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Mali : Le processus de paix mis à mal par les violences

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  • Mali : Le processus de paix mis à mal par les violences

    Réunion extraordinaire du G5 Sahel, quatre ans de présence militaire française au Mali, investissements de la communauté internationale, etc. Rien de tout cela n’a empêché les 385 attaques en 2016, coûtant la vie à 207 civils. Malgré ce bilan funeste, le Mali poursuit ses efforts pour lutter contre le terrorisme en organisant, en mars, une conférence d’entente nationale afin de réunifier toutes les composantes de la nation.


    «Nous sommes confrontés à des problèmes récurrents, l’insécurité en est la principale cause. Cependant, l’Accord d’Alger doit aboutir sinon il finira une fois de plus dans la poussière de l’histoire et nous irons vers un autre processus», affirme un diplomate malien impliqué dans la mise en marche de l’Accord de Ouagadougou en 2013 et celui d’Alger en 2015. «Aucune situation ne devrait faire que l’on désespère. Les efforts consentis pour le Mali sont des décisions politiques et diplomatiques de partenaires régionaux et internationaux qu’il faut porter jusqu’à la résolution de la crise.

    Ce qui est certain, c’est que l’Algérie s’est engagée au Mali, et au même titre en Libye, pour une solution politique. C’est un processus long et difficile.» L’insécurité omniprésente en Afrique subsaharienne est d’autant plus préoccupante que toutes les actions menées en dehors de l’Accord d’Alger sont les bienvenues, selon la partie malienne. D’ailleurs, lundi dernier s’est clôturé le sommet extraordinaire des pays membres du G5 Sahel portant sur «la situation sécuritaire au Mali et son impact dans le Sahel».

    En effet, les chefs d’état-major du Mali, du Niger, du Burkina Faso, du Tchad et de la Mauritanie étaient à Bamako pour préparer cette réunion stratégique. La principale mesure à retenir est la création d’une force conjointe au Sahel. Les cinq pays membres du G5 vont fournir des troupes pour lutter contre le terrorisme dans la région et veiller à la sécurité des frontières. Le G5 Sahel a également annoncé la création d’une compagnie dénommée Air Sahel et qui dispose déjà de ses propres appareils.

    Rapt

    «Le G5 est un dérivé de toutes les tentatives d’union faites par le passé, et la question que l’on peut se poser est : quels intérêts cette force va réellement protéger sachant que les lourds investissements de la France et des pays occidentaux demeurent des cibles faciles ?» s’interroge Harouna Sidibé, économiste et altermondialiste malien, en précisant : «Presque quatre ans que la France est au Mali à travers ses deux missions : Serval, puis Berkhane.

    Les Français ont repoussé des groupes djihadistes, pendant que d’autres ont pris leur place sur l’échiquier ardent d’AQMI.» Quoi qu’il en soit, les chefs d’Etat du G5 Sahel se sont engagés sur deux plans : le sécuritaire et le développement. En mettant au centre de leurs préoccupations la souveraineté du Mali et l’appui à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale.

    Le prochain sommet du G5 Sahel se tiendra l’an prochain à Niamey, au Niger. Depuis quelques semaines, le Mali est en alerte suite au rapt d’une religieuse colombienne qui a été enlevée dans la nuit de mardi à mercredi dans le sud du Mali, à 400 km de Bamako, par des hommes armés. Selon les autorités locales, ces derniers sont partis avec elle dans un véhicule de la congrégation religieuse pour laquelle elle travaillait. «Cet enlèvement entache une fois de plus la sécurité au Mali et intervient au lendemain de la rencontre G5 Sahel.

    Ce n’est quand même pas une coïncidence», fait observer un médecin malien et militant des droits de l’homme. «Depuis le début du conflit, les ONG ont commencé à quitter le pays les unes après les autres. D’un côté, il y avait le risque de se faire enlever, et de l’autre la possibilité de tomber sur des groupes armés qui exigeaient des soins et des médicaments. Ce n’est pas la première fois qu’ils s’en prennent à des religieux», regrette il.

    Efforts

    L’année 2016 a été une année très sombre en matière de droits humains au Mali. Pas moins de 385 attaques qui ont coûté la vie à au moins 332 personnes dont 207 civils dans le Nord et le Centre du pays. Par ailleurs, le Conseil de sécurité des Nations unies a, de son côté, accepté d’examiner l’opportunité d’infliger des sanctions à ceux qui feraient obstacle au processus de paix au Mali.

    «Cette mesure est nécessaire pour le maintien du processus de paix, elle est une conséquence logique vu les dépassements répétitifs en termes de violences et de crimes commis sur le territoire malien», indique Nacer Bouhamla, politologue et essayiste attaché au questions liées au Sahel et de défense. «La Tunisie, la Libye et le Mali sont des priorités et des dossiers urgents que gère la diplomatie algérienne depuis des années, avec l’appui du président de la République. Il faut aller à terme pour repenser la région et son développent. Nous sommes tous en attente de quelque chose.

    Il ne se passe rien que nous ne connaissons pas», dit-il, en ajoutant que «l’Algérie, par le biais de son ambassadeur au Mali, Ahmed Boutache, qui est également le président du Comité de suivi de l’Accord pour la paix, a affaire à tous les acteurs concernés. Des consultations se font régulièrement pour arriver au dialogue, même quand il s’agit du boycott de la CMA. La situation est délicate, les efforts sont permanents. Attendons la conférence nationale en mars pour déceler les nouvelles directives», conclut il.

    El Watan
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