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A la surprise générale, le fabricant d'ordinateurs (PC) américain Dell, longtemps numéro un mondial, a annoncé après la clôture de la Bourse de New York, mercredi 31 janvier, le départ à effet immédiat de son PDG Kevin Rollins. Michael Dell, qui avait quitté ce poste en 2004 pour prendre la présidence du conseil d'administration, lui succède. M. Rollins est le deuxième dirigeant à quitter aussi brutalement l'entreprise après le directeur financier, James Schneider.
"Kevin a été un grand dirigeant et un ami, a déclaré M. Dell dans un communiqué. Il a contribué au développement de notre activité pendant dix ans et je lui souhaite beaucoup de succès dans le futur."
Le groupe, qui n'a pas justifié le départ de M. Rollins, s'est contenté d'indiquer : "A l'heure actuelle, il n'y a personne mieux placée pour diriger Dell que celui qui a créé le modèle de vente directe et a bâti cette compagnie au cours des 23 dernières années." Dans une interview donnée en septembre 2006 au journal Les Echos, M. Dell déclarait : "M'occuper de Dell, c'est ma vie." Mais son retour s'explique sans doute d'abord par sa volonté de redonner une impulsion au groupe informatique.
Dell est sous le coup de deux enquêtes - l'une de la SEC, le régulateur boursier américain, l'autre de la justice de l'Etat de New York - qui portent sur des possibles irrégularités comptables depuis 2002. En août 2006, Dell a lancé un audit interne et a reconnu avoir découvert des problèmes, tout en affirmant qu'ils n'auraient pas d'impact significatif sur les comptes.
Dell a ensuite précisé que ces enquêtes visent des erreurs comptables sur son bilan, notamment sur ses réserves. Toujours est-il que le groupe informatique a retardé, à trois reprises, la publication de ses résultats du deuxième trimestre 2006. Dans ce contexte, en septembre, les autorités du Nasdaq ont écrit au fabricant d'ordinateurs pour l'avertir qu'il ne remplissait plus les conditions requises pour être coté.
Côté activité, le modèle de Dell construit sur la vente directe de ses ordinateurs sans réseau de distribution a semblé s'essouffler ces derniers temps.
En un peu plus de vingt ans, le groupe avait pourtant réussi à se débarrasser de ses grands rivaux. Compaq s'est vendu à Hewlett-Packard (HP) et IBM a vendu ses ordinateurs au chinois Lenovo.
GUERRE DES PRIX
Selon l'institut Gartner, au cours du troisième trimestre 2006, HP a repris la place de numéro un mondial des ventes de PC à Dell. Sa part de marché a atteint 16,3 %, contre 16,1 % pour Dell, ce qui représente 110 000 PC livrés de plus. Pour la société d'étude IDC, HP et Dell seraient en fait à égalité avec 17,2 % du marché mondial. Quoi qu'il en soit, Dell est soumis à une pression concurrentielle en constante augmentation.
D'autant qu'il lui faut aussi compter avec le chinois Lenovo, qui a débauché cinq salariés de Dell en un an, et le taïwanais Acer, qui visent non seulement les Etats-Unis et l'Europe mais aussi la Chine. Ces deux fabricants asiatiques ont baissé leurs coûts en jouant sur les prix des composants. Le fabricant de microprocesseurs AMD leur vend des puces moins chères que celles d'Intel et réputées tout aussi performantes.
Dell a régulièrement dénoncé la guerre des prix menée par ses concurrents. Mais alors qu'il ne jurait que par Intel, le groupe a finalement décidé de commercialiser une gamme de PC équipés de processeurs AMD.
Enfin, à la demande de l'Agence fédérale de protection des consommateurs, Dell, a dû rappeler, en août 2006, 4,1 millions de batteries Sony équipant ses ordinateurs portables en raison d'un risque potentiel d'incendie.
Par le Monde
"Kevin a été un grand dirigeant et un ami, a déclaré M. Dell dans un communiqué. Il a contribué au développement de notre activité pendant dix ans et je lui souhaite beaucoup de succès dans le futur."
Le groupe, qui n'a pas justifié le départ de M. Rollins, s'est contenté d'indiquer : "A l'heure actuelle, il n'y a personne mieux placée pour diriger Dell que celui qui a créé le modèle de vente directe et a bâti cette compagnie au cours des 23 dernières années." Dans une interview donnée en septembre 2006 au journal Les Echos, M. Dell déclarait : "M'occuper de Dell, c'est ma vie." Mais son retour s'explique sans doute d'abord par sa volonté de redonner une impulsion au groupe informatique.
Dell est sous le coup de deux enquêtes - l'une de la SEC, le régulateur boursier américain, l'autre de la justice de l'Etat de New York - qui portent sur des possibles irrégularités comptables depuis 2002. En août 2006, Dell a lancé un audit interne et a reconnu avoir découvert des problèmes, tout en affirmant qu'ils n'auraient pas d'impact significatif sur les comptes.
Dell a ensuite précisé que ces enquêtes visent des erreurs comptables sur son bilan, notamment sur ses réserves. Toujours est-il que le groupe informatique a retardé, à trois reprises, la publication de ses résultats du deuxième trimestre 2006. Dans ce contexte, en septembre, les autorités du Nasdaq ont écrit au fabricant d'ordinateurs pour l'avertir qu'il ne remplissait plus les conditions requises pour être coté.
Côté activité, le modèle de Dell construit sur la vente directe de ses ordinateurs sans réseau de distribution a semblé s'essouffler ces derniers temps.
En un peu plus de vingt ans, le groupe avait pourtant réussi à se débarrasser de ses grands rivaux. Compaq s'est vendu à Hewlett-Packard (HP) et IBM a vendu ses ordinateurs au chinois Lenovo.
GUERRE DES PRIX
Selon l'institut Gartner, au cours du troisième trimestre 2006, HP a repris la place de numéro un mondial des ventes de PC à Dell. Sa part de marché a atteint 16,3 %, contre 16,1 % pour Dell, ce qui représente 110 000 PC livrés de plus. Pour la société d'étude IDC, HP et Dell seraient en fait à égalité avec 17,2 % du marché mondial. Quoi qu'il en soit, Dell est soumis à une pression concurrentielle en constante augmentation.
D'autant qu'il lui faut aussi compter avec le chinois Lenovo, qui a débauché cinq salariés de Dell en un an, et le taïwanais Acer, qui visent non seulement les Etats-Unis et l'Europe mais aussi la Chine. Ces deux fabricants asiatiques ont baissé leurs coûts en jouant sur les prix des composants. Le fabricant de microprocesseurs AMD leur vend des puces moins chères que celles d'Intel et réputées tout aussi performantes.
Dell a régulièrement dénoncé la guerre des prix menée par ses concurrents. Mais alors qu'il ne jurait que par Intel, le groupe a finalement décidé de commercialiser une gamme de PC équipés de processeurs AMD.
Enfin, à la demande de l'Agence fédérale de protection des consommateurs, Dell, a dû rappeler, en août 2006, 4,1 millions de batteries Sony équipant ses ordinateurs portables en raison d'un risque potentiel d'incendie.
Par le Monde