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Mahieddine Tahkout, le punching ball de l’échec industriel algérien (Opinion)

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  • Mahieddine Tahkout, le punching ball de l’échec industriel algérien (Opinion)


    La controverse autour de l'usine Tahkout a révélé l’indigence du projet industriel du gouvernement de M. Abdelmalek Sellal, mis en musique par Abdesslam Bouchouareb.

    La prolifération de projets de montage automobile en Algérie m’a intrigué. Depuis des mois, j’essayais de comprendre quel était le modèle économique dont s’inspiraient ces projets, et quels intérêts avaient les grandes marques à s’installer d’une manière aussi aléatoire.

    Economistes, industriels et financiers auxquels je posais la question répondaient tous de la même manière, en utilisant des formules plus ou moins polies. "Du n’importe quoi", disait l’un, "une manière grossière de camoufler l’échec industriel" disait un autre, quand un troisième n’hésitait pas à utiliser une formule du cru : "tiribarkisme".

    Un économiste estimait, de son côté, que les milieux d’argent s’adaptaient à une nouvelle situation marquée par une relative rareté de ressources financières.

    Toutes ces analyses me gênaient, parce qu’elles confortaient trop facilement mon point de vue. Il me semblait difficile d’envisager qu’un gouvernement dans son ensemble et de grandes marques automobiles puissent se hasarder dans des initiatives aussi risquées de manière aussi hasardeuses.

    Quelques rares analystes essayaient de trouver des explications partielles, fragmentaires, pour expliquer le comportement des uns et des autres, mais personne n’était en mesure d’avancer une explication globale, cohérente, de ce qui se faisait. Au mieux, on aboutissait à justifier le comportement d’un opérateur, mais aucun analyste indépendant n’adhérait au discours ronflant du ministre de l’industrie Abdessalam Bouchouareb.

    Théorie des niches et contrôle du marché

    Une idée domine dans le domaine du montage automobile : un projet n’est viable que s’il atteint une certaine envergure, un "seuil critique" de 150 à 200.000 unités par an. C’est ce qu’a prévu Renault à Tanger, qui vise une production de 400.000 unités par an. Avec une telle envergure, le projet peut avoir un effet d’entrainement et donner naissance à un écosystème viable, avec l’émergence d’une multitude de partenaires et sous-traitants.

    Face à cela, un industriel algérien estime qu’il est toujours possible à un constructeur local de survivre à un niveau beaucoup plus bas, sous certaines conditions : s’installant dans une niche négligée par les grandes marques, s’adosser à un grand constructeur, profiter ainsi d’avantages comparatifs et de coûts avantageux (main d’œuvre, énergie, marché plus ou moins protégé), tout en évitant les dépenses onéreuses liées à la recherche et à la communication de prestige.

    C’est le schéma adopté par Peugeot en Iran, et auquel semblait opter Renault en Algérie, en produisant des véhicules d’entrée de gamme, destinés à une clientèle modeste.

    Convergences

    Les grands constructeurs avaient eux aussi, objectivement, intérêt à s’installer en Algérie. Face aux restrictions administratives imposées par le système des licences, ils avaient intérêt à préserver ou augmenter leur part dans un marché aujourd’hui en repli, mais dont les besoins vont probablement se stabiliser au-dessus de 200.000 véhicules par an, voire le double en cas de rebond du marché pétrolier sur le long terme.

    Dans le même temps, les concessionnaires automobiles, qui avaient amassé des fortunes colossales (1.2 millions de voitures en trois ans), pouvaient faire illusion. Ils apparaissaient comme les partenaires naturels de la nouvelle donne : remplacer progressivement les importations par une industrie locale, y compris sous la pression du gouvernement, qui ne peut plus faire face à la sortie massive de devises induite par les importations de véhicules.

