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France : Le classement 2015-2016 des meilleurs hôpitaux et cliniques

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  • France : Le classement 2015-2016 des meilleurs hôpitaux et cliniques

    605 établissements publics et privés passés au crible. Avec ce classement 2015-2016, L'Express fournit les données les plus récentes sur les meilleures équipes dans 37 spécialités, mais il les évalue aussi en fonction de la qualité des techniques opératoires.

    L'édition 2015-2016 du Palmarès des hôpitaux et cliniques établi par L'Express est inédite, à double titre. D'abord, parce que notre magazine est le premier média à avoir analysé la masse de nouvelles données livrées au mois de juillet par le Programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI). Nous livrons ainsi le classement reprenant les informations les plus récentes sur pas moins de 605 meilleurs établissements dans 37 spécialités différentes. Ensuite, parce que, pour la première fois, un classement évalue la capacité de chacune de ces structures à recourir aux meilleurs gestes opératoires, définis par des experts des pathologies abordées.

    Ce critère est pertinent pour apprécier la modernité de leurs pratiques, autrement dit s'assurer que les médecins de ces établissements utilisent les techniques les plus efficaces, provoquant le moins de séquelles possible. Bien souvent, ils opèrent par coelioscopie ou arthroscopie, ce qui évite d'ouvrir en effectuant une large incision - deux ou trois petites "boutonnières" suffisent. Ces principes permettent de minimiser les douleurs dans les jours suivant l'opération et de ne garder que des cicatrices discrètes. Lorsque les circonstances l'autorisent, l'intervention se déroule en ambulatoire (le patient ne reste pas la nuit à l'hôpital).

    Un exemple? La chirurgie du canal carpien, une intervention fréquente qui concerne le poignet. Elle se pratique en cas de fourmillements chroniques dans les doigts. Les équipes en pointe recourent à la vidéochirurgie afin de libérer le nerf compressé à l'intérieur d'un tunnel d'os étroit, situé au bas de la paume. Plus un établissement traite la pathologie de cette manière, mieux il est classé dans notre palmarès.

    La qualité des soins en question

    Dans un autre domaine, celui de la chirurgie de l'obésité, trois gestes sont considérés comme relevant des meilleures pratiques, à condition d'être réalisés par coelioscopie : la pose d'un anneau ajustable autour de l'estomac pour réduire son volume, la dérivation des aliments par un court-circuit gastrique (ou bypass), et enfin la réduction de l'estomac (gastrectomie) avec court-circuit biliopancréatique ou intestinal. Là encore, "l'établissement remonte dans le classement s'il réalise une forte proportion d'opérations avec ces trois techniques", explique le médecin responsable de l'analyse des données pour L'Express, le Dr Philippe Presles, par ailleurs directeur recherche et développement en santé chez Axa France. En collaboration avec Mohammed Qafli, statisticien médical, il a conçu au sein de la société Santé Value la méthodologie originale de ce palmarès.

    Ces informations sont précieuses. Aujourd'hui, les patients ne se contentent plus de suivre l'avis de leur généraliste ou de leur spécialiste. Ils veulent être renseignés dans le détail sur la qualité des soins prodigués par les établissements susceptibles de les accueillir. Ils mènent eux-mêmes l'enquête en mobilisant leur réseau amical et professionnel, en interrogeant d'autres malades sur les forums médicaux, en assiégeant le secrétariat de services hospitaliers débordés afin d'obtenir des réponses à leurs questions... Quel est le délai d'attente pour mon intervention? Puis-je me faire opérer en ambulatoire? Le classement établi par L'Express leur apporte des éléments fiables, grâce auxquels ils peuvent affiner leur démarche.

    Le bouche-à-oreille a ses vertus, mais...

    "Pour choisir un hôpital ou une clinique, les patients se fient souvent au bouche-à-oreille, qui a ses vertus, souligne Marc Paris, porte-parole du Collectif interassociatif sur la santé (Ciss), qui regroupe des associations d'usagers. Mais la qualité d'un établissement peut s'améliorer ou se détériorer, sans que sa réputation ne change avant longtemps. Les palmarès établis à partir de chiffres récents apportent de l'objectivité dans l'appréciation de ses performances." Plus aventureux que par le passé, les malades hésitent de moins en moins à parcourir un grand nombre de kilomètres, espérant ainsi obtenir de meilleurs soins.

    En avril dernier, Séverine, parisienne mais pas "capitalo-centrée", a pris l'avion avec sa fille de 15 ans pour la remettre entre les mains des médecins du CHU... de Nice! L'histoire remonte au mois de janvier, lorsque l'adolescente, joueuse de badminton à un bon niveau, se déboîte l'épaule à l'entraînement. Rendez-vous est pris dans un CHU parisien auprès d'un médecin du sport, lequel l'adresse à un chirurgien orthopédiste opérant dans une clinique privée. Délai d'attente avant la première consultation : quatre mois... Sonnée, Séverine décide d'activer son réseau de copains sur Facebook et retrouve un ancien camarade de classe devenu chirurgien de la main. "Le champion du monde de l'épaule est à l'hôpital de Nice", décrète-t-il par téléphone.

