Le crime colonial : Zohra MAHI Avocat à Jean Sévillia historien.
A Monsieur Jean Sévillia
Rédacteur en Chef
Figaro Magazine
Monsieur,
J’ai lu avec beaucoup d’intérêt sur FIGARO VOX votre critique de la déclaration de Monsieur Macron, de passage à Alger, au sujet de la colonisation et la guerre d’Algérie.
Je remarque que vous n’étiez âgé que de dix ans au moment de l’indépendance mais bien sûr, il n’est pas besoin pour un historien aussi éminent que vous, d’avoir vécu l’évènement pour en parler avec talent.
Cependant, on peut parfois, emporté par la passion ou le chauvinisme ou la simple mauvaise foi, en parler faussement. Cela a malheureusement été votre cas à maintes reprises car selon vous, si des exactions ont eu lieu ce ne sont que des « pages grises ». Un doux euphémisme qui ne résistera pas à l’épreuve des faits comme il sera démontré plus loin.
Vous donnez la définition du crime contre l’humanité et vous citez les faits constitutifs de ce crime comme étant « l’assassinat, l’extermination, la réduction en esclavage, la déportation ET TOUT AUTRE ACTE INHUMAIN INSPIRES PAR DES MOTIFS POLITIQUES, PHILOSOPHIQUES, RACIAUX OU RELIGIEUX, ET ORGANISES EN EXECUTION D’UN PLAN CONCERTE A L’ENCONTRE D’UN GROUPE DE POPULATION CIVILE »
Ensuite vous donnez la définition de la colonisation c’est le fait « de peupler un pays de colons, de le transformer en colonie voire nous dit le Petit Robert de procéder à son exploitation afin de le mettre en valeur »
On comprend de la mise en concurrence de ces deux définitions qu’il ne pouvait pas y avoir crime contre l’humanité en Algérie et que bien plus, la France et le peuple Français ont des raisons fondées d’être fiers de ce passé .
Et c’est là que réside votre incommensurable mauvaise foi. Saint Augustin fustigeait la mauvaise foi punique, il n’a pas connu la sévillane.
Les faits constitutifs du crime contre l’humanité et leur qualification juridique
*L’assassinat ciblé
En dehors de l’agression du 5 juillet 1830 que pour vous complaire je vais considérer comme une guerre où les armes était équivalentes et la force équilibrée (mais vous et moi savons que ce n’était pas le cas) mais passé, vingt, trente, quarante ans de présence comment expliquez-vous que tous les chefs indigènes (c’est ainsi que la France coloniale nous appelait) qui demandaient des droits pour leur peuple ont été soit assassinés soit ont fait l’objet de tentatives d’assassinats ciblés ?
Voici la liste non exhaustive de ceux qui ont été assassinés et leurs têtes coupées et envoyés au Musée de l’homme par un précurseur du Docteur Mengele, un certain docteur Vitale installé à Constantine : Mohamed Lemjad Ben Abdelmalek, Si Mokhtar Ben Kouider El Titatroui, Mohamed Bouchoucha, le chérif Bouziane et son fils âgé de dix-huit ans qui était tellement beau que ses bourreaux ont hésité à couper une si belle tête l’ont épargné puis finalement n’ont pas pu résister à leur cruauté naturelle et l’ont tué, Bouziane El Kala’, le corps momifié de Aïssa El Hammadi.
Ces restes sont toujours au Musée de l’Homme, gardées dans des boites spéciales où elles ne souffrent ni de la chaleur ni du froid, une attention hautement morale qui me fait éprouver en tant qu’Algérienne une reconnaissance éperdue pour la France.
Lucien de Montagnac le sérial killer qui agissait seul dans son coin, pour se changer les idées noires qui l’assaillaient, « coupait les têtes d’hommes comme on coupait les têtes d’artichauts » selon sa belle formule. On ne connait pas le nombre ni l’identité des victimes de ce triste sire. Vous trouverez cette profession de foi dans ses « Lettres d’un soldat ».
