Regardez autour de vous : les hommes ne sont-ils pas des égoïstes qui, dès leur plus jeune âge, aiment la bagarre et les jeux de guerre ? De leur côté, les femmes ne pensent-elles pas davantage aux autres qu’à elles-mêmes et ne tentent-elles pas d’apaiser les tensions ? Voilà pour les clichés ; tout le problème est de savoir quelle part de vérité ils recèlent. Pour la plupart des féministes de la première génération, la remise en cause de la domination masculine et la conquête de l’égalité des droits ont conduit à critiquer toute différence de nature entre homme et femme. C’est ce qui a amené notamment à distinguer le sexe – donnée biologique – et le genre – construction sociale de l’identité sexuelle. Or voilà qu’une nouvelle vague féministe venue des États-Unis renverse cet égalitarisme et revendique la supériorité des valeurs morales féminines. C’est le care, ou la sollicitude, l’ouverture à autrui et le dialogue qui sont mis en avant, contre le goût du rapport de force et le solipsisme jugés trop masculins. À l’heure où le “deuxième sexe” conquiert la première place – aux États-Unis, les salaires des femmes sont désormais supérieurs à ceux des hommes –, la question se pose avec une acuité particulière : si les femmes prennent le pouvoir, en feront-elles un meilleur usage que les hommes avant elles ? Le débat s’annonce vif…
Philomag
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