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ILS ONT TORPILLÉ LE RÊVE DE TOUT UN PEUPLE Les "sous-marins" de la République

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  • ILS ONT TORPILLÉ LE RÊVE DE TOUT UN PEUPLE Les "sous-marins" de la République

    C'est sûrement à ce signe, et à lui seul, que l'on reconnaît la maladie dont souffrent des institutions de notre République. C'est un symptôme qui court dans les pays déjà minés par le mal du siècle, celui de la corruption. Du «piston». Et de la dilapidation des deniers publics. L'argent du peuple se transforme en rente pour entretenir les collaborateurs et l'entourage familial des «patrons».
    On a beau crier au scandale, au vol, à la rapine, mais cela restera comme une fatalité, sans écho. Ces chefs d'entreprises ne veulent pas se soumettre au contrôle, ni à celui de l'IGF, ni encore moins à celui de la Cour des comptes dont l'existence a échappé par miracle à la disparition.
    Aujourd'hui, le diagnostic est posé: la République des copains et des coquins s'installe.
    En l'espace de quelques jours seulement, n'avons-nous pas assisté au remplacement de trois P-DG? Air Algérie, Sonatrach et Mobilis? Et cela sans que l'on daigne nous fournir les raisons exactes de toutes ces nominations à des postes extrêmement sensibles comme à Sonatrach ou Air Algérie.
    Les Algériens ont été fort surpris d'apprendre que Amine Mazouzi a été viré presque comme un «malpropre» de son poste de P-DG de Sonatrach deux ans à peine après sa nomination. Cette éviction, faute d'explications claires et crédibles, a ouvert le champ à toutes sortes de spéculations qui ont entaché la crédibilité de l'Etat algérien. Sur les sites électroniques spécialisés dans les «affaires algériennes» rien n'est épargné sur les motifs réels ou supposés de ce que d'aucuns qualifient, non sans raison, d'«exécution» pour offrir le trône de Sonatrach à un homme loin d'incarner un parangon de vertu. Son passé sulfureux, accusent ses détracteurs, n'est pas inconnu des milieux pétroliers.
    Qu'on nous dise, dès lors, simplement pourquoi et comment Amine Mazouzi a failli à la mission qui lui a été dévolue lorsqu'il avait été nommé à ce poste. Apprenons ainsi à agir en toute transparence pour que nos concitoyens soient convaincus que nos dirigeants ne leur cachent rien de ces nouveaux tours de «passe-passe» dont l'Algérie est accusée d'être devenue maître en la matière. Rien ne nous permet, jusqu'à présent, de douter de la compétence de M. Ould Kaddour, appelé à redresser la barre d'un navire qui menacerait de chavirer, mais le bon sens et la raison exigent de fournir à l'opinion nationale ce qu'un «remplacement» en lexique politique et managérial veut signifier à un moment où le destin de l'Algérie est lié à l'évolution de la courbe du prix du baril de pétrole. Il y a quelques années, Chakib Khelil avait été accusé de vouloir brader nos puits de pétrole aux compagnies américaines, n'eut été la riposte salutaire du Président Bouteflika qui a finalement torpillé la mise d'une transaction qui nous aurait coûté les yeux de la tête. Cela, je crois, justifie amplement pourquoi nous voulons, aujourd'hui, tout savoir de ces «départs» et «arrivées» de nouveaux dirigeants dont l'économie nationale risquerait de ne jamais s'en remettre.
    Air Algérie, pour sa part, a continué à patauger dans la crise jusqu'au départ de Abdou Bouderbala. Son successeur à la tête de ce pavillon national est un «enfant de la boîte» nous dit-on. Il a le profil idoine pour remettre les choses en ordre et donner un nouveau souffle à une compagnie aérienne qui commençait à battre sérieusement de l'aile. Dont acte.
    Mais qu'en est-il du nouveau DG de Mobilis, Ahmed Choudar, qui fait son entrée dans cette boîte à la manière d'un cow-boy bravant la porte d'entrée d'un «saloon»? Sitôt installé dans le fauteuil directorial, voilà qu'il joue déjà au petit malin à qui on ne la fait pas, croyant toujours utile ou nécessaire de rappeler à quelques privilégiés que «c'est à la Présidence et uniquement à la Présidence» qu'il doit sa nomination et à elle seule qu'il sera appelé à rendre des comptes. Mais qui pourrait prétendre le contraire?
    Ou alors chercherait-il déjà à s'affranchir du contrôle direct de son supérieur hiérarchique, M.Kebbal? De sa ministre de tutelle, Iman Houda Feraoun?
    Tandis que les autres opérateurs de téléphonie mobile interviennent presque chaque jour dans les médias pour sensibiliser sur les nouvelles offres faites à leurs clients, le dernier patron a été celui de Djezzy qui a intervenu cette semaine dans le quotidien L'Expression. Le nouveau promu de Mobilis ne semble pas, lui, du tout avoir inventé la poudre à canon! M. Choudar est issu du milieu des assurances et des banques. Ses concurrents de Djezzy et de Ooredoo, eux, ont une réputation à l'international comme experts en matière de téléphonie mobile. Qui a donc pris la décision de confier les manettes de Mobilis, cet opérateur historique, à un illustre inconnu jusque dans le moteur de recherche de Google? Mobilis demeure, à ce jour, le seul opérateur à avoir subi le passage de tout un «ballet» de managers dont la durée de vie est la plus limitée de toute l'Histoire de la téléphonie mobile. A quoi est dû tout ce mal chronique?
    En attendant, les autres concurrents ont pris de l'avance. Ils marquent sérieusement leur territoire.
    Mais aussi leur différence avec l'improvisation qui prévaut à Mobilis et dont Mme Iman Houda Feraoun en porte déjà une part de responsabilité. N'est-il pas temps de changer les méthodes de désignation des managers de nos sociétés nationales? Ailleurs, dans d'autres pays, ce sont des commissions parlementaires qui passent au crible le choix de candidats, qui examinent à la loupe leurs profils pour voir s'ils répondent ou non aux critères exigés par le poste en question. Et surtout s'ils en ont le gabarit.
    Elle est révolue l'époque où des décideurs faisaient la pluie et le beau temps en élisant pour service rendu ou par un quelconque penchant parental, des hommes dont la seule distinction, n'est ni le diplôme, ni encore moins l'expérience, mais la seule soumission au chef!
    Ces «sous-marins» de la République torpillent ainsi le rêve de tout un peuple.
    Et c'est là où commence tout le «mal algérien» avant de contaminer d'autres secteurs stratégiques.
    [email protected]
    Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
    (Paul Eluard)
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