Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Pays musulmans: pourquoi l'intelligenstia n'ose critiquer que depuis l'étranger?

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Pays musulmans: pourquoi l'intelligenstia n'ose critiquer que depuis l'étranger?

    " Si des critiques sont à formuler contre l'Algérie, il faut les dénoncer ici et non depuis l'étranger au risque de paraître louche" (dixit l'admirable Rachid Boudjedra in le soir d'Algérie).

    "Indignez-vous!

    La chambre correctionnelle de Rabat a condamné Hind Achabi à deux ans de prison ferme pour adultère. Elle est accusée d’avoir entretenu une relation extraconjugale avec un entrepreneur marocain qui a écopé de 7 mois de prison... Ces faits se déroulent au Maroc, en 2017, dans une totale indifférence.
    Rien. J’ai beau tendre l’oreille je n’entends qu’un murmure, un bruissement très léger, venus des éternels courageux qui se battent pour les libertés individuelles. Mais sinon, rien que le vide et le silence.

    Le 23 mars, la chambre correctionnelle de Rabat a condamné en appel la femme d’affaires Hind Achabi à deux ans de prison ferme pour adultère. Poursuivie par son mari, un diplomate koweitien, elle est accusée d’avoir entretenu une relation extraconjugale avec un entrepreneur marocain qui, lui, a écopé de sept mois de prison… Voilà les faits. Ils se déroulent au Maroc, en 2017, dans une quasi totale indifférence.

    Dans notre pays, qui a signé des conventions internationales, qui ne cesse de mettre en avant son attachement au «processus démocratique», qui se targue d’être un modèle d’ouverture et de diversité, oui, dans ce pays-là, une femme est condamnée à de la prison ferme pour adultère. Vous voulez savoir ce que les Marocains en disent? Vous imaginez qu’une vague de protestation a soulevé le pays comme un seul homme? Que des milliers de gens ont écrit, pétitionné, manifesté, pour défendre la dignité de toutes celles et tous ceux qui croupissent derrière des barreaux pour avoir «trompé» leur légitime époux(se)?

    Non. Et en vérité, je vous déconseille d’aller consulter les réseaux sociaux ; vous pourriez y perdre ce qui vous reste de foi en l’humanité. La lecture des commentaires sur cette affaire a de quoi faire vomir ; j’ai rarement lu autant de méchanceté, de misogynie, de pure aigreur, de haine sociale mâtinée de moralisme. «Bien fait pour elle, sale chienne!». «Qu’elle paye pour avoir déshonoré son mari». «En prison, sale bourgeoise, ton fric ne te servira à rien». Cette logique vindicative et mesquine me désole à un point que je ne saurais décrire.

    Je ne cesse de me demander comment la société peut accepter avec une telle apathie, une telle indifférence, cet état de fait, cette succession d’affaires qui foulent au pied les libertés individuelles? Mais, me direz-vous, ça ne fait pas partie des priorités des gens! Ils ont bien autre chose à penser et je n’aurais, moi, que des indignations bourgeoises. Mais je me demande surtout pourquoi aucun intellectuel, aucun artiste, aucun homme ou femme politiques ne montent au créneau pour s’insurger contre cette sentence dégradante et contre la loi qui la permet? Pour défendre une fois pour toutes des libertés individuelles que tout le monde réclame en privé mais que personne ne défend en public?

    Samedi dernier, au Salon du livre de Paris, il fallait voir ce Maroc fier de lui. Ce Maroc des gens de lettres, de gens ouverts, porteurs de valeurs de lumières. Il fallait entendre les discours d’intellectuels, de politiques, d’experts, de chercheurs, qui ne manquaient ni de brio ni de lucidité. Mais à eux, je demande: que faisons nous de tout cela? De nos plumes, de nos voix? Nous devrions, sans cesse, être des “inquiéteurs“, des empêcheurs d’incarcérer en paix.

    Nous devrions être les mauvaises consciences, toujours en éveil, les petites voix qui disent non, c’est assez, les chiens de garde de la dignité! Nous devrions pointer du doigt ces injustices ignobles, hurler comme j’ai envie de le faire face à l’ignominie qui consiste à enfermer une femme adulte pour une relation sexuelle