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Ministres à l’école du village ou l'autonomie de la Kabylie commence à la base

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  • Ministres à l’école du village ou l'autonomie de la Kabylie commence à la base

    Lors d’un reportage paru il y a deux ans, sur la dynamique engagée dans des villages de Kabylie pour la protection de l’environnement et l’amélioration du cadre de vie, nous nous étonnions de l’absence du maire de la localité, appelé à Alger pour un stage organisé par le ministère de l’Intérieur. Il avait beaucoup plus à apprendre sur la gouvernance locale en se rendant dans le village voisin que dans des séminaires conçus par des autorités ayant une vision lointaine des préoccupations des populations. Nous ne croyions pas si bien dire.

    Jeudi dernier, le ministre de l’Intérieur, en visite à Tizi Ouzou, a souligné l’importance de l’«approche participative dans la gestion des affaires locales» et a affirmé que «la Kabylie dispose d’une expérience millénaire dans ce domaine que nous sommes en train de nous réapproprier». L’inspecteur général du même ministère a également affiché l’intention de l’administration de «valoriser cette expérience et l’élargir à l’ensemble du territoire national par la mise en place de mécanismes juridiques et organisationnels». La consécration du mode de gestion villageoise paraît quasi officielle. On entendrait presque un villageois lancer avec fierté : «Bienvenue à l’école du village et faites l’économie des séminaires dans la capitale !»

    A propos d’école, il est vraisemblable que les autorités en charge de l’Education nationale se rendront un jour dans cette région, où se développe l’enseignement privé d’une façon probante, afin de prendre connaissance de la méthodologie à adopter pour apprendre aux élèves à lire, écrire et compter. Ce sera quand les évanouissements collectifs pour cause de manipulation libre des smartphones ou des séances incantatoires en salle de classe seront trop nombreux dans le pays et quand trop d’établissements concluent l’année scolaire non par une fête mais par des incendies volontaires.

    Dans le secteur de l’environnement et après l’éclatante expérience de nombreux villages ayant réussi le pari du «zéro déchet», en mettant en place un mécanisme de compostage, de tri sélectif et de récupération, il était clair qu’un ministre devait venir pour effectuer une visite dans ce magasin de porcelaine. En octobre 2016, le ministre de l’Environnement annonçait à Tizi Ouzou la décision de son département «de faire du tri des déchets une réalité à travers les 1450 villages de la wilaya, en mettant à contribution cette armature villageoise». En matière de «récupération», les autorités montrent leur ingéniosité uniquement face aux initiatives citoyennes. Le projet ministériel ne sera, heureusement, pas concrétisé en raison de l’incurie institutionnelle et du manque de budgets, et l’«armature villageoise» sera sauve. Le souci des autorités est, en fait, aux antipodes du discours officiel. Elles n’ont pas aidé, elles ont entravé l’action des comités de village. L’administration publique, à travers notamment les daïras, a eu, jusqu’ici, la mission première de contrôler les organisations sociales, y compris traditionnelles, en minant les dynamiques les plus porteuses. Des comités de village ont été neutralisés au moment exact où ils avaient annoncé le projet de se structurer en coordination communale.

    Djaffar Tamani, El Watan

  • #2
    Jeudi dernier, le ministre de l’Intérieur, en visite à Tizi Ouzou, a souligné l’importance de l’«approche participative dans la gestion des affaires locales» et a affirmé que «la Kabylie dispose d’une expérience millénaire dans ce domaine que nous sommes en train de nous réapproprier». L’inspecteur général du même ministère a également affiché l’intention de l’administration de «valoriser cette expérience et l’élargir à l’ensemble du territoire national par la mise en place de mécanismes juridiques et organisationnels». La consécration du mode de gestion villageoise paraît quasi officielle. On entendrait presque un villageois lancer avec fierté : «Bienvenue à l’école du village et faites l’économie des séminaires dans la capitale !»
    Une bonne nouvelle, ça fait plaisir
    Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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    • #3
      Ce qui manque est un encadrement juridique et institutionnel.
      L'initiative parait bonne sur le papier mais ce mode de gestion/gouvernance n'est pas exempt de dépassements et de pratiques illégales.

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