Ce sont les troupes de l’Emir qui mirent fin aux macabres amusements de ce psychopathe au cours de l’opération de Sidi Brahim en 1845.
*L’assassinat de masse :
-La prise du Ksar de Zaatcha a eu lieu en 1849. La population de tout le ksar a été passée au fil de l’épée, hommes femmes enfants, vieillards. Tout a été rasé. Quelqu’un a raconté ce qui s’est passé, je n’arrive pas à me rappeler de son nom.
-La prise de Laghouat en 1852 a été racontée par Eugène Fromentin dans son livre « Un été au Sahara » et par le Colonel Pein. Je ne reprendrai que le témoignage de Fromentin. Voilà un extrait « Sur deux mille et quelques cent cadavres que l’on releva les jours suivants, plus des deux tiers furent trouvés en ville. On marchait sur du sang, les cadavres empêchaient de passer. On dit que pendant longtemps la ville sentit la mort et je ne suis pas sûr que l’odeur ait entièrement disparu. Quand on eut enfoui tous les morts, il ne resta plus personne dans la ville exceptés les douze cents hommes de la garnison. (…) Les chiens eux-mêmes, épouvantés, privés de leurs maître émigrèrent en masse et ne sont plus revenus »
*Les enfumades
Qui a dit que l’idée de la chambre à gaz a jailli un beau jour du cerveau malade d’Hitler ?
D’autres cerveaux malades, bien après la Déclaration des Droits de l’Homme dans leur pays, et avant les nazis, ont trouvé le bon usage de cette magnifique solution finale.
C’est le bon père Bugeaud qui a eu cette idée de génie « Enfumez ces misérables comme des renards » disait-il à ses troupes. Et on enfuma à tour de bras : Cavaignac, Pelissier, Saint Arnaud et d’autres encore se firent les exécuteurs de cet ordre criminel.
Là aussi je ne me permets qu’une seule citation, celle du commandant Christian Robin dans son livre « L’Afrique Française » paru aux éditions Barbier en 1846. Il écrivait ceci au sujet de l’enfumade infligée à la tribu des Ouled Riah par Pélissier :
« J’ai visité les trois grottes, voilà ce que j’ai vu : A l’entrée gisaient des bœufs, des ânes, des moutons ; leur instinct les avaient conduits à l’ouverture de la grotte pour respirer l’air qui manquait à l’intérieur. Parmi ces animaux, et entassés sous eux, on trouvait des hommes, des femmes et des enfants. J’ai vu un homme mort, le genou à terre, la main crispée sur la corne d’un bœuf. Devant lui était une femme tenant son enfant dans ses bras.. Cet homme, il était facile de le reconnaître, avait été asphyxié ainsi que la femme, l’enfant et le bœuf, au moment où il cherchait à préserver sa famille de la rage de cet animal. Les grottes sont immenses, on a compté 760 cadavres…»
Le commandant Robin décrit avec beaucoup de réalisme ce qui semble correspondre à une extermination de masse. On ne peut pas le soupçonner de partialité ou d’exagération coupable puisqu’il appartenait à la même armée que Pélissier. On ne sait pas s’il approuvait ou condamnait de telles opérations. Son témoignage est accablant et ce n’est pas une simple « page grise » mais un crime contre l’humanité imprescriptible, tel qu’il est visé par la loi internationale.
Quand il y a eu la mise en place d’une telle une politique d’extermination d’hommes de femmes et d’enfants et leurs animaux, peut-on encore parler de guerre, des décennies après l’agression de 1830 ?
*Les massacres et la politique de la terre brulée pour affamer les populations
Les massacres et les méthodes infaillibles pour affamer les populations ne sont pas préconisées par n’importe qui mais par le brillant théoricien de la Démocratie dans le Nouveau Monde (mais pas en Algérie) Monsieur de Tocqueville président de la Commission Parlementaire chargée de réfléchir sur la poursuite de la colonisation.
Tocqueville préconisait l’interdiction du commerce aux indigènes, le ravage du pays et l’expropriation sauvage par tous les moyens et que ce soit à la suite de révoltes ou pas, il fallait que les indigènes soient réduits à la plus extrême pauvreté pour que la primauté du colon sur l’indigène soit totale.
