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PORTRAIT : Qui est Emmanuel Macron, un des favoris de la présidentielle française ?

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    PORTRAIT
    Qui est Emmanuel Macron, un des favoris de la présidentielle française ?

    Tsa 13:00 mercredi 22 février 2017

    Sur la page officielle du site de son mouvement En marche !, il résume son CV en quatre lignes. Le parcours classique du politicien français : « J’ai fait l’ENA, je suis Inspecteur des Finances, j’ai travaillé dans une banque d’affaires, puis pour François Hollande durant la campagne présidentielle de 2012 et j’ai été à son service durant plus de deux années comme Secrétaire général adjoint de l’Elysée. J’ai été Ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, avec passion, jusqu’à la fin du mois d’août 2016 ».Pourtant, adolescent, les ambitions du jeune Emmanuel sont très loin de la politique. Il se rêve écrivain. « J’en suis alors convaincu. C’est mon unique vocation » confiait-il, il y a quelques jours, dans une interview accordée à l’hebdomadaire français L’Obs. En septembre 1995, tout juste bachelier, le jeune homme originaire d’Amiens intègre le prestigieux lycée Henri IV à Paris, en classe préparatoire littéraire. Objectif : réussir le concours de l’École normale supérieure (ENS), Graal dans l’enseignement et machine à élites où l’on forme chercheurs et professeurs. Mais il échoue. Deux fois. Le jeune Macron laisse toutefois un souvenir ému à ses professeurs et camarades de l’époque. « Il avait de la prestance, un air de romantique allemand », racontait l’un d’eux au Parisien Magazine en janvier 2015.D’autres repèrent ce qui faisait déjà la force de l’homme « Il avait un côté caméléon très frappant »,« Il savait adapter son discours à son interlocuteur et s’entendre avec des élèves aux origines et aux personnalités différentes », détaillaient deux autres camarades au journal alors que Macron n’était encore « que » ministre de l’Économie. En réalité, à cette époque, le jeune homme tourne en rond. « Très vite, j’ai étouffé », détaillait-il, il y a quelques jours à l’Obs. « Comme je suis d’une famille de médecins et comme je ne voulais pas faire médecine, je me suis orienté, par conformisme, vers les classes préparatoires à Normale ».
    L’ENA « un peu par hasard »
    Le chapitre Henri IV se termine sur une fausse note mais Macron ouvre une autre page. Il réussit le concours de Sciences Po et rejoint en parallèle les bancs de l’Université de Nanterre pour suivre un DEA (équivalent du master 2) de philosophie politique. Il travaille sur Hegel et Machiavel. De ce dernier, il a certainement retenu l’enseignement majeur : la prudence, car l’action politique nécessite de s’adapter aux circonstances.De cette période, il dit aussi qu’une rencontre va être déterminante : celle de Paul Ricœur, philosophe, décédé depuis, qui l’engage pour s’occuper du travail de secrétariat et d’archivage. « En travaillant avec Paul Ricœur, j’ai eu le temps de beaucoup réfléchir à sa vie et je n’ai pas eu envie d’avoir la même que lui. Il me manquait dans ce quotidien universitaire une forme d’action, de participation à la chose publique, d’interaction avec les décideurs, de vie trépidante », confiait-il en avril 2010 au magazine de l’association des étudiants de Sciences Po –dont le PDF circule encore sur internet– qui réalise alors une interview de l’ancien élève. Bref, le monde de la recherche, cantonné à sa position d’observateur et souvent ignoré des politiques, ne correspond pas à Macron.
    Six mois au Nigéria
    À la philosophie succède, en 2002, l’École nationale d’administration (ENA), promotion Léopold Sédar Senghor. Deux ans plus tard, en mars 2004, Emmanuel Macron, 26 ans, fait partie de « la Botte » (les 15 premiers) dans le classement final de l’école. Et rejoint la prestigieuse Inspection générale des Finances. Quand il évoque sa scolarité au sein de l’école des hauts-fonctionnaires, il cultive une certaine distance, précisant qu’il a choisi l’ENA « un peu par hasard » : « La scolarité à l’ENA a été très agréable. Je l’ai fait avec naïveté et appétit car je n’en avais pas toujours rêvé et n’avais pas une idée très précise de l’endroit où je voulais arriver », détaille-t-il à la publication étudiante de Sciences Po.Pour lui, pas question de faire comme tout le monde. Quand ses petits camarades ne rêvent que de prestige, lui opte pour l’aventure. Bien loin des cabinets ministériels. « Je ne voulais absolument pas aller à Bruxelles ou à Washington comme tout le monde. J’ai donc demandé au directeur des stages de m’envoyer dans un pays très lointain. Je me suis retrouvé six mois au Nigeria ». Quand il accorde cette interview au journal de l’école de Sciences Po, Macron, 32 ans, a déjà quitté l’Inspection générale des Finances pour rejoindre les rangs de la banque, Rothschild, en septembre 2008, en qualité de banquier d’affaires. À l’époque, il assume de gagner beaucoup d’argent et se dit heureux de son métier.
    Patron de Bercy à 36 ans, candidat à la présidentielle à 39
    Deux ans plus tard, en mai 2012, il devient secrétaire général adjoint de l’Elysée. Pourtant, Macron est loin d’être un produit du Parti socialiste comme ses aînés (Valls ou Hamon par exemple). Certes, il a bien eu sa carte d’adhérent au parti pendant quelques années, mais c’est par l’entremise de personnalités clés du monde politique qu’il va rejoindre le château.D’abord par Jean-Pierre Jouyet (actuel secrétaire général de l’Elysée), fidèle ami du président depuis leurs vingt-ans : quand Macron intègre l’Inspection générale des Finances en 2004, Jean-Pierre Jouyet devient le patron des lieux en 2005 et repère le jeune homme. Puis par Jacques Attali.En août 2007, l’économiste est chargé par Nicolas Sarkozy de fournir un rapport sur les conditions de libération de la croissance française. Il cherche, dit-il, de jeunes énarques talentueux à l’Inspection des finances. Il nomme Emmanuel Macron rapporteur adjoint de la Commission. Puis en 2010, il présente le jeune homme à François Hollande. On connaît la suite.Le 26 août 2014, Emmanuel Macron devient ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, en remplacement d’Arnaud Montebourg. Sa nomination est immédiatement contestée : au PS, elle fait grincer des dents. La droite, elle, ironise sur la présence d’un ex-banquier d’affaires à l’Elysée alors que le candidat Hollande s’égosillait en janvier 2012 assurant que son « ennemi, c’est la finance ». Un an plus tard, alors qu’il souffle tout juste sa première bougie à Bercy, il est pressenti pour remplacer le ministre du Travail démissionnaire, François Rebsamen. Puis finalement pas.Dès octobre, la presse s’interroge sur les ambitions du jeune ministre. Dans une réunion publique, un économiste qui murmure à l’oreille des politiques ne cache pas sa sympathie pour Macron. Devant son auditoire, il raconte une conversation privée avec le jeune ministre. Les deux hommes plaisantent, plus ou moins, sur l’éventualité d’une candidature en 2022.L’économiste lui conseille tout de même de ne pas attendre trop longtemps. Celui qui n’est encore que ministre de l’Économie lui aurait alors répondu « Tu veux que j’aille plus vite ? ».
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