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EMPLOI Où sont passés les métiers d’il y a 30 ans ?

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  • EMPLOI Où sont passés les métiers d’il y a 30 ans ?

    Depuis 1983, le nombre de personnes en emploi en France métropolitaine a progressé de 3,4 millions pour atteindre 25,8 millions de travailleurs, salariés et non-salariés. Cette hausse globale du volume de l’emploi s’est accompagnée de changements structurels : progression du secteur tertiaire, évolution des normes de qualification, développement de formes particulières d’emploi... Dans une étude publiée le 13 janvier dernier, le service statistiques du ministère du travail, la Dares, retrace 30 ans d’évolution des métiers.

    Le tertiaire progresse

    En 2013, 77% des travailleurs exercent un métier du tertiaire, contre 65% il y a 30 ans ; soit 5,3 millions d’emplois supplémentaires. Les métiers agricoles, industriels et artisanaux sont quant à eux en net repli et ne représentent plus que 12% de l’emploi total, contre 18% au début des années 1980

    Si le vieillissement de la population explique en grande partie le développement des professions de santé, l’essor des services aux particuliers apparaît davantage lié à la mise en place, depuis le début des années 80, de politiques publiques avantageuses : exonération de cotisations patronales pour les particuliers employeurs handicapés ou âgés de plus de 70 ans dès 1987, réduction du taux de TVA à 5,5% en 1999 et enfin, en 2005, création du chèque emploi-service universel dans le cadre du plan Borloo, alors ministre de la Cohésion sociale.
    L’autonomisation des processus de production et les délocalisations vers les pays à bas coût sont à l’origine de la baisse régulière des effectifs dans l’industrie.

    Polarisation du marché du travail

    Malgré les baisses drastiques d’effectifs ouvriers, « il serait faux de conclure à un recul généralisé de l’emploi non qualifié », nuancent les auteurs de l’étude. Et pour cause, les postes d’employés non qualifiés (aides ménagères, assistantes maternelles) sont également en forte hausse depuis 30 ans. L’évolution de la structure de l’emploi par qualification tiendrait donc davantage à une polarisation causée par l’automatisation des processus de production. Les métiers industriels les plus pénibles sont plus facilement (et heureusement !) remplaçables par des machines tandis que les métiers très et peu qualifiés du tertiaire le sont beaucoup plus difficilement.

    Nouvelles normes de qualification

    Dans le même temps, le niveau de diplôme s’est élevé, à un rythme plus soutenu encore que la montée en qualification des emplois, ce qui a conduit à une déformation des normes de qualification. « De ce fait, d’une génération à l’autre, les mêmes emplois ne sont pas pourvus aux mêmes niveaux de diplôme », explique la Dares.

    En 2013, 16% des ouvriers et employés qualifiés ont le baccalauréat ou un brevet professionnel en poche, contre seulement 2% il y a 30 ans. Quant aux cadres, ils sont 62% à détenir un diplôme supérieur au niveau bac+3, contre 44% en 1983. Les diplômes sont plus que jamais nécessaires pour espérer trouver un emploi.

    Des formes particulières d’emploi

    L’emploi salarié a progressé de 6% en 30 ans, passant de 83% à 89% de l’emploi total. La fin du salariat semble encore loin. Malgré tout, cette progression va de pair avec le développement de « formes particulières d’emploi » qui touchent essentiellement les jeunes : CDD, stages, contrats aidés, intérim… Le travail à temps partiel a également progressé dans les années 1980 et 1990 sous l’effet des politiques publiques d’abattement des cotisations patronales. Après avoir chuté dans les années 2000 suite à la réduction du temps de travail, il est reparti à la hausse depuis quelques années, en particulier dans les métiers les moins qualifiés du tertiaire.

    Des analyses complémentaires sont nécessaires pour compléter cette vision de longue période et rendre compte des mutations plus récentes sur le marché de l’emploi, reconnaît la Dares. Le déclin du travail indépendant, par exemple, pourrait « masquer le développement rapide de nouvelles formes d’emploi reposant sur l’utilisation de plateformes numériques par les travailleurs non-salariés ».

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