Le secrétaire de Bugeaud le dénommé Louis Veuillot déclarait dans son livre « La croisade en Algérie » : « Il faut vaincre Mahomet ou exterminer les arabes. Il faut amener ces peuples au christianisme qui seul les rendra français ou accepter la mission sauvage et funeste de les détruire. »
*Les déportations, les regroupements forcés, la torture
A la suite de la révolte de 1871 c’est-à-dire 41 ans après l’agression de 1830, des algériens ont été déportés en Nouvelle Calédonie à la suite de procès tellement truqués que jusqu’à ce jour les scellés sont restés secrets et ne peuvent être consultés. Il y a eu trois lois d’amnistie pour les déportés 1879, 1881,1895 et une implication vigoureuse de Victor Hugo et Emile Zola pour le retour des déportés…français. Aucune n’a concerné les Algériens.
L’un des déportés, Boumezrag El Mokrani n’est revenu en Algérie qu’en Juillet 1905 après 33 ans de bagne et il est mort en 1906 sans avoir reçu l’autorisation de retourner dans sa région natale, la Medjana, qui avait appartenu à sa famille et qui a été totalement accaparée et donnée aux colons qui venaient d’Alsace à raison de 200 hectares chacun.
Durant la guerre d’Algérie, la torture, cette barbarie que rien ne justifie, était monnaie courante et a été suffisamment dénoncée. Je vous renvoie à « La question » d’Henri Alleg.
Michel Rocard a dénoncé les camps de regroupements qui n’étaient rien d’autres que des camps de concentration où les gens soumis à toutes sortes de maltraitances mourraient comme on mourait dans le camp d’Auschwitz ou de Sobibor.
Tout cela est conforme à l’article 46 que vous citez : Il y a bien eu crime contre l’humanité en Algérie de 1830 à 1962, même si le mot « tragique » n’est utilisé dans votre discours qu’à propos de ceux qui sont morts pour la France coloniale : les pieds noirs et les harkis.
A Monsieur Jean Sévillia
Rédacteur en Chef
Figaro Magazine
Monsieur,
J’ai lu avec beaucoup d’intérêt sur FIGARO VOX votre critique de la déclaration de Monsieur Macron, de passage à Alger, au sujet de la colonisation et la guerre d’Algérie.
Je remarque que vous n’étiez âgé que de dix ans au moment de l’indépendance mais bien sûr, il n’est pas besoin pour un historien aussi éminent que vous, d’avoir vécu l’évènement pour en parler avec talent.
Cependant, on peut parfois, emporté par la passion ou le chauvinisme ou la simple mauvaise foi, en parler faussement. Cela a malheureusement été votre cas à maintes reprises car selon vous, si des exactions ont eu lieu ce ne sont que des « pages grises ». Un doux euphémisme qui ne résistera pas à l’épreuve des faits comme il sera démontré plus loin.
Vous donnez la définition du crime contre l’humanité et vous citez les faits constitutifs de ce crime comme étant « l’assassinat, l’extermination, la réduction en esclavage, la déportation ET TOUT AUTRE ACTE INHUMAIN INSPIRES PAR DES MOTIFS POLITIQUES, PHILOSOPHIQUES, RACIAUX OU RELIGIEUX, ET ORGANISES EN EXECUTION D’UN PLAN CONCERTE A L’ENCONTRE D’UN GROUPE DE POPULATION CIVILE »
Ensuite vous donnez la définition de la colonisation c’est le fait « de peupler un pays de colons, de le transformer en colonie voire nous dit le Petit Robert de procéder à son exploitation afin de le mettre en valeur »
On comprend de la mise en concurrence de ces deux définitions qu’il ne pouvait pas y avoir crime contre l’humanité en Algérie et que bien plus, la France et le peuple Français ont des raisons fondées d’être fiers de ce passé .
Et c’est là que réside votre incommensurable mauvaise foi. Saint Augustin fustigeait la mauvaise foi punique, il n’a pas connu la sévillane.
