Un short anti-viol lancé par une femme allemande, victime d’une agression sexuelle alors qu’elle faisait son jogging : vraie fausse bonne idée ? Cela mérite développement.
Sandra Seilz est une Allemande de 41 ans, et comme beaucoup (trop) de femmes, elle a été victime d’une agression par trois hommes ivres, alors qu’elle courrait. Elle a dû sa tranquillité grâce à l’intervention d’un promeneur. C’est après cela qu’elle a eu l’idée de ce « safe-short », afin de pouvoir assurer une certaine sécurité aux femmes qui veulent faire leur jogging en paix.
Le short est donc équipé et high-tech : léger, impossible à déchirer, muni d’un cadenas à code à la taille, et d’une alarme de 130 décibels, il est fabriqué dans le même tissu que les gilets pare-balle. La demande est forte : les 150 premières pièces auraient déjà trouvé preneuses.
Une bonne intention…
Equiper les femmes pour leur protection, afin qu’elles ne craignent plus de sortir seules, que ce soit pour courir, faire leurs courses, ou rentrer de soirée… cela peut sembler une idée généreuse et ingénieuse.
On se dit qu’en effet, en cas d’agression, le temps que cela prendrait à l’agresseur pour déchirer le short, ainsi que l’alarme qui se déclencherait, dissuaderait fortement la personne d’aller plus loin et provoquerait, dans la plupart des cas, la fuite du ou des agresseurs.
Si tant est que l’alarme fonctionne et que l’agresseur ne décide pas de kidnapper sa victime ou bien de la frapper sous le coup de la colère, voire même de la tuer (escalade de la violence).
… qui cache une vraie mauvaise idée
Ce dispositif fait un peu penser à la ceinture de chasteté : sur le principe, on s’y retrouve pas mal. L’intention n’est pas la même : ici, le short est censé prémunir les femmes d’une agression sexuelle. Mais il est tout à fait imaginable qu’une telle invention puisse être détournée de son usage premier, dans le cadre d’une relation abusive, par exemple.
De plus, il contribue à répandre l’idée que les viols sont majoritairement commis par des inconnus dans la rue, alors que les statistiques aujourd’hui tendent toutes à démontrer la même chose : les agressions sexuelles et les viols se produisent très largement dans la sphère privée : en couple, entre amis, voire en famille…
Ensuite, et une fois de plus, on dit aux femmes que c’est à elles de se protéger, et non pas aux agresseurs d’être interpellés, ou à la société d’éduquer correctement face à la violence. On apprend à faire avec, bien sûr, et combien de femmes prennent des cours de self-defense, ou s’équipent de bombes au poivre ou lacrymogènes ? Mais on peut surtout éviter que ces situations traumatisantes se produisent en éduquant dès le départ, et en étant intransigeant au niveau légal sur ce type de comportement.
Enfin, en Allemagne, cela a été fortement critiqué par les femmes, en collectif ou professeures d’Université, qui dénoncent une « technique marketing », qualifiée même de « stupide », on notera également que l’objet coûtant 150 euros, il ne reviendra qu’aux plus riches de pouvoir bénéficier d’une protection…
Ubergizmo
Sandra Seilz est une Allemande de 41 ans, et comme beaucoup (trop) de femmes, elle a été victime d’une agression par trois hommes ivres, alors qu’elle courrait. Elle a dû sa tranquillité grâce à l’intervention d’un promeneur. C’est après cela qu’elle a eu l’idée de ce « safe-short », afin de pouvoir assurer une certaine sécurité aux femmes qui veulent faire leur jogging en paix.
Le short est donc équipé et high-tech : léger, impossible à déchirer, muni d’un cadenas à code à la taille, et d’une alarme de 130 décibels, il est fabriqué dans le même tissu que les gilets pare-balle. La demande est forte : les 150 premières pièces auraient déjà trouvé preneuses.
Une bonne intention…
Equiper les femmes pour leur protection, afin qu’elles ne craignent plus de sortir seules, que ce soit pour courir, faire leurs courses, ou rentrer de soirée… cela peut sembler une idée généreuse et ingénieuse.
On se dit qu’en effet, en cas d’agression, le temps que cela prendrait à l’agresseur pour déchirer le short, ainsi que l’alarme qui se déclencherait, dissuaderait fortement la personne d’aller plus loin et provoquerait, dans la plupart des cas, la fuite du ou des agresseurs.
Si tant est que l’alarme fonctionne et que l’agresseur ne décide pas de kidnapper sa victime ou bien de la frapper sous le coup de la colère, voire même de la tuer (escalade de la violence).
… qui cache une vraie mauvaise idée
Ce dispositif fait un peu penser à la ceinture de chasteté : sur le principe, on s’y retrouve pas mal. L’intention n’est pas la même : ici, le short est censé prémunir les femmes d’une agression sexuelle. Mais il est tout à fait imaginable qu’une telle invention puisse être détournée de son usage premier, dans le cadre d’une relation abusive, par exemple.
De plus, il contribue à répandre l’idée que les viols sont majoritairement commis par des inconnus dans la rue, alors que les statistiques aujourd’hui tendent toutes à démontrer la même chose : les agressions sexuelles et les viols se produisent très largement dans la sphère privée : en couple, entre amis, voire en famille…
Ensuite, et une fois de plus, on dit aux femmes que c’est à elles de se protéger, et non pas aux agresseurs d’être interpellés, ou à la société d’éduquer correctement face à la violence. On apprend à faire avec, bien sûr, et combien de femmes prennent des cours de self-defense, ou s’équipent de bombes au poivre ou lacrymogènes ? Mais on peut surtout éviter que ces situations traumatisantes se produisent en éduquant dès le départ, et en étant intransigeant au niveau légal sur ce type de comportement.
Enfin, en Allemagne, cela a été fortement critiqué par les femmes, en collectif ou professeures d’Université, qui dénoncent une « technique marketing », qualifiée même de « stupide », on notera également que l’objet coûtant 150 euros, il ne reviendra qu’aux plus riches de pouvoir bénéficier d’une protection…
Ubergizmo
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