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les révélations sur le groupe jihadiste Tunisien.

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    Tunisie : de nouvelles révélations sur le groupe jihadiste

    L’arrestation des quinze individus impliqués dans les fusillades qu’a connues Tunis les 23 décembre et 3 janvier, a permis d’en savoir davantage sur leurs objectifs et leur appartenance. L’implication du GSPC algérien, qui a fait allégeance à Al Qaïda, est maintenant avérée et les RPG et Kalachnikov, ainsi que la condition physique des membres de cette branche tunisienne du GSPC, démontrent que la Tunisie a flirté avec le pire. Récit d’une affaire qui fera encore couler beaucoup d’encre.



    Quatorze morts et trois blessés. Tel est le bilan des deux fusillades qui ont ébranlé la Tunisie les 23 décembre et 3 janvier, entre les forces de l’ordre et 27 terroristes tunisiens. L’affaire aurait pu être nettement plus grave puisque ces individus projetaient des attentats contre des ambassades et des endroits stratégiques avec des armes dévastatrices. On a effectivement retrouvé chez eux des RPG et Kalachnikov, ainsi que des armes de fabrication artisanale.

    L’affaire aurait commencé il y a un an et demi quand six éléments du groupe, parmi lesquels figure un Mauritanien, s’étaient introduits sur le territoire à travers les frontières algériennes. La Tunisie étant un petit pays où l’on se cache difficilement, ils ont été rapidement repérés par les forces de sécurité d’autant plus qu’ils étaient fichés en tant que salafistes. On aurait pu les arrêter aussitôt, surtout qu’ils étaient armés, mais on a décidé de les laisser en liberté afin d’en savoir davantage sur leurs objectifs, leurs contacts dans le pays et à l’étranger.



    Cette filature a permis effectivement d’atteindre ses objectifs puisque les six ont été rejoints plus tard par 21 autres individus. Ils seraient tous jeunes appartenant à la classe moyenne et à des familles tunisiennes ordinaires.

    Tel ce jeune étudiant de 22 ans, Rabîi Bacha, dont le père, retraité de l’enseignement, jouit d’une excellente réputation à Soliman, un petit village paisible à 30 kilomètres au Sud de Tunis. Rabîi (signifiant printemps) poursuivait jusque-là ses études supérieures tranquillement jusqu’au jour où le hasard l’a fait rencontrer avec des enturbannés.

    Son patron, Lassâad Sassi, qui serait le chef de la bande, appartenait aux forces de sécurité tunisienne avant de partir faire son djihad et son entraînement en Afghanistan. Il a été repéré par les services de renseignement américains qui ont rapidement informé leurs homologues tunisiens. Il serait également passé par la Tchétchénie avant d’atterrir en Algérie prêter allégeance au Groupe Salafiste pour la prédication et le Combat (GSPC), antenne régionale d’Al Qaïda.

    Le GSPC est connu par sa brutalité et son refus de lâcher les armes. Ce serait le seul groupe terroriste encore en activité en Algérie. Après avoir prêté allégeance à Al Qaïda, le groupe a refusé la main tendue du Président algérien Abdelaziz Bouteflika et annoncé clairement qu’il sèmera la terreur au Maghreb et en France. Des terres qu’il juge impies.

    Le lien du GSPC avec les 27 Tunisiens ne fait plus de doute après les confirmations du ministre tunisien de l’Intérieur Rafik Belhaj Kacem et son homologue algérien Noureddine Yazid Zerhouni. Tout comme les services tunisiens, les Algériens suivaient également les mouvements du GSPC et des étrangers qui les fréquentent. Ce seraient eux, d’ailleurs, qui ont alerté les services tunisiens sur le premier groupe et leur dirigeant Lassâad Sassi.

    «Les services de sécurité des deux pays travaillent en étroite collaboration depuis plusieurs années », déclarera par la suite le ministre algérien.



    C’est donc dans le maquis algérien, chez le GSPC, que Sassi and Co ont reçu leurs premières consignes et leurs premiers entraînements avant de rejoindre les montagnes tunisiennes du côté de Aïn Tbournouk (près de Grombalia). Selon le ministre de l’Intérieur, ils étaient surveillés et on savait donc tout de leur « matériel de guerre », de leur logistique et de leurs projets.

    Le 23 décembre, les forces de l’ordre décident d’attaquer les positions du groupe. Pourquoi le choix de cette date? Ce point reste ambigu, car selon plusieurs sources, le déclenchement de l’affaire serait suite à un banal contrôle routier. Les automobilistes d’un véhicule de location auraient refusé de s’arrêter à ce contrôle, ce qui a déclenché une course-poursuite. Les services spéciaux chargés de la filature ont-ils eux-mêmes été surpris par les agents de la voie publique qui ont ordonné d’arrêter la voiture, ce qui a déclenché la fuite, les fusillades et tout le reste ?

