Il y a un an, Ankara et Bruxelles concluaient un accord pour endiguer le flux de réfugiés transitant par la Turquie vers l'Europe. L'entente est toujours en vigueur, le flot de réfugiés s'est tari, mais la Turquie menace à nouveau, comme elle l'a fait plusieurs fois au cours des derniers mois, de rompre l'accord.
« Nous pouvons laisser passer 15 000 réfugiés par mois et les envoyer vers l'Europe », a déclaré ce vendredi 17 mars le ministre turc de l'Intérieur. Une drôle de façon de marquer le premier anniversaire de l'accord sur les réfugiés entre la Turquie et l’Union européenne.
En pleine crise diplomatique avec l'Europe, Ankara menace ces derniers jours plus que jamais de rompre l'accord conclu en mars 2016, rapporte notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette. Le ministre des Affaires étrangères a évoqué aussi cette semaine cette possibilité. Si la menace ne s’est encore pas concrétisée, Ankara l’a régulièrement utilisée au cours de la dernière année.
La Turquie exige toujours la levée des visas Schengen pour ses citoyens. Une demande que Bruxelles refuse d'accepter. Reste à voir si la crise actuelle va convaincre le pouvoir turc de passer à l'acte. Un facteur peut-être l'en empêche : les 3 milliards d'euros débloqués par Bruxelles pour Ankara dans le cadre de cet accord.
Les eurodéputés partagés sur la conduite à tenir
Pour l’eurodéputé Jean-Marie Cavada, du groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe, ces 3 milliards peuvent constituer un moyen de pression sur Ankara. « On ne peut pas aujourd’hui refaire un pacte. Il faut essayer de stabiliser ce qu’on a négocié avec la Turquie, c’est-à-dire faire en sorte de durcir les conditions financières, de façon à calmer Erdogan qui fait une très belle carrière d’autocrate », affirme-t-il.
Une critique que partage l’eurodéputé belge Philippe Lamberts, coprésident du groupe des Verts. Mais pour lui, la solution est ailleurs. « C’est parce que l’Union européenne refuse de faire ce dont elle est capable en termes de réfugiés que nous nous mettons à la merci de ce gars (Recep Tayyip Erdogan, NDLR) », estime-t-il. Et de poursuivre : « L’Union européenne est six fois plus peuplée et 20 fois plus riche que la Turquie et elle accueille moitié moins de réfugiés que la Turquie. Ce n’est pas logique. Et ça veut dire qu’il peut nous insulter, il peut amener son pays dans une aventure complètement autocratique, pour ne pas dire dictatoriale, et l’Europe est contrainte à faire des circonvolutions, des génuflexions face à ce potentat. »
Pour Philippe Lamberts, si l’Union européenne veut s’affranchir de la contrainte turque, une seule solution : accueillir une part beaucoup plus substantielle de réfugiés actuellement en Turquie.
RFI
« Nous pouvons laisser passer 15 000 réfugiés par mois et les envoyer vers l'Europe », a déclaré ce vendredi 17 mars le ministre turc de l'Intérieur. Une drôle de façon de marquer le premier anniversaire de l'accord sur les réfugiés entre la Turquie et l’Union européenne.
En pleine crise diplomatique avec l'Europe, Ankara menace ces derniers jours plus que jamais de rompre l'accord conclu en mars 2016, rapporte notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette. Le ministre des Affaires étrangères a évoqué aussi cette semaine cette possibilité. Si la menace ne s’est encore pas concrétisée, Ankara l’a régulièrement utilisée au cours de la dernière année.
La Turquie exige toujours la levée des visas Schengen pour ses citoyens. Une demande que Bruxelles refuse d'accepter. Reste à voir si la crise actuelle va convaincre le pouvoir turc de passer à l'acte. Un facteur peut-être l'en empêche : les 3 milliards d'euros débloqués par Bruxelles pour Ankara dans le cadre de cet accord.
Les eurodéputés partagés sur la conduite à tenir
Pour l’eurodéputé Jean-Marie Cavada, du groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe, ces 3 milliards peuvent constituer un moyen de pression sur Ankara. « On ne peut pas aujourd’hui refaire un pacte. Il faut essayer de stabiliser ce qu’on a négocié avec la Turquie, c’est-à-dire faire en sorte de durcir les conditions financières, de façon à calmer Erdogan qui fait une très belle carrière d’autocrate », affirme-t-il.
Une critique que partage l’eurodéputé belge Philippe Lamberts, coprésident du groupe des Verts. Mais pour lui, la solution est ailleurs. « C’est parce que l’Union européenne refuse de faire ce dont elle est capable en termes de réfugiés que nous nous mettons à la merci de ce gars (Recep Tayyip Erdogan, NDLR) », estime-t-il. Et de poursuivre : « L’Union européenne est six fois plus peuplée et 20 fois plus riche que la Turquie et elle accueille moitié moins de réfugiés que la Turquie. Ce n’est pas logique. Et ça veut dire qu’il peut nous insulter, il peut amener son pays dans une aventure complètement autocratique, pour ne pas dire dictatoriale, et l’Europe est contrainte à faire des circonvolutions, des génuflexions face à ce potentat. »
Pour Philippe Lamberts, si l’Union européenne veut s’affranchir de la contrainte turque, une seule solution : accueillir une part beaucoup plus substantielle de réfugiés actuellement en Turquie.
RFI
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