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Pourquoi Alger soutient la candidature d'Emmanuel Macron

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  • Pourquoi Alger soutient la candidature d'Emmanuel Macron

    Emmanuel Macron a achevé mardi sa visite à Alger où le candidat à la présidentielle d'avril prochain a été reçu par les plus hautes autorités du pays.

    Dès son arrivée, le fondateur du mouvement En marche ! rencontre le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. Il s'entretient avec le ministre des Affaires religieuses et des wakfs, Mohamed Benaïssa et la ministre de l'Éducation nationale, Nouria Benghabrit.

    Un traitement digne d'un chef d'État

    Mieux, l'ex-ministre de l'Économie est reçu durant plus de deux heures au Palais du gouvernement par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesslam Bouchouareb. Ses entretiens se terminent par de chaleureuses embrassades. Le lendemain, il déjeune avec le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Ali Haddad. Il dîne ensuite avec les patrons de la presse et des représentants de la société civile algérienne après un petit meeting à l'hôtel Sofitel d'Alger

    Durant son séjour, Emmanuel Macron bénéficie d'un traitement digne d'un chef d'État à Alger qui « lui a déroulé le tapis rouge », selon El Watan. Le quotidien francophone estime que le candidat « anti-système » a « su parler aux Algériens avec des mots utiles ». Des mots ressassés, en réalité, par tous les candidats lors de leur escale algéroise.

    Des « liens forts » à la « question coloniale »

    Dans ses différentes interventions, Emmanuel Macron souligne, comme Alain Juppé en 2016, l'importance de cette visite qui constitue une « étape incontournable » durant la campagne présidentielle.

    Comme François Hollande en 2012, le candidat insiste sur l'importance des « liens qui unissent » les deux pays. Il explique sa vision du partenariat algéro-français. Un partenariat stratégique, selon lui, dont les trois principaux axes sont l'éducation, l'économie et la culture. Sur la question du passé colonial de la France, Emmanuel Macron fait montre de la même ambiguïté lors de son meeting. « La France a apporté la déclaration des droits de l'homme en Algérie, mais elle a oublié de la lire », dit Emmanuel Macron. « La première partie de ce propos revient à louer des effets positifs de la colonisation en Algérie, à travers une mission prétendument civilisatrice des pays occupés. La seconde partie de cette déclaration renvoie aux violations des droits de l'homme commises par la puissance coloniale française », décrypte le site d'information TSA qui rappelle que le projet d'Emmanuel Macron pour les relations algéro-françaises « n'est pas particulièrement révolutionnaire ».

    Dans un entretien accordé à la chaîne algérienne Echorouk News, entretien diffusé le mardi 14 février, Emmanuel Macron est passé un ton au-dessus de ses devanciers à Alger en qualifiant la colonisation de « crime », de « crime contre l'humanité » et de « vraie barbarie ».
    « La colonisation fait partie de l'histoire française (…). Ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face en présentant aussi nos excuses à l'égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes », a-t-il ajouté. De quoi satisfaire une large frange d'observateurs et d'hommes politiques plus que critiques sur la question coloniale.

    Macron, la figure du favori

    Le pouvoir algérien a bien conscience de toutes ces réalités. Mais pour lui, celui qui fait figure aujourd'hui de favori même fragile pour la présidentielle française d'avril prochain est le seul qui pourrait lui garantir le soutien nécessaire à sa « légitimité ». C'est cette même logique d'entretenir d'excellents rapports avec François Hollande qui avait permis au pouvoir algérien de recevoir un retour d'ascenseur salutaire (…) lorsque les doutes quant aux capacités du président Bouteflika avaient commencé à se faire entendre », écrit TSA.

    Alger n'a pas vraiment le choix. François Fillon, en difficulté, est perçu comme un conservateur dont les positions sur le passé colonial de la France en Algérie et sur l'islam aspirent une certaine méfiance. Reste la candidate de l'extrême droite, Marine Le Pen, connue pour sa position anti-algérienne. Pour TSA, qui estime qu'Emmanuel Macron est le « candidat par défaut de l'Algérie », le soutien des dirigeants algériens au fondateur d'En marche ! « a été imposé par les circonstances »


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