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Rouicha, le rossignol de l'Atlas

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  • Rouicha, le rossignol de l'Atlas



    Sa musique fait vibrer les coeurs, donne des frissons et possède un caractère intergénérationnel. Celui que l'on surnomme le rossignol de l'Atlas, le prodige de l'Atlas ou encore The King of Outar, qui nous a quittés il y a quatre ans, n'est autre que Rouicha, de son vrai nom Mohamed Houari.

    Issu d'un milieu modeste, il se lance dans la musique, avec pour seuls instruments, le outar ou loutar (instrument à cordes pincées berbère de la famille du luth) et sa voix chaleureuse. Voir Rouicha jouer, c'est comme regarder le roi Arthur manier son épée: sa fusion avec l'instrument est totale.
    La musique de Rouicha pénètre au plus profond des entrailles. Elle s'apparente beaucoup à de la poésie chantée, une poésie symbolique, comme celles immémoriales berbères, empreinte de morale et de sens, d'expérience d'une vie, de constatations, de mise en relation par rapport à autrui et au monde, un monde où l'argent et le matérialisme dominent. L'amour, l'altérité, la vie, la mort, la nature, la justice... sont ses thèmes centraux. Il porte par ailleurs un grand intérêt à la condition humaine, au déchirement de l'Homme, son destin sur Terre.

    Sa musique donne pleinement sens au célèbre adage: "La musique n'a pas de frontières". En effet, l'universalité de la musique est saisissable avec Rouicha. Sans comprendre le berbère vous comprenez le sentiment et vous vous laissez toucher par le timbre musical où souvent la nostalgie et la tristesse sont palpables.

    Le chanteur amazigh pensait que la musique marocaine moderne est morte, ensevelie par les nouvelles musiques khaliji (du khalij arabe) et autres musiques légères qui envahissent nos écrans, nos radios... Le souci qu'avait le musicien de cristalliser le passé, de le maintenir, a fait qu'il a choisi loutar, instrument qui était menacé de disparition, historique et faisant partie du patrimoine. Dans l'imaginaire populaire, loutar est l'instrument des pauvres, des mendiants, de la halka (théâtre de rue marocain)... Le musicien avait pour ambition de changer cette vision bien enracinée, et c'est un défi qu'il a su relever avec brio.

    La musique de Rouicha est reprise aujourd'hui encore, modernisée ou simplement rechantée, elle fait partie du patrimoine marocain musical et culturel... Ce patrimoine que nos générations doivent conserver. Comme il le disait souvent: "Notre avenir est entre les mains de notre jeunesse"... Faisons-en alors bon usage.

    Huffpost
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