Les faits constitutifs du crime contre l’humanité et leur qualification juridique
*L’assassinat ciblé
En dehors de l’agression du 5 juillet 1830 que pour vous complaire je vais considérer comme une guerre où les armes était équivalentes et la force équilibrée (mais vous et moi savons que ce n’était pas le cas) mais passé, vingt, trente, quarante ans de présence comment expliquez-vous que tous les chefs indigènes (c’est ainsi que la France coloniale nous appelait) qui demandaient des droits pour leur peuple ont été soit assassinés soit ont fait l’objet de tentatives d’assassinats ciblés ?
Voici la liste non exhaustive de ceux qui ont été assassinés et leurs têtes coupées et envoyés au Musée de l’homme par un précurseur du Docteur Mengele, un certain docteur Vitale installé à Constantine : Mohamed Lemjad Ben Abdelmalek, Si Mokhtar Ben Kouider El Titatroui, Mohamed Bouchoucha, le chérif Bouziane et son fils âgé de dix-huit ans qui était tellement beau que ses bourreaux ont hésité à couper une si belle tête l’ont épargné puis finalement n’ont pas pu résister à leur cruauté naturelle et l’ont tué, Bouziane El Kala’, le corps momifié de Aïssa El Hammadi.
Ces restes sont toujours au Musée de l’Homme, gardées dans des boites spéciales où elles ne souffrent ni de la chaleur ni du froid, une attention hautement morale qui me fait éprouver en tant qu’Algérienne une reconnaissance éperdue pour la France.
Lucien de Montagnac le sérial killer qui agissait seul dans son coin, pour se changer les idées noires qui l’assaillaient, « coupait les têtes d’hommes comme on coupait les têtes d’artichauts » selon sa belle formule. On ne connait pas le nombre ni l’identité des victimes de ce triste sire. Vous trouverez cette profession de foi dans ses « Lettres d’un soldat ».
Ce sont les troupes de l’Emir qui mirent fin aux macabres amusements de ce psychopathe au cours de l’opération de Sidi Brahim en 1845.
*L’assassinat de masse :
-La prise du Ksar de Zaatcha a eu lieu en 1849. La population de tout le ksar a été passée au fil de l’épée, hommes femmes enfants, vieillards. Tout a été rasé. Quelqu’un a raconté ce qui s’est passé, je n’arrive pas à me rappeler de son nom.
-La prise de Laghouat en 1852 a été racontée par Eugène Fromentin dans son livre « Un été au Sahara » et par le Colonel Pein. Je ne reprendrai que le témoignage de Fromentin. Voilà un extrait « Sur deux mille et quelques cent cadavres que l’on releva les jours suivants, plus des deux tiers furent trouvés en ville. On marchait sur du sang, les cadavres empêchaient de passer. On dit que pendant longtemps la ville sentit la mort et je ne suis pas sûr que l’odeur ait entièrement disparu. Quand on eut enfoui tous les morts, il ne resta plus personne dans la ville exceptés les douze cents hommes de la garnison. (…) Les chiens eux-mêmes, épouvantés, privés de leurs maître émigrèrent en masse et ne sont plus revenus »
*Les enfumades
Qui a dit que l’idée de la chambre à gaz a jailli un beau jour du cerveau malade d’Hitler ?
D’autres cerveaux malades, bien après la Déclaration des Droits de l’Homme dans leur pays, et avant les nazis, ont trouvé le bon usage de cette magnifique solution finale.
C’est le bon père Bugeaud qui a eu cette idée de génie « Enfumez ces misérables comme des renards » disait-il à ses troupes. Et on enfuma à tour de bras : Cavaignac, Pelissier, Saint Arnaud et d’autres encore se firent les exécuteurs de cet ordre criminel.
