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Russie: à Moscou, un hommage très politique à Boris Nemtsov

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  • Russie: à Moscou, un hommage très politique à Boris Nemtsov

    En Russie, un opposant russe emblématique, Ildar Dadine, a été libéré ce dimanche 26 février, après 15 mois d'emprisonnement dans un camp de Sibérie, la Cour suprême russe ayant annulé la sentence prononcée en décembre 2015. Au même moment, l'opposition libérale rendait cet après-midi hommage à Boris Nemtsov. Ancien vice-Premier ministre sous Boris Eltsine, il avait été assassiné il y a deux ans à quelques mètres de la place Rouge. Les milliers de Moscovites réunis ont exprimé leur rejet du pouvoir actuel.

    Avec notre correspondant à Moscou, Etienne Bouche

    Plusieurs villes de Russie ont rendu hommage dimanche à l’homme politique Boris Nemtsov, assassiné il y a deux ans à quelques mètres de la place Rouge. C’était le cas à Saint-Pétersbourg, Nijni-Novgorod ou encore Kazan. Le plus grand rassemblement s’est tenu à Moscou avec environ 15 000 personnes – une affluence moins élevée que l’année dernière. Des slogans très politiques alors que la Russie est en année préélectorale.

    Dans le centre de Moscou, un important dispositif policier filtre les participants à la manifestation. Irina reste à l'écart de la foule : cette militante d'une soixantaine d'années distribue des tracts avant le lancement du cortège. « C'est une initiative qui incite les gens à adresser une lettre au maire de Moscou afin qu'il protège le mémorial à Boris Nemtsov qui est systématiquement démantelé », précise-t-elle.

    D'une manière générale, les manifestants sont plutôt âgés, d'une génération plus politisée. Deux ans après le meurtre retentissant de Boris Nemtsov, ces Moscovites n'ont pas oublié et demandent justice, comme Galina : « Le gouvernement ne s'intéresse absolument pas à l'enquête. D'accord, on a trouvé les exécutants directs, mais nous ne savons pas qui est le commanditaire ».

    Au-delà de l'hommage à Nemtsov, la marche est une manifestation d'opposition, d'une opposition libérale marginalisée. Les slogans accablent Vladimir Poutine, la politique russe en Ukraine et en Syrie, réclament la libération des « prisonniers politiques ». Pour Vladimir, c'est un devoir de citoyen de défiler aujourd'hui : « J'estime qu'il faut lutter contre ce pouvoir de tchékistes qui anéantit toutes les libertés en Russie. Le pouvoir ne respecte pas l'opinion d'un grand nombre de gens et il essaie, avec la zombification' opérée par médias, d'en faire des esclaves ».

    Pour l’observateur Gleb Pavlovski, cette politisation de l’événement s’explique par l’imminence de l’élection présidentielle en Russie. Les formations d’opposition veulent mobiliser, sur tous les sujets sensibles : les droits de l’homme, l’Ukraine, la Syrie. Mais la presse relève que l’affluence a été sensiblement moins forte que l’année dernière. Ecartée du jeu politique, l’opposition peine à se faire entendre. Selon Pavlovski, la libération inattendue du militant Ildar Dadine, le même jour, est une manœuvre du Kremlin : une faveur accordée à la frange libérale pour mieux la démobiliser.

    Cinq Tchétchènes sont actuellement jugés pour le meurtre de Boris Nemtsov. Tchétchène, lui aussi, le commanditaire présumé est toujours recherché par la police.


    RFI
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