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Une illustration de la violence coloniale «Massacre de Thiaroye / le mensonge d’Etat»

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  • Une illustration de la violence coloniale «Massacre de Thiaroye / le mensonge d’Etat»

    Une illustration de la violence coloniale «Massacre de Thiaroye
    le mensonge d’Etat»

    le 18.02.17|10h00

    L’universitaire Armelle Mabon travaille depuis des années sur le massacre et l’injuste traitement de tirailleurs sénégalais à Thiaroye, au Sénégal, le 1er décembre 1944. Ils demandaient simplement le règlement de leur solde.


    Lors de ses recherches, elle a accumulé un certain nombre de preuves de la tuerie délibérée et des arrestations infondées, mais son interpellation de l’Etat n’a rien donné. Sous les présidences successives depuis plus de 10 ans, rien n’a été fait pour réhabiliter ces soldats coloniaux. Une illustration des travers de la colonisation.
    Une question à Armelle Mabon
    Où en êtes-vous dans votre quête de vérité ?
    L’affaire est devenue essentiellement politique et les autorités, que ce soit en France ou au Sénégal et les autres ex-territoires de l’AOF, doivent agir, c’est de leur responsabilité désormais. J’ai mis au jour un mensonge d’Etat qui dure depuis plus de 70 ans avec une machination mise en place pour couvrir la spoliation des soldes de captivité et peut-être aussi des primes de démobilisation (l’argent est resté dans les caisses de l’Etat), le crime de masse prémédité (je ne parle pas de crime contre l’humanité ni de crime de guerre) avec vraisemblablement plus de 300 victimes (et non 35) jetées dans des fosses communes. 34 hommes ont été condamnés pour un crime (rébellion armée) qu’ils n’ont pas commis. En 2016, le ministère des Affaires étrangères a reconnu que ces hommes ont été tués injustement, c’est donc qu’il n’y a pas eu de rébellion armée et que les 34 ont été condamnés injustement. Ce n’est pas une répression sanglante.Le procureur général et le garde des Sceaux peuvent saisir la commission d’instruction de la Cour de révision et de réexamen aux fins de révision des condamnations prononcées. Mais il faut apporter aux magistrats les éléments nouveaux : les travaux d’une historienne ne suffisent pas. Ces éléments nouveaux existent, mais c’est le ministère de la Défense qui fait obstruction à la manifestation de la vérité. Dans les archives se trouvent la cartographie des fosses communes et certainement la liste des victimes, le calcul des soldes, les vrais ordres donnés, etc.Depuis 2014, les pouvoirs politiques ne peuvent plus dire qu’ils ne sont pas informés de l’histoire falsifiée, mais la fraude scientifique s’est installée au service du mensonge d’Etat. Ces ex-prisonniers de guerre seront réhabilités via un procès en révision comme le capitaine Dreyfus, les victimes seront transférées dans les tombes du cimetière militaire avec la mention «mort pour la France» et les familles auront droit à réparation. Il ne s’agit que de justice et en rien de repentance.Et je crois que personne ne peut souhaiter autre chose, sauf ceux qui poursuivent un traitement politique, historiographique et archivistique sur fond de racisme.

    Walid Mebarek
    El Watan
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