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Le Maroc à la Cédéao: Les implications d’une adhésion

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  • Le Maroc à la Cédéao: Les implications d’une adhésion

    L’adhésion du Maroc à la Cédéao induirait la libre circulation des biens et des personnes. Par conséquent, cela engendrerait une relecture de ses différents accords bilatéraux avec d’autres pays, voire multilatéraux. Le Royaume devra également adapter ses normes à celles en vigueur dans la Cédéao.

    - L’Economiste: Quelles sont les implications concrètes de l’adhésion du Maroc à la Cédéao?

    - Abdou Souléye Diop: L’adhésion du Maroc à une des deux communautés économiques les plus intégrées sur le continent, avec celle d’Afrique de l’Est, va entraîner bien entendu de multiples conséquences dont la mise en œuvre ne peut être que progressive. Ainsi l’une des premières caractéristiques de cet ensemble est la libre circulation des personnes et des biens avec le libre établissement dans les pays. Cela suppose, à terme, l’ouverture de nos frontières sans droits de douane aux produits en provenance des 15 autres pays de la région, le libre accès des produits marocains à ces marchés, l’adoption de la carte d’identité nationale et du passeport de la Cédéao, des flux migratoires libres entre le Maroc et les pays de la zone.

    La Cédéao a également adopté depuis 2015 le tarif extérieur commun (TEC). Ce dernier est, en principe, appliqué à tous les produits entrant dans la zone, quel que soit leur point d’entrée.

    Pour le Maroc, cela engendrerait nécessairement une relecture de ses accords bilatéraux avec d’autres pays ou multilatéraux avec d’autres ensembles.

    Il devra également, sur le plan économique, s’adapter aux critères de convergence et adopter certaines décisions de la Cédéao, notamment certaines directives sectorielles: 5e liberté de l’air, règles de standardisation des normes sanitaires, directives sur les télécoms, etc.

    Sur le plan de la politique d’intégration régionale, le Maroc, en étant membre à part entière, pourra contribuer de manière active à la définition des stratégies d’intégration régionale, aux choix des projets d’infrastructure prioritaires, etc.

    - A quoi les pays de la Cédéao doivent-ils s’attendre en cas d’intégration du Maroc?

    - Pour les pays de la Cédéao actuels, les implications seront aussi importantes:

    Leurs citoyens auront la possibilité de s’établir librement au Maroc qui aujourd’hui attire fortement ces ressortissants. Les opérateurs économiques pourront exporter leurs produits sur les marchés marocains sans barrières tarifaires ou non tarifaires. La communauté aura une ouverture sur l’espace méditerranéen et pourra bénéficier des relations privilégiées du Maroc avec l’Europe ou les pays du Conseil de la coopération du Golfe.

    L’arrivée du Maroc créera une nouvelle dynamique d’entraînement pour la région et un rééquilibrage des forces face au mastodonte nigérian.
    Les avancées du Maroc ces dernières années et les succès de ses plans sectoriels pourraient fortement bénéficier à tous les pays de la zone. Enfin, dans certains domaines phares de développement du Maroc tels que l’automobile, l’aéronautique ou l’énergie, cette adhésion permettra l’intégration de la Cédéao aux chaînes de valeur mondiales.

    - Qu’attend le monde des affaires de cette adhésion?
    - Le monde des affaires était demandeur d’une telle démarche. L’absence d’une intégration avec la Cédéao, qui est le premier réceptacle de nos investissements étrangers, pénalise fortement notre compétitivité. En effet, qu’il s’agisse de relations commerciales ou de projets d’investissement, nos entreprises subissent aujourd’hui des contraintes importantes dans nos relations économiques avec la Cédéao comparativement à nos concurrents dans cet espace.

    Lorsqu’il s’agit de commerce, les produits marocains ou les produits en provenance des pays de la Cédéao vers le Maroc subissent souvent des tarifs douaniers élevés, doublés d’hétérogénéité des règles sanitaires qui quelquefois freinent les échanges. Quand on en vient à l’investissement industriel, ces coûts se répercutent sur les intrants en provenance ou à destination de ces pays.

    Dans la dynamique actuelle d’investissement de nos entreprises sur le continent en général et dans la Cédéao en particulier se pose également la question d’établissement des ressources humaines.En effet, dans le cas de la construction d’équipes internationales, beaucoup d’entreprises marocaines recrutent dans leur maison mère des cadres originaires des pays de la Cédéao. L’intégration de cet espace va légèrement faciliter des échanges et flux croisés de ressources ainsi que leur établissement dans les différents pays.

    Le potentiel économique de la région

    LA Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) est un ensemble qui compte aujourd’hui 15 pays avec un PIB global de 700 milliards de dollars et une population de plus de 350 millions d’habitants, la plus jeune du continent.

    Avec le Maroc, cet ensemble constituerait, avec 800 milliards de dollars de PIB, la 16e puissance économique mondiale avec en plus une position géostratégique unique allant de la Méditerranée au Golfe de Guinée, des ressources en hydrocarbures et mines extrêmement importantes, un gisement agricole de premier choix, une connexion en infrastructures avec des corridors routiers pouvant mener de Tanger à Lagos sans discontinuité, une interconnexion électrique et gazière atteignable à très court terme et un marché unique de plus de 400 millions d’habitants.

    L’adhésion du Maroc, suivie très certainement dans un avenir proche du retour de la Mauritanie, donnerait à cet ensemble une continuité territoriale, routière et des connexions multiples, unique dans le continent.


    l'économiste

  • #2
    Adieu le maroc tel que je le connais si cela arrive.

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