Là aussi je ne me permets qu’une seule citation, celle du commandant Christian Robin dans son livre « L’Afrique Française » paru aux éditions Barbier en 1846. Il écrivait ceci au sujet de l’enfumade infligée à la tribu des Ouled Riah par Pélissier :
« J’ai visité les trois grottes, voilà ce que j’ai vu : A l’entrée gisaient des bœufs, des ânes, des moutons ; leur instinct les avaient conduits à l’ouverture de la grotte pour respirer l’air qui manquait à l’intérieur. Parmi ces animaux, et entassés sous eux, on trouvait des hommes, des femmes et des enfants. J’ai vu un homme mort, le genou à terre, la main crispée sur la corne d’un bœuf. Devant lui était une femme tenant son enfant dans ses bras.. Cet homme, il était facile de le reconnaître, avait été asphyxié ainsi que la femme, l’enfant et le bœuf, au moment où il cherchait à préserver sa famille de la rage de cet animal. Les grottes sont immenses, on a compté 760 cadavres…»
Le commandant Robin décrit avec beaucoup de réalisme ce qui semble correspondre à une extermination de masse. On ne peut pas le soupçonner de partialité ou d’exagération coupable puisqu’il appartenait à la même armée que Pélissier. On ne sait pas s’il approuvait ou condamnait de telles opérations. Son témoignage est accablant et ce n’est pas une simple « page grise » mais un crime contre l’humanité imprescriptible, tel qu’il est visé par la loi internationale.
Quand il y a eu la mise en place d’une telle une politique d’extermination d’hommes de femmes et d’enfants et leurs animaux, peut-on encore parler de guerre, des décennies après l’agression de 1830 ?
*Les massacres et la politique de la terre brulée pour affamer les populations
Les massacres et les méthodes infaillibles pour affamer les populations ne sont pas préconisées par n’importe qui mais par le brillant théoricien de la Démocratie dans le Nouveau Monde (mais pas en Algérie) Monsieur de Tocqueville président de la Commission Parlementaire chargée de réfléchir sur la poursuite de la colonisation.
Tocqueville préconisait l’interdiction du commerce aux indigènes, le ravage du pays et l’expropriation sauvage par tous les moyens et que ce soit à la suite de révoltes ou pas, il fallait que les indigènes soient réduits à la plus extrême pauvreté pour que la primauté du colon sur l’indigène soit totale.
Le secrétaire de Bugeaud le dénommé Louis Veuillot déclarait dans son livre « La croisade en Algérie » : « Il faut vaincre Mahomet ou exterminer les arabes. Il faut amener ces peuples au christianisme qui seul les rendra français ou accepter la mission sauvage et funeste de les détruire. »
*Les déportations, les regroupements forcés, la torture
A la suite de la révolte de 1871 c’est-à-dire 41 ans après l’agression de 1830, des algériens ont été déportés en Nouvelle Calédonie à la suite de procès tellement truqués que jusqu’à ce jour les scellés sont restés secrets et ne peuvent être consultés. Il y a eu trois lois d’amnistie pour les déportés 1879, 1881,1895 et une implication vigoureuse de Victor Hugo et Emile Zola pour le retour des déportés…français. Aucune n’a concerné les Algériens.
L’un des déportés, Boumezrag El Mokrani n’est revenu en Algérie qu’en Juillet 1905 après 33 ans de bagne et il est mort en 1906 sans avoir reçu l’autorisation de retourner dans sa région natale, la Medjana, qui avait appartenu à sa famille et qui a été totalement accaparée et donnée aux colons qui venaient d’Alsace à raison de 200 hectares chacun.
Durant la guerre d’Algérie, la torture, cette barbarie que rien ne justifie, était monnaie courante et a été suffisamment dénoncée. Je vous renvoie à « La question » d’Henri Alleg.
Michel Rocard a dénoncé les camps de regroupements qui n’étaient rien d’autres que des camps de concentration où les gens soumis à toutes sortes de maltraitances mourraient comme on mourait dans le camp d’Auschwitz ou de Sobibor.
Tout cela est conforme à l’article 46 que vous citez : Il y a bien eu crime contre l’humanité en Algérie de 1830 à 1962, même si le mot « tragique » n’est utilisé dans votre discours qu’à propos de ceux qui sont morts pour la France coloniale : les pieds noirs et les harkis.
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