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Chouaib Oultache : « Je n’ai pas tué Tounsi, c’était mon ami, mon frère… »

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  • Chouaib Oultache : « Je n’ai pas tué Tounsi, c’était mon ami, mon frère… »

    Le procès de l’assassinat de l’ex-directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Ali Tounsi, s’est ouvert, ce dimanche 26 février, au tribunal criminel d’Alger avec l’audition du principal et seul accusé : le colonel Chouaib Oultache. En détention depuis sept ans, l’ex-chef de l’unité aérienne de la DGSN, aujourd’hui âgé de 72 ans, est apparu quelque peu affaibli.

    Les premières questions du juge Mohamed Belkharchi tournent autour de son parcours. L’accusé précise qu’il est ingénieur et pilote. Il ajoute qu’il a fait sa carrière au sein de l’armée nationale avant d’être mis à la retraite en 1999 à l’âge… de 54 ans. « On vous a foutu dehors ? », lâche le juge. « Jamais ! Mais j’étais un peu difficile. Pour continuer (et devenir général), il fallait suivre une certaine voie et je ne voulais pas. Il fallait toujours dire : oui sidi (Maître)… », répond Chouaib Oultache.

    Le juge passe ensuite aux chefs d’inculpations. Oultache est accusé d’« homicide volontaire avec préméditation », « tentative d’homicide volontaire avec préméditation » et « port d’armes sans autorisation légale ». « Avez-vous une autorisation pour cette arme que vous avez achetée aux États-Unis ? », demande le juge.

    « Pourquoi l’avez-vous tué ? »

    « La carte professionnelle suffit pour porter une arme et moi j’étais divisionnaire », répond Chouaib Oultache. Le magistrat rappelle, à maintes reprises, que cette disposition n’est valable que lorsqu’il s’agit d’une arme de service délivrée par la DGSN ou un autre corps de sécurité.

    « Pourquoi l’avez-vous tué ? », lui lance le magistrat. L’accusé nie totalement avoir assassiné Ali Tounsi même s’il avoue avoir tiré sur lui pour se défendre. « Pourquoi le tuerai-je ? Il n’y a ni argent entre nous, ni femmes, ni rien du tout. Je ne l’ai pas tué. Je prenais un café avec lui la veille. Je l’ai blessé. J’ai tiré quatre balles sur la main dans laquelle il avait un coupe-papier (pour se défendre selon lui) », avance Chouaib Oultache qui accuse à son tour des cadres de la police, le juge d’instruction, des experts et même l’ancien procureur général d’Alger d’avoir fomenté ce dossier contre lui.

    « C’est Belkacem Zeghmati qui a monté ce scénario », assure Chouaib Oultache suscitant l’ire du juge. « Respectez-vous ! », ordonne-t-il. « Je me respecte et vous aussi vous devez me respecter. Vous me posez une question et je réponds », répond du tac au tac l’accusé assis sur une chaise devant le magistrat qui le relance à plusieurs reprises en lui citant les rapports d’experts qui confirment l’hypothèse des deux balles tirées en direction de la tête de la victime.

    Les avocats de la défense protestent vigoureusement. « C’est une violation de la loi. Vous êtes en train de l’influencer ! », lance Me Tayeb Belarif au juge. Mais le calme revient rapidement dans la salle d’audience. L’interrogatoire se poursuit. Chouaib Oultache revient en détail sur ce qui s’est passé durant la journée fatidique du 25 février 2010 dans le bureau de l’ex-DGSN.

    Ce qu’il s’est passé le 25 février 2010, selon Oultache

    L’accusé, qui présidait également à l’époque la commission de modernisation de l’unité aérienne de la DGSN, dit s’être présenté au secrétaire de Ali Tounsi pour solliciter une audience avec l’ex-DGSN afin de lui demander le report de la réunion dédiée à l’évaluation des actions de modernisation de la police prévue le jour même. Sa demande est rejetée par Ali Tounsi qui l’accuse de privilégier l’armée et non la police en ce qui concerne la fourniture d’un certain nombre de matériels.