    On n’en saura rien d’officiel, à part qu’une fusillade a bien eu lieu ce soir-là dans une maison abandonnée du côté de la banlieue sud de Tunis. Bon à savoir : les quelques jours qui ont précédé ce fameux 23 décembre ont vu des arrestations d’individus dangereux et d’autres suspects en Algérie et en Tunisie. En Algérie, les arrestations ont touché au moins deux Tunisiens appartenant à Al Qaïda et qui seraient en relation avec le groupe de Sassi. Quand aux arrestations en Tunisie, elles ont eu lieu dans des milieux qui seraient islamistes.



    La première opération, qui a entraîné deux morts parmi les criminels, n’a cependant pas été suffisante pour arrêter tous les membres du groupe qui ont, suite à cela, disparu dans la nature jusqu’au 3 janvier quand le jeune Bacha a décidé de rendre visite à sa famille. Cette visite lui sera fatale, car les forces de sécurité ont encerclé tout le périmètre depuis plusieurs jours. Il faut dire qu’entretemps, rafles, descentes, contrôles et barrages se sont multipliés un peu partout afin d’empêcher les évadés de quitter le territoire ou de mettre à exécution leurs projets.

    La suite est connue et a été publiée dans notre dernière édition. Fusillades dans la cité du 1er Juin où résidait Bacha puis dans une villa isolée de Soliman. Bilan de la seconde confrontation : 10 morts et quinze arrestations du côté des criminels et deux morts et trois blessés du côté des forces de l’ordre. Parmi ces deux victimes, figurerait un agent fraîchement marié dont l’épouse attend un enfant.



    Pour les criminels arrêtés, ils seront jugés en vertu de la nouvelle loi anti-terroriste. Ils ont été traduits devant un juge d’instruction la semaine dernière. Ils risquent la peine capitale pour ceux impliqués dans le meurtre des agents des forces de sécurité et jusqu’à 20 ans de prison pour le reste du groupe.

    L’affaire n’est cependant pas finie et, comme l’a dit le ministre, la vigilance doit être la devise de tous et le dénominateur commun de tous les Tunisiens et Tunisiennes.

    Le terrorisme a frappé un peu partout et il était illusoire de penser que notre paisible pays pourrait y échapper. Il a déjà frappé une fois en 2002, il a failli frapper une seconde fois en 2006. Al Qaïda et le GSPC n’ont pas eu raison de nous et c’est tant mieux. Non seulement la vigilance doit être de mise, mais il faudrait entamer dès maintenant et en parallèle un travail de longue haleine pour veiller à ce que les citoyens ne soient plus influencés par les théories rétrogrades et extrémistes véhiculés par des médias moyen-orientaux et tunisiens ! Faire l’éloge de Ben Laden et ses troupes, lui donner la parole, transmettre ses messages est en soi un acte terroriste qui doit être réprimandé. Il y va de notre avenir à tous.



    Des questions encore en suspens

    L’intervention du ministre de l’Intérieur et du Développement local, vendredi 12 janvier, au RCD a laissé plus d’un sur sa faim. M. Rafik Belhaj Kacem a répondu à plusieurs questions, mais il en a laissé beaucoup d’autres sans réponses. Ce silence est certainement motivé par de sérieuses raisons, mais il inquiète et laisse les Tunisiens frustrés.

    Parmi les questions restées sans réponse on note notamment celles-ci :

    Depuis quand date la filature de ces individus et pourquoi les a-t-on laissé faire jusqu’à ce qu’il y ait un affrontement direct avec des fusillades et du sang ?

    Comment la majorité du groupe a-t-elle pu prendre la fuite le 23 décembre alors que la maison était encerclée lors de la fusillade ?

    Qui sont-ils, d’où sortent-ils, quelle est leur identité et où habitaient-ils ?

    Quelles étaient les cibles visées ?

    Qu’en est-il des RPG et Kalachnikov et comment ces armes ont-elle pénétré dans le pays ?

    Au vu de la durée des affrontements, il paraît clair que les individus ont reçu un entraînement militaire sérieux. Pourquoi les agents de l’ordre ne s’étaient-ils donc pas suffisamment préparés pour cela, de telle sorte qu’il n’y ait pas un bain de sang ?





    Nizar Bahloul redaction-realites.
    la geurre c'est la paix,la démocratie c'est la dictature,l'ignorance c'est la liberté.
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