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Le Bangladesh veut parquer les Rohingyas sur une île déserte hostile

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  • Le Bangladesh veut parquer les Rohingyas sur une île déserte hostile

    Les Rohingyas forment une minorité musulmane, apatride, d’environ un million de personnes, coincées aux frontières de la Birmanie et du Bangladesh. Ils n’ont pas de nationalité. Les deux pays les rejettent, à tel point que le Bangladesh songe à relocaliser les Rohingyas sur une île déserte.

    L’île de Thengar Char, dans le Golfe du Bengale, fait 24 km2. C’est une île inhabitée et la question qui se pose est la suivante : est-ce que cette île est habitable, tout simplement ? Elle est toute plate, complètement inondée pendant toute la mousson, balayée régulièrement par des cyclones, il n’y a pas d’eau douce sur cette île et la première bourgade la plus proche est située à plus de 30 km de ses rives.

    Pourtant, depuis le mardi 28 février 2017, les autorités du Bangladesh recensent les Rohingyas dans le but de les relocaliser sur cette bande de terre en plein océan. 400 énumérateurs comptabilisent les Rohingyas récemment arrivés au Bangladesh. Environ 70 000 Rohingyas ont fui la Birmanie ces cinq derniers mois. Ils fuient des opérations punitives de l’armée birmane et racontent avoir subi ou vu des violences terribles : des enfants brûlés vifs, des personnes égorgées, des habitants ligotés dans leur maison incendiée.

    Les ONG de défense des droits de l’homme s’opposent, bien sûr, vigoureusement, à ce projet de relocalisation. Pour Human Rights Watch, c’est un nouveau projet punitif pour la population rohingya. L’association appelle à la protéger plutôt qu’à la marginaliser davantage.

    Un récent afflux massif de réfugiés rohingyas au Bangladesh

    Mais cette idée de se débarrasser des Rohingyas en les envoyant loin de chez soi, ce n’est pas une idée nouvelle. En effet, le projet de relocalisation sur l’île de Thengar Char date de 2015. Il vient d’être réactivé après l’afflux massif de réfugiés au Bangladesh, ces derniers mois. Mais, avant cela, en 2012 précisément, l’ancien président birman Thein Sein avait proposé aux Nations-Unies de prendre les Rohingyas sous leur responsabilité et de les envoyer dans des pays tiers, une proposition qui avait été tout de suite refusée par le Haut-commissariat aux réfugiés. En définitive, personne ne veut des Rohingyas.

    Leur sort n’émeut donc pas en Birmanie. Là-bas, on les considère comme des étrangers, même si beaucoup sont présents sur le territoire birman depuis la période coloniale, depuis plus de 60 ans, donc. Et le fait d’être un étranger illégal suffit aux autorités à les priver de tous leurs droits : ils n’ont pas le droit de vote, pas le droit d’étudier, par exemple. En août dernier, le gouvernement d’Aung San Suu Kyi a mis sur pied une commission chargée de proposer des solutions à la crise que vivent les Rohingyas et d’autres minorités de l’ouest de la Birmanie mais, depuis, la conseillère d’Etat n’a pris aucune autre initiative. Elle réfute systématiquement les accusations portées par les Nations-Unies et des ONG qui commencent à parler de nettoyage ethnique et de la possibilité de crimes contre l’humanité en Birmanie.

    RFI
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