    L’Algérie offrait ainsi une convergence réelle d’intérêts qui pouvaient devenir complémentaires: un marché intéressant, des marques soucieuses d’y affirmer leur présence, un capital disponible qui trouve un espace pour se redéployer, et une situation économique difficile qui poussait le gouvernement à changer de cap.

    Lourde responsabilité du gouvernement

    Mais c’était compter sans un contexte algérien très particulier, avec ses nombreux aléas: un gouvernement totalement déphasé, une déficience managériale criarde, un système de décision non opérant, et la forte implication des milieux d’argent dans les centres de décision.

    C’est le gouvernement qui a élaboré le cahier de charges destiné aux investisseurs, et c’est encore lui qui a leur a offert une multitude de facilités, allant de l’accès au crédit à un monopole de fait sur le marché.

    Mahieddine Tahkout, patron de Tahkout Manufacturing Compagny (TMC), pris à partie en raison de l’aspect rudimentaire de son "usine d’assemblage" à Tiaret, se défend : il a respecté le cahier de charges, dit-il.

    Peut-il être blâmé, s’il arrive à le prouver? Si la pression des concessionnaires a débouché sur l’élaboration d’un cahier de charges très accommodant, faut-il mettre en cause la seule responsabilité des seuls concessionnaires, ou faut-il plutôt insister sur la responsabilité, voire la complicité, du gouvernement?

    Un nouveau Amar Saadani

    Mahieddine Tahkout sert aujourd’hui de punching-ball. Avec sa réputation sulfureuse, il apparait comme le Amar Saadani de l’économie. Sur les réseaux sociaux, il est raillé de manière féroce. Deux images ont fait le tour du net : TMC se limite à monter des roues sur des voitures importées, et son usine se limite à une boîte à outils. Pourtant, rien ne dit que les autres promoteurs de projets automobiles font mieux.

    En dehors de la main d’œuvre locale, du coût de transport, la marge d’intégration reste dérisoire dans tous les projets envisagés, même si tous les investisseurs qui se bousculent dans ce créneau promettent 40% d’intégration dans un délai de cinq ans. Aucun constructeur, y compris Renault, ne rend publics ses chiffres, pour permettre d’évaluer ces projets. Il n’est même pas certain qu’une voiture assemblée sur place coûterait moins en devises cher qu’une voiture importée.

    Ce qui montre où en est l’économie algérienne, avec le projet industriel de M. Bouchouareb, lequel est adossé au fameux "nouveau modèle économique" du gouvernement Sellal, le tout s’inspirant du "programme du président de la république ". Mais tant que le véritable adversaire reste hors d’atteinte, l’opinion s’acharne sur le punchig-ball.
    Abed Charef, Maghreb Emergent

  • #2
    Mais tant que le véritable adversaire reste hors d’atteinte, l’opinion s’acharne sur le punchig-ball.
    Que de précautions de la part de notre journaliste DRSiste confirmé ?

    En matière de Hyundai , l'affaire est pourtant claire est porte un nom.

    C'est Omar qui veut tuer l'unité Tahkout.

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    • #3
      Moi, je pense que toute l'économie algérienne, c'est du Tahkoutisme...

      Le Tahkoutisme, c'est du etbarwitisme.

      De vraiment sérieux, y a Sonatrach...malgré tous ses problèmes.

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      • #4
        le problème de l'économie algérienne étant multifactorielle, complexe et sans équivalent possible dans le monde, la solution serait de faire participer toutes les forces vives du pays, qu'ils soient investisseurs, économistes, chercheurs, politiciens ...etc pour élaborer et faire évoluer une stratégie, un schéma directeur et une réglementation qui tiennent la route dans un contexte actuel très fluctuant.

        mais faire participer tout ce beau monde pour dégager des décisions éclairées, serait de l'ordre du rêve en Algérie. Nos décideurs n'en ont pas l'habitude malheureusement.
        Toutes les décisions qui sont prises actuellement, se prennent en catimini et de manière unilatérale, ou pire, sous les injonctions de la rue, et donc, sans une aucune stratégie à court, moyen et long terme.