    Ali Tounsi le qualifie aussi de traître, selon lui. C’est la goutte qui fait déborder le vase. « Je l’ai traité donc à mon tour de traître et de fils de Harki. Il m’a répondu en me disant qu’il était moudjahid. Je lui ai dit qu’il l’était (à l’époque, NDLR) dans un hôtel cinq étoiles à Sidi Bel Abbès où les officiers lui ramenaient des sandwichs au jambon », relate-t-il. Le ton monte entre les deux hommes.

    Ali Tounsi se saisit d’un coupe-papier et fonce sur lui. Chouaib Oultache dégaine son arme. « Je l’ai prévenu avant de tirer vers le plafond. Il m’a dit : je vais te faire ceci et cela. J’ai tiré sur lui (trois autres balles) mais je visais sa main. Je n’ai pas du tout touché sa tête », poursuit-il. Chouaib Oultache s’assoit et retourne son Smith & Wesson contre lui. Sauf que son arme ne marche plus.

    Deux minutes plus tard, il sort du bureau pour dire au secrétaire que Tounsi lui demande de convoquer trois cadres qui étaient présents à la DGSN pour la réunion. Il s’agit du chef de Sûreté de la wilaya d’Alger, Abdelmoumen Abderrabi, le directeur de l’administration, Youcef Daïmi, et le directeur des moyens techniques, Boumedienne Ouazaa. « J’avais dit au secrétaire que le DGSN voulait les voir mais en réalité, je voulais qu’ils me tuent parce que mon arme ne marchait plus », affirme l’accusé.

    Une altercation éclate notamment entre Chaouib Oultache et le chef de Sûreté de la wilaya d’Alger qui est blessé. « Tout le monde s’est sauvé par la suite », selon le colonel Oultache. D’autres agents de sécurité interviennent et tirent sur lui au moment où il était dans le couloir près du bureau de Ali Tounsi. Il est blessé au ventre et au niveau des jambes. Il arrive quand même à se rendre au bureau de Tounsi.

    « Pourquoi vais-je le tuer ? »

    Chouaib Oultache affirme que l’ex-DGSN était encore vivant avant l’intervention des forces de sécurité. Assis sur le fauteuil à moitié inconscient, il assure avoir entendu quelqu’un ordonner : « qu’on ne laisse personne entrer » et de « les achever tous les deux ». Le juge Belkharchi insiste et répète la même question en lui montrant la photo de la dépouille de la victime : « vous avez tiré deux balles ? Regardez ! Pourquoi vous l’avez tué ? ».

    Sa technique ne déstabilise pas l’accusé. « C’est mon frère ! Mon cher ami ! Pourquoi je vais le tuer ? », jure Oultache. « Ah l’amour ! C’est ta mère qui l’a enfanté ! », lâche Belkharchi. Chouaib Oultache insiste sur la relation d’amitié qu’il entretenait avec le défunt avant sa mort. « Je partais chez lui. J’ai assisté aux fêtes de mariage de ses enfants et il a assisté aux fêtes de mariage des miens. Je dis à ses enfants, sa femme, ses frères, sa famille que je ne l’ai pas tué ! ».

    « Vous connaissez la peine qui vous attend ? », interroge le juge. « Tout vient de Dieu », répond Oultache. « Pourquoi, vous connaissez Dieu ? », ajoute le premier. « Pourquoi, il n’y a que vous qui connaissiez Dieu ? », réplique le second. Le procureur de la République intervient pour montrer aux présents et à l’accusé les preuves matérielles demandées par la défense dont le petit coupe-papier que Tounsi aurait utilisé contre Oultache.

    En fin de journée, les cadres de la DGSN dont l’ancien secrétaire de Ali Tounsi et un autre agent de sécurité ont été appelés à la barre. Pratiquement tous confirment avoir entendu deux coups de feu qu’ils ont confondus avec des pétards. D’autres cadres ont aussi confirmé qu’Ali Tounsi est décédé avant l’intervention des agents de sécurité.

