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Travaux de réhabilitation de la Casbah d’Alger : « Il va falloir déplacer la population »

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  • Travaux de réhabilitation de la Casbah d’Alger : « Il va falloir déplacer la population »

    Travaux de réhabilitation de la Casbah d’Alger
    « Il va falloir déplacer la population »

    Tsa
    Depuis des années, Houria Bouhired, architecte et présidente de l’Association « Sauvons la Casbah », milite pour protéger l’ancienne cité. La fille de la moujahida Fatiha Bouhired, qui avait abrité les nationalistes algériens lors de la Bataille d’Alger, se démène, avec détermination, pour nettoyer les ruelles, alerter, sensibiliser les habitants de la Casbah, créer une opinion favorable. Elle a notamment, avec le soutien de l’Agence du développement social (ADS) et le ministère de la Solidarité nationale, créé des postes d’emploi pour une centaine de jeunes pour qu’ils puissent contribuer au nettoyage et à l’entretien de la cité.« Les jeunes vont nous aider à maintenir les lieux propres. Je pense que le meilleur moyen de sauvegarder la Casbah est d’impliquer les citoyens, les propriétaires et la société civile. C’est un travail collectif », a-t-elle plaidé, lors d’une rencontre sur la Casbah, il y a quelques jours à Alger.L’architecte a précisé que la maison de sa défunte mère fut parmi les premières à être restaurée pour servir d’exemple. Houria Bouhired plaide pour l’adoption d’une nouvelle stratégie d’intervention à la Casbah, à la préparation d’un bilan des bâtisses vétustes et à l’élaboration d’un inventaire de ce qui a été fait en matière de protection de cette cité.
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    Les Turcs restaurent la mosquée Ketchaoua
    En 2007, le ministère de la Culture, à travers l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés(OGBC), a lancé le Plan permanent de sauvegarde de la Casbah, préparé par 25 spécialistes en architecture et en urbanisme et suivi par 24 bureaux d’études.En 2008, une intervention urgente a été faite pour consolider 700 bâtisses menacées d’affaissement impliquant une centaine de petites entreprises. L’opération visait à stabiliser les constructions et à freiner ce qu’un architecte a qualifié d’ »hémorragie ».Le plan de sauvegarde a été finalement adopté par la wilaya d’Alger en 2011 et par le gouvernement en 2012 pour qu’il soit appliqué pleinement et concrètement sur le terrain.« Il fallait d’abord qu’une étude d’utilité publique soit finalisée et il fallait avoir un instrument juridique pour pouvoir intervenir. Il faut savoir que 80% des constructions concernées sont privées. Le plan concerne 1816 maisons sur une superficie de 105 hectares. Il y a donc plus de 52.000 habitants qui seront touchés par les opérations de réhabilitation. Le problème du relogement se pose avec acuité », a souligné Abdelwahab Zekagh, directeur de l’OGBC.
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    Pour sauver la Casbah, l’État a dégagé une enveloppe globale de 92 milliards de dinars pour entamer les travaux qui semblent avoir pris beaucoup de retard. Des travaux qui risquent de durer au moins dix ans. Les Algériens veulent s’inspirer du modèle italien de réhabilitation du vieux bâti. Selon des sources au ministère de la Culture, le dossier de la sauvegarde et de la réhabilitation de la Casbah est désormais pris en charge par la wilaya d’Alger, sur décision du premier ministre Abdelmalek Sellal.« Nous apportons notre assistance technique. Le « plan d’attaque » de la Casbah sera désormais suivi par l’Agence nationale de gestion des réalisations des grands projets de la culture (ARPC) », a-t-on précisé de même source.Le wali d’Alger a installé « Le comité Casbah » pour suivre le plan de sauvegarde dans un cadre intersectoriel. Il s’agit de gérer la population (la Casbah est un domaine de sauvegarde vivant), de s’occuper du foncier et d’étudier les réseaux de l’eau potable et d’assainissement. « Il va falloir déplacer la population d’une manière provisoire ou définitive pour pouvoir agir et entamer les travaux de restauration », a soutenu Abdelwahab Zekagh lors d’une conférence à Alger sur la Casbah.
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    La Mosquée Ketchaoua, située en bas de la Casbah sur la partie plate, est prise en charge par des entreprises turques. En commun accord avec les autorités algériennes, ces entreprises ont proposé de restaurer totalement ce monument classé en utilisant des scanners 3D, des images de drones et un géoradar.Des recherches et des fouilles sont menées en sous sol pour savoir s’il existe des « stratifications historiques », comme celles découvertes du côté de la Place des Martyrs. Les travaux entamés en 2016 pourraient durer quatre ans. L’OGBC a mené des opérations urgentes pour « stabiliser » et « conforter » les minarets de Ketchaoua qui menaçaient de s’effondrer. La mosquée est fermée depuis 2009 en attendant sa réhabilitation complète. Durant la colonisation française, la Mosquée Ketchaoua a été transformée en un lieu de culte catholique sous le nom de Cathédrale Saint Philippe. Les pouvoirs publics ont donné récemment leur accord pour que les turcs restaurent également le Palais du Bey d’Oran, en état de dégradation avancée.
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    Le 23 février est la Journée nationale de la Casbah. Classée parmi le patrimoine universel de l’Unesco en 1992, la citadelle semble avoir du mal à résister à l’épreuve du temps. Sa situation est alarmante. Plusieurs bâtisses sont menacées d’écroulement alors que d’anciennes maisons, qui remontent à l’époque ottomane, ont déjà disparu. Certaines habitations ont été démolies volontairement par leurs propriétaires.En plus de la dégradation continue, des constructions en briques et en béton ont été rajoutées ces dernières années dénaturant le visage de cette médina qui fut, durant les années 1950, le bastion de la résistance algérienne au colonialisme français.La célèbre « Bataille d’Alger » a eu lieu à la Casbah. «La Casbah est blessée. Mais, elle supporte ses blessures. Elle a été abandonnée par ses enfants. Ils auraient pu lui éviter ce qui lui arrive aujourd’hui », déplore Mohamed Kerba, homme de radio et grand connaisseur de la Casbah et de la musique châabie.Le Châabi, musique populaire d’Alger, n’a-t-il pas connu ses heures de gloire dans les cafés et les terrasses de la Casbah ? « Il y a de l’espoir, on peut sauver la Casbah. Avec la volonté des autorités, de la population et des amoureux de la cité, tout est possible », soutient Mohamed Kerba.
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    Dernière modification par zadhand, 23 février 2017, 22h00.

  • #2
    "Les vérités qu'on aime le moins à apprendre sont celles que l'on a le plus d'intérêt à savoir" (Proverbe Chinois)

    Commentaire


    • #3
      J'ai visité la Casbah cet automne. Je l'ai trouvé dégueulasse. Si les quartiers d'Alger sont sales, c'est pire à la Casbah.

      Belle initiative. Le Casbah ne peut etre propre sans implication de ses habitants.

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