        Comme le disait si bien le journaliste ABED, c'est comme si nos décideurs sont dans une bulle complètement déconnectée de l'opinion public, des experts du domaine, et de la réalité terrain. Et réagissent de temps en temps et de manière opportuniste, lorsque un vent souffle dehors !

        même ce fameux cahier des charge qui défini les fameuses régles de l'investissement automobile en Algérie, élaboré par ce ministère du commerce, personne n'en connait le contenu, ainsi que le business plan de ce Tahkout et les autres (qui lui ont permis d'avoir des crédits dans nos banques), et ceci pour qu'on voit si c'est vraiment des projets viables, et qui sont d'une réelle valeur ajoutée à notre économie.


        Dernière modification par Pomaria, 28 mars 2017, 14h58.
        Lorsque vous changez votre manière de voir les choses, les choses que vous voyez changent !

        Ne cédez donc plus à la tentation de victimisation, si vous voulez êtes l’acteur principal de votre vie.

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        • #5
          mais faire participer tout ce beau monde pour dégager des décisions éclairées, serait de l'ordre du rêve en Algérie. Autant toutes les décisions qui sont prises actuellement, se prennent en catimini et de manière unilatérale, ou sous injonction de la rue, et sans une aucune stratégie à court, moyen et long terme.
          Pour cela , l'Algérie a besoin d'un homme de la trempe de HITLER qui a un but bien précise se venger d'une humiliation .

          Ou du moins un BOUMEDIENE moins complexé et sans ses DAF , obsédé par le souci de promouvoir l'industrie de l'Algérie et de nuire aux intérêts gaulois en Afrique.

          Nous en sommes à "Ghrouk el maa fi sabbat" - trop tard, la chaussure est trop imprégnée (d'eau) La situation décrite par feu Abdelhamid MEHRI :

          Pour progresser l'Algérie doit rompre toute coopération avec Bariz et remettre en question toutes lés conventions signées avec elle.

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          • #6
            Échec industriel ?
            Il n'y a pas eu le moindre programme, que du sabotage (l'usine de l'ENIE de Tizi-Ouzou a été incendiée hier). On patauge en socialisme pour le peuple et capitalisme pour les commis et clients de l'état.

            Il est temps de mettre ce régime à la retraite, on a assez vu. Des plans quinquennaux catastrophiques, aucun investissement productif, un manque de contrôle grave des dépenses, esprit d'oignon, ail et banane, des profiteurs à la Haddad et Tahkout à la pelle ... un dérapage non contrôlé depuis 1999.
            وإن هذه أمتكم أمة واحدة

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            • #7
              Les multiples think tank ont fait le diagnostic et propose des solutions

              Reste que la décision a prendre
              .
              .
              ''La pauvreté ne sera plus séditieuse, lorsque l'opulence ne sera plus oppressive''
              Napoléon III

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              • #8
                Il n'y a pas eu le moindre programme, que du sabotage (l'usine de l'ENIE de Tizi-Ouzou a été incendiée hier). On patauge en socialisme pour le peuple et capitalisme pour les commis et clients de l'état.
                Avec TAHKOUT dans le collimateur médiatio-gouvernemental , la tentative d'incendie de l'ENiEM de Tizi Ouzou est l'oeuvre du clan des Françalgériens.
                Une vengeance claire des propriétaires de l'usine SAMSUNG Sétif partie en fumée en 2014.

                Il est temps de mettre ce régime à la retraite, on a assez vu. Des plans quinquennaux catastrophiques, aucun investissement productif, un manque de contrôle grave des dépenses, esprit d'oignon, ail et banane, des profiteurs à la Haddad et Tahkout à la pelle ... un dérapage non contrôlé depuis 1999.
                okaba30 a été clair. C'est le porte parole du clan adverse des rebrabistes.

                30 ? C'est le minimum accepté pour promouvoir toute opération ou le tlatine de l'Iscariote ?

