il est décédé à 63 ans d'un cancer rare des vaisseaux du foie... La question Reganne restera à jamais sans réponse... »

    Point de vue n°30315 de Macquet Jean le 30/12/2008 : « Appelé , j'ai du comme beaucoup d'autres , sans que l'on demande mon avis ,vivre en qualité de chauffeur au 3GT, d’octobre 1965 à Juillet 1966 à la base de Reggan Ville, Située à 13 km de Reggan Plateau et à 43 km de Hamoudia ( point 0), … cette radioactivité avait elle complètement disparue ?

    Certainement pas, car Radio interne disait que les prélèvements étaient toujours assurés par la Légion étrangère, … il faudrait tenir des statistiques concernant les disparus, mais plus on attendra moins de monde il restera et l’affaire sera classée. Les populations locales n'ont rien demandé non plus, touchées elles ont du l’être, elles étaient au premier rang. Je suis fier d'avoir pu vivre dans ce beau désert mais pas dans ces circonstances et je présente un grand respect à toute la population locale

    Point de vue n°18528 de Boinet Jean-Pierre le 06/10/2006 : « J'ai effectué mon service militaire à Reggane (18 mois depuis le début de l'année 1963) J'étais au lieu dit Hamoudia près du centre de tir soit à 50 km de Reggane. J'y ai travaillé sans protection ni contrôle ni information. Je souffre depuis plus de 30 ans de polyarthrite très invalidante avec traitement permanent aux corticoïdes. Cela peut être provoqué par des irradiations! Comment le prouver? Comment attaquer l'armée et le GOUVERNEMENT? »

    Ces « Irradiés de la République », Français victimes des essais nucléaires en Algérie et en Polynésie française. Ceux qui ne sont pas morts souffrent de maladies nombreuses dont « des cancers du sang, de la thyroïde, de la bouche, des poumons, de la peau, des glaucomes, des problèmes cardiaques. Ils ont transmis sans le savoir des affections génétiques à leur descendance ». Ils sont plus d’un millier de personnes soignées en France entre Polynésiens et Français de l'est de la France pour des maladies directement liées à la radioactivité (leucémie, cancer de la gorge, malformations, etc).

    Combien d’Algériens ne sont pas soignés? Nous nous contenterons de citer un seul exemple, d’un jeune contaminé 26 ans après la fin des essais dans la région : Ammar Boudjellal Belgacem revient à Bordj Bou Arréridj en 1989, démobilisé après 24 mois de service national. Le rapport médical fait état de «séquelles d'intoxication spécifique par radiations». Il traine plusieurs maladies telles que la glande hypophysaire, accros mégalos, goitre, sueurs, maladie cardiaque, cholestérol, triglycéride, perturbation de la vue, perte de mémoire, etc. En 1993, il a subi une opération chirurgicale, ensuite il a suivi la radiothérapie pendant deux mois sans interruption. En 1997, c’est encore des cures de chimiothérapie et un traitement à vie, il est suivi par le centre Pierre et Marie Curie (CPMC) d’Alger.

    Des conséquences néfastes sur la faune et la flore :
    D’importantes conséquences ont été enregistrées sur l’agriculture et sur l’environnement : détérioration de la production agricole frappant les deux cultures principales de la région, les céréales et les dattes. Une véritable épidémie de « Bayoudh radioactif » a touché les palmiers.
    Mr Bendjebbar, un agriculteur de la région fait des constations amères : sécheresse qui a frappé la région de Reggane, mort des animaux et disparition de la végétation. Brebis et chamelles mettant bas des « monstres ».

    Dans la région d’In Eker, mieux protégée que Reggane car les tirs étaient souterrains malgré les échecs de certains, le Pr. Aboudi a constaté que 10 chameaux sur 60 présentaient des leucémies et des changements dans leur hématologie.

    Un danger permanent : matériel contaminé insuffisamment enfoui
    Suivant les accords d’Evian, les militaires français ont arrêté les essais en 1966 mais sont restés sur place deux années supplémentaires dans le but de nettoyer la région. Ce travail a été malheureusement bâclé, ne respectant pas les normes de sécurité requises.
    Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

  • #2
    Un matériel impressionnant: des chars, des véhicules blindés de toute nature, des canons… ; des avions prêts au décollage ou parqués derrière des monticules de sable ; et des superstructures de navire de guerre avec leurs tourelles et leurs canons... En tout plus de 100 000 tonnes… En vue d’étudier leur résistance…

    Tout le matériel, les équipements et les animaux qui ont servi aux expérimentations, donc très fortement contaminés ont été ensevelis dans la région sous des tonnes de sable avant le départ définitif des militaires français. Leur danger persiste, de même que leurs effets néfastes.
    Les Français «prétendent que les déchets nucléaires ont été enterrés dans des fouilles en béton armé», ils ont été dissimulés sans aucune mesure de sécurité, constituant ainsi un «danger permanent» pour la faune, la flore et les humains. Pour Bruno Barrillot, expert français au Centre de documentation et de recherche sur la paix et les conflits, un secret défense est toujours imposé sur les négligences constatées lors de ces essais.

    Aujourd’hui les autorités algériennes ne disposent même pas de la carte des enfouissements opérés par l’armée française. Les populations paient un lourd tribut en ramenant à des fins de subsistance des tas de ferraille que les vents font découvrir ça et là ! La remise de ces cartes devient une urgence sanitaire, elle ne peut être refusée sous prétexte de secret d’Etat ? C’est vrai que les autorités françaises ont joué sur le silence de l’Algérie. Pour se déculpabiliser, la France assure qu’à sa connaissance, l'Algérie, depuis son indépendance, n'a jamais fourni d'information sur une éventuelle pollution radioactive de la région de Reggane. Elle en déduit avec cynisme que la puissance des vents sahariens et les phénomènes d'érosion ont dû disperser les éléments radioactifs sur une très grande surface, ce qui aurait rendu aujourd'hui les contrôles pratiquement inopérants.
    Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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    • #3
      Selon les premiers résultats d'une enquête menée par des experts de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) en 1999, les régions d’Algérie ayant abrité ces essais «sont toujours dangereuses», y compris là où des essais souterrains ont eu lieu. Curieusement, les résultats de l’étude de l’AIEA n’ont été publiés qu’en 2005. Toujours est-il qu’à ce jour, il n’existe pas encore de délimitation précise des espaces contaminés par les différents essais.
      La France ne peut se dérober à ses responsabilités :
      Elle doit restituer des archives sanitaires, notamment les dossiers médicaux des populations de Reggane et de ses environs ainsi que ceux d’In Eker et de ses environs collectés par les militaires français entre 1960 et 1966. Elle doit également, remettre les rapports médicaux rédigés par les médecins militaires français dans le Sud du pays de 1962 à 1975.
      Elle doit surtout remettre en urgence les cartes d’enfouissement du matériel utilisé à titre expérimental et aider à enterrer suivant les normes le matériel irradié et à mettre en place des périmètres se sécurité.
      Elle doit en outre aider à couvrir plus efficacement et à déterminer le périmètre de sécurité optimal le lieu où a eu l’accident de Béryl.
      La France devra s’engager à financer deux centres de diagnostic et à former leur personnel au niveau d’Adrar et Tamanrasset. Elle devra s’engager en outre à prendre en charge médicalement tous les cas médicaux avérés.

      Pr. Mostéfa Khiati
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      • #4




        Dernière modification par zwina, 14 février 2017, 19h42.
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        • #5
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