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Pourquoi le baril de pétrole chute sous les 50 dollars

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  • Pourquoi le baril de pétrole chute sous les 50 dollars

    Les cours du pétrole poursuivent leur déclin ce jeudi, le baril de WTI, la référence américaine, passant même sous les 50 dollars, soit son plus bas niveau depuis le début de l'année. Explications.

    Le baril de pétrole n'a donc pas rebondi. Alors que mercredi les cours ont perdu près de trois dollars pour finir à leur plus bas niveau depuis décembre, ils ont chuté sous la barre symbolique des 50 dollars ce jeudi 9 mars. A 17h, le prix du "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, perdait 1,31 dollars à 48,97 dollars, soit son plus bas niveau depuis le début de l'année. Principal argument cité pour expliquer ce brusque recul: le département de l'Energie (DoE) a fait part mercredi d'un bond des stocks américains de brut, alors qu'ils enchaînaient déjà les records depuis plusieurs semaines. En clair, plusieurs investisseurs, en raison de la santé retrouvée des producteurs de schiste américains, commencent à liquider leurs positions "haussières". "Les positions ouvertes spéculant à la hausse sur le WTI sont à un record historique, donc, quand il y a une correction, elle est amplifiée par la taille de cette position" ajoute Benjamin Louvet, Gérant matières premières chez OFI AM.

    Depuis la réunion de Vienne, le 30 novembre, qui a vu les pays membres de l'OPEP et ceux qui en sont extérieurs, comme la Russie, parvenir à un accord historique, le cours de l'or noir avait repris des couleurs. Les treize membres du cartel s'étaient entendus pour réduire leur production de 1,2 million de barils par jour du 1er janvier au 30 juin 2017. Une décision - globalement respectée jusqu'à présent - qui a rassuré les marchés et fait remonter le prix du baril. Seulement, le redémarrage en début d'année des projets d'hydrocarbures de schiste aux Etats-Unis et les budgets revus en hausse de certains géants pétrogaziers comme l'américain ExxonMobil, rendent les marchés de plus en plus perplexes quant à une stabilisation durable des cours au-dessus des 55 dollars. L'annonce du DoE mercredi, qui a révélé que les réserves commerciales américaines de brut ont augmenté de 8,2 millions de barils pour atteindre 528,4 millions de barils, a fait office de catalyseur.

    Selon Benjamin Louvet, la baisse du baril de pétrole pourrait aussi avoir une autre explication. "Je crois que le marché veut tester la volonté de l'OPEP et de l'Arabie Saoudite, précise-t-il. Les déclarations sont confuses, un coup on indique qu'on ne renouvellera pas l'accord de Vienne, un coup on dit peut-être. Ce n'est pas très clair, même si j'ai le sentiment que le cartel et Riyad savent où ils vont. Et ce regain de volatilité de court terme pourrait les arranger en instillant le doute chez les investisseurs américains: car plus les prix sont volatils, plus il est risqué d'investir dans le pétrole de schiste". Contrairement aux Saoudiens dont le baril est rentable à partir de 10 dollars, les producteurs de "shale" américains, ne rentrent dans leur frais que lorsque le baril dépasse les 55-60 dollars selon les experts. Mais la stratégie baissière qu'a longtemps défendu Riyad a vécu. Le royaume wahhabite a été fortement affecté par la dégringolade des cours - passé de plus de 100 dollars fin 2014 à 50 dollars aujourd'hui - et affiche aujourd'hui un déficit budgétaire proche de 87 milliards de dollars soit 14% du PIB. Riyad n'entend donc plus se risquer à voir le baril plonger. "Au final, on peut encore perdre 4 ou 5%, mais au-delà, je pense que l'Arabie Saoudite et l'OPEP interviendront d'une manière ou d'une autre" conclut Benjamin Louvet.

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