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                • #9
                  De vraiment sérieux, y a Sonatrach...malgré tous ses problèmes.
                  car beaucoup d'intervenants directs internationaux.
                  et puis la tache est relativement facile,extraire le petrole et le rafiner,et l'exporter avec le gaz..
                  l'aramco ,de même,mais fait 1000 fois mieux...pour le développement de l'as.

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                  • #10
                    Salut Bachi,
                    Bien trouvé :
                    etbarwitisme : nouveau concept qui définit le niveau des outils de travail, de la technologie et du management dans un pays ou un secteur donné.
                    "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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                    • #11
                      khore,
                      Il y a une situation qui me déplaît, je juge sur pièce, il s'agit pour le moment de Tahkout et des profiteurs des failles du système. Le clanisme, les personnes et groupes d’intérêts, ... est une tare résultante d'un mode de fonctionnement au sommet de l'état. Attaques, revanches, contre-attaques, vengeance, vendetta ... des stupidités instaurées en système pour le système.

                      Je déplore le manque de leadership de l'état, il est où pour réglementer la chose et assurer le suivi et l'application?.
                      Ces autos montées à 99% ont bel et bien passé la douane, ont été inspectées par des organismes gouvernementaux etc. Or, il a fallu un scoop médiatique pour nous révéler le pot aux roses.

                      En attendant d'autres scoops concernant Rebrab.
                      وإن هذه أمتكم أمة واحدة

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                      • #12
                        Je déplore le manque de leadership de l'état, il est où pour réglementer la chose et assurer le suivi et l'application?.
                        Ces autos montées à 99% ont bel et bien passé la douane, ont été inspectées par des organismes gouvernementaux etc. Or, il a fallu un scoop médiatique pour nous révéler le pot aux roses.
                        La réalité n'est pas en ce que l'on t'a montré en te suggérant que la voiture était montée.

                        En voyant sur une photo une coque d'oeuf , rien ne te dit que tu peux compter sur leur jaune pour monter ta mayonnaise.

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                        • #13
                          KHORE,
                          Tu sembles appuyer un groupe contre un autre, l'optimum est de mettre tout ce monde au pas sans perdre personne. L'instinct de l’entreprenariat est un besoin crucial pour toute économie, garder les gens ayant la bosse des affaires et les faire épanouir exige un respect des lois et des balises, il n'est pas l'apanage de nos décideurs du moment malheureusement.
                          وإن هذه أمتكم أمة واحدة

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                          • #14
                            En attendant d'autres scoops concernant Rebrab.
                            Déjà, du temps de l'éclatement de l'affaire Khalifa, en 2004-2005, des gros rentiers voraces s'acharnaient à "fouiller les poubelles" dans l'espoir de faire tomber Rebrab comme était tombé le "bébé joufflu", l'enfant chéri, au départ, puis renié et diabolisé, à la fin, du système rentier. Les années passant, il faut bien finir par admettre que Rebrab est un vrai capitaine d'industrie. Tant pis, si cela est insupportable pour ceux qui veulent contre tout bon sens mettre dans le même gros sac poubelle noir tous les algériens sans exceptions.

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                            • #15
                              Mahieddine Tahkout, le punching ball de l’échec industriel algérien (Opinion)
                              L'échec industriel est déja constaté au niveau des sociétés nationales ou beaucoup d'argent a été dépensé sans résultat . Ces journalistes corrompus et khobzistes devraient faire un petit tour au niveau du complexe véhicules industriels de la SNVI .
                              Selon la fiche tchnique ,il était prévu un taux d'intégration de 100% dans une durée de 10 ans après le démarrage . Aprés plus de 40 ans de fonctionnement , la SNVI continue d'importer toutes les pièces pour l'assemblage .Voila ou réside les problèmes cruciaux de l'économie algérienne .du khorti ,du khorti et du spectacle populiste .

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