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"L’homme inutile - Du bon usage de l’économie"

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  • "L’homme inutile - Du bon usage de l’économie"

    Il y a derrière les chiffres du chômage, la réalité d’individus “inutiles” au monde

    Dans notre monde globalisé et confronté à une instabilité économique récurrente, “il existe de plus en plus d’hommes inemployés, piégés dans les trappes du travail précaire, dans l’extrême pauvreté, réduits à l’inutilité à soi et aux autres”, et privés de toute capacité d’en sortir : les hommes inutiles.
    Tel est le constat implacable de l’économiste polytechnicien Pierre-Noël Giraud.

    Ces hommes inutiles sont, dans nos pays développés, les chômeurs de longue durée ainsi que les workings poors, les précaires enchaînant des petits boulots et incapables d’en sortir. Et dans les pays émergents ou stagnants, ce sont la masse des ruraux sans terre et des nouveaux urbains dans l’extrême pauvreté.

    La plus grande des injustices

    Convoquant notamment Pareto, Rawls et s’appuyant sur les travaux du prix Nobel Amartya Sen, le professeur à Mines-Paris Tech affirme en quoi l’inutilité est la pire des inégalités. Marquant sa différence avec Thomas Piketty, il considère ainsi qu’“il existe une hiérarchie des inégalités. Celles qui sont à la racine de tout, celles sur lesquelles il faut agir, sont les inégalités de moyens, la privation des capacités d’agir sur son destin, et non leurs conséquences en termes d’inégalités de revenus et de patrimoine”. “L’inutilité” étant ainsi la plus grande des injustices, son éradication doit devenir l’objectif prioritaire de toute politique économique.

    Pour ce faire, Pierre-Noël Giraud s’attache à démonter les mécanismes économiques à l’œuvre au niveau mondial, mais constate l’inadéquation des modèles économiques à la compréhension de leurs effets, et notamment leur incapacité à prendre en compte les imperfections des marchés.

    Appelant à faire un “bon usage de l’économie”, Pierre-Noël Giraud esquisse un modèle original des dynamiques de l’emploi à l’œuvre entre territoires, en s’appuyant sur sa célèbre distinction entre emplois “nomades” et “sédentaires” : les nomades sont les emplois délocalisables, les sédentaires étant liés à l’activité d’un territoire. Dans les pays développés “rattrapés”, c’est la réduction du nombre d’emplois nomades qui alimente pour l‘essentiel l’inutilité, alors que dans les pays stagnants ou émergents, ce sont surtout les paysans surnuméraires qui alimentent les poches d’inutiles.

    “Dans les pays développés “rattrapés”, c’est la réduction du nombre d’emplois nomades qui alimente pour l‘essentiel l’inutilité”

    La croissance de l’errance des conflits économiques liés à la compétition entre firmes mondialisées, ainsi que l’instabilité intrinsèque de la finance globalisée, conduisent à l’aggravation des inégalités sociales internes aux grands blocs entre nomades et sédentaires, et en particulier à l’apparition et l’extension de “trappes d’inutilité”.

    Mais pour Pierre-Noël Giraud, “les imperfections de marché sont trop puissantes pour être combattues par une simple régulation autour du partage du revenu et des formes d’emploi”. Deux pierres jetées sur le revenu universel de base et sur la réduction du temps de travail. La lutte pour l’éradication de ces trappes exige donc d’agir à la source du problème “en menant des politiques économiques vigoureuses et coordonnées à l’échelle mondiale” reprend l’économiste.

    L’appel à une “utopie réaliste”

    Pierre-Noël Giraud passe en revue les différentes politiques qu’il faudrait mettre en œuvre à trois niveaux : préserver le capital naturel (les destructions engendrant, via notamment l’exode rural, de nouvelles poches d’inutilité), limiter les effets de la globalisation, stabiliser la finance.

    “Pour la France, ni la sortie de l’euro, ni le protectionnisme, ni la flexibilisation de l’emploi ne seraient à la hauteur de l’enjeu”

    Mais aucune recette miracle ne ressort de toutes ces préconisations, tant au niveau mondial que national. Ainsi pour la France, ni la sortie de l’euro, ni le protectionnisme, ni la flexibilisation de l’emploi (même accompagnée de la mise en place d’un impôt négatif, variante du revenu universel), ni le “tout formation” ne seraient à la hauteur de l’enjeu.

    Une politique visant d’une part à augmenter le nombre et la qualité des emplois nomades (en suivant par exemple les recommandations du rapport Gallois), et d’autre part à augmenter la préférence pour les biens-services “sédentaires” (notamment loi Macron, croissance “verte”, etc.) serait nécessaire, mais non suffisante sans une nouvelle coordination des politiques de la zone euro.

    Cette dernière, qui se caractérise en effet par “l’inégale répartition des emplois nomades en Europe sous l’effet de puissantes imperfections de marché”, appelle une coordination qui passerait par une redéfinition de l’Europe en plusieurs “cercles”. Une piste souvent avancée par ailleurs et qui ressemble à un vœu pieux.

    l'économiste

  • #2
    Je ne sais plus qui a dit ça sur un plateau TV , les taux de chômage fait garder les bas salaires .

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    • #3
      Quand tu vois des médecins généralistes à l'heure actuelle qui vivent dans un trois pièces , et ne sont pas mieux payés qu'un petit cadre dans une usine , ça te fait ouvrir les yeux sur ce qui se trame .

      Commentaire

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