    Les membres de la famille de Chouaib Oultache et de la famille de Ali Tounsi ont également été entendus. Le juge Mohamed Belkharchi poursuivra demain l’audition des témoins au niveau de la cour d’Alger où des éléments de la BRI ont été déployés à l’occasion.
    Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

  • #2
    C’est mon frère ! Mon cher ami ! Pourquoi je vais le tuer ?
    il lui tire dessus.
    Il le tue, ...

    puis dira au juge, c'est mon frère !!!
    Lorsque vous changez votre manière de voir les choses, les choses que vous voyez changent !

    Ne cédez donc plus à la tentation de victimisation, si vous voulez êtes l’acteur principal de votre vie.

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    • #3
      Le magistrat est procureur et juge à la fois,en plus de réparties indignes de sa fonction,c'est un charlot ..,c'est la norme en vigueur pour gravir les échelons dans l'algerie des médiocres.

      Le colonel oultache: son argumentaire de défense ne tient pas la route ,peut être qu'il ne l'a pas tué ,dieu seul sait ,mais il est imprécis .
      Dernière modification par xenon, 27 février 2017, 14h53.
      ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
      On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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      • #4
        Je l’ai traité donc à mon tour de traître et de fils de Harki. Il m’a répondu en me disant qu’il était moudjahid
        mais oui ,aussi moujahid que le dernier roi des zibans .
        ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
        On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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        • #5
          Le magistrat est procureur et juge à la fois,en plus de réparties indignes de sa fonction
          C'est ce que j'allais dire !
          En tout cas, si les propos rapportés sont exacts, c'est vraiment le délire et le grand n'importe quoi.

          "C’est ta mère qui l’a enfanté !"
          "Pourquoi, vous connaissez Dieu ?"
          WTF ?
          Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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          • #6
            Ali Tounsi le qualifie aussi de traître, selon lui. C’est la goutte qui fait déborder le vase. « Je l’ai traité donc à mon tour de traître et de fils de Harki. Il m’a répondu en me disant qu’il était moudjahid. Je lui ai dit qu’il l’était (à l’époque, NDLR) dans un hôtel cinq étoiles à Sidi Bel Abbès où les officiers lui ramenaient des sandwichs au jambon », relate-t-il.
            Simple discussion entre deux hauts gradés !

            Heureusement qu’on leur a pas confié un arsenal nucléaire ces deux là..

            « C’est mon frère ! Mon cher ami ! Pourquoi je vais le tuer ? », jure Oultache. « Ah l’amour ! C’est ta mère qui l’a enfanté ! », lâche le juge Belkharchi.
            Ambiance Souk-el-fellah.

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            • #7
              Ali Tounsi se saisit d’un coupe-papier et fonce sur lui. Chouaib Oultache dégaine son arme.
              Des gens avec de tels agissements à la tete de nos institutions .
              Des voyoux en costumes cravate

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              • #8
                Ali Tounsi se saisit d’un coupe-papier et fonce sur lui. Chouaib Oultache dégaine son arme.
                ca c'est juste la version de l'accusé tueur. et c'est normal qu'il veuille trouver des circonstances atténuantes, même avec un coupe papier.

                mais ca n'enlève en rien du fait qu'il l'a bien tué à bout portant avec deux balles.
                Lorsque vous changez votre manière de voir les choses, les choses que vous voyez changent !

                Ne cédez donc plus à la tentation de victimisation, si vous voulez êtes l’acteur principal de votre vie.

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                • #9
                  mais oui ,aussi moujahid que le dernier roi des zibans .
                  certains parlent de héros et de mythes..
                  tous les algériens parait !

                  tozz.. y a bcp d'amnésiques oui et tous nombrilistes

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                  • #10
                    Envoyé par Pomaria
                    ca c'est juste la version de l'accusé tueur.
                    La version de l"accusé est vérifié avant le procès .Au cas ou ils sont incapables de reconstituer les faits ,ils n'ont qu'à faire appel au FBI

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