    Vérification faite, l'établissement est classé parmi les meilleurs pour cette spécialité dans le dernier palmarès des hôpitaux disponible. Séverine appelle, la secrétaire lui propose un rendez-vous plus proche que dans la clinique parisienne. Pas de dépassement d'honoraires, le chirurgien ne pratique pas d'activité privée. Il opère sous arthroscopie, trois petits trous sur le devant de l'épaule, deux derrière. Mère et fille sont convaincues. De fait, l'opération se déroule sans encombre. En juin, l'adolescente peut reprendre une raquette en main. En juillet, elle participe à un stage d'entraînement, à raison de quatre heures sur les courts chaque jour. Aujourd'hui, Séverine se félicite de son choix : "Ma fille n'a pas encore récupéré totalement la fonctionnalité de son épaule, mais c'est en bonne voie."

    Quelques heures de trajet ne sont plus un obstacle

    Tous les patients ne sont pas prêts à sauter ainsi dans un avion. Les frais de transport restent en effet à leur charge, dès lors que des soins équivalents sont disponibles près de leur domicile. Mais quelques heures de voiture ou de train ne sont plus un obstacle. "Deux raisons principales amènent les patients à se faire soigner loin de chez eux : la recherche d'un coût moindre et le raccourcissement du délai avant l'intervention", constate Marc Paris, du Ciss. Etre opérée plus vite, c'était la préoccupation de Joséphine (le prénom a été changé), 61 ans, habitante de Dunkerque.

    Le 30 août, le résultat de l'examen tombe : cancer du sein. Son médecin traitant lui propose d'être prise en charge fin octobre dans un centre hospitalier proche, celui d'Armentières. Joséphine, résignée à attendre les deux mois annoncés, se ronge bientôt les sangs. "Tu ne vas pas traîner ton inquiétude tout ce temps, l'admoneste un ami médecin. Prends donc rendez-vous plus tôt sur Paris !" Sa propre fille s'en mêle : "Ne me dis pas que tu préfères repousser l'échéance! Je ne te reconnais plus, toi la battante..."

    Alors, Joséphine se décide à consulter le spécialiste parisien recommandé par son ami médecin. Et tout s'enchaîne très vite. Le 11 septembre, elle est opérée dans une clinique privée de la capitale. Le cancer se révèle moins agressif que prévu, la chimiothérapie ne sera finalement pas nécessaire. La facture? Sa mutuelle couvre une part importante des frais médicaux, mais pas la totalité. "J'ai déboursé environ 2000 euros de ma poche, auxquels s'ajoute le coût des déplacements, calcule Joséphine. Je peux me le permettre, mon mari et moi n'avons plus d'enfant à charge." Et d'ajouter, sereine : "Ce n'est pas cher payé pour ma tranquillité d'esprit."

    Des patients impliqués et exigeants

    Il est ainsi, le patient d'aujourd'hui : impliqué, et exigeant. Et pourtant, les citoyens n'exercent pas tous un droit encore méconnu, celui de recourir à un second avis lorsqu'un premier médecin recommande une intervention chirurgicale. Cette possibilité de questionner un autre praticien sur le bien-fondé de l'opération et la technique à privilégier découle de la loi de 2002 sur les droits des malades. Seule condition pour obtenir le remboursement de cette consultation par l'assurance-maladie: recueillir au préalable l'accord de son médecin traitant.

    Le Palmarès de L'Express, qui rassemble les spécialités les plus importantes, permet d'identifier aisément l'établissement vers lequel se tourner pour bénéficier d'une seconde opinion éclairée. Dans cette édition 2015-2016, nous présentons par exemple des pathologies jamais abordées jusqu'ici, pour lesquelles, à l'évidence, deux avis valent mieux qu'un : l'endométriose, une maladie gynécologique fréquente, et l'insuffisance cardiaque. Ce manque de puissance dans la contraction du coeur touche désormais plus d'un individu sur 10 à partir de 60 ans.

    Les meilleures équipes savent notamment implanter sous la peau des pompes électriques pour aider le sang à circuler. S'agissant d'interventions délicates comme celles-ci, il est de l'intérêt des patients de solliciter un deuxième regard sur leur dossier médical avant de prendre leur décision. Les médecins eux-mêmes commencent à suggérer cette démarche, qu'ils ont cessé de considérer comme un signe de défiance vis-à-vis de leur savoir.

    Estelle Saget
    L'Express

    Palmarès des Hopitaux
    https://www.medipole-partenaires.fr/...5-lexpress.pdf
    Dernière modification par zek, 08 mars 2017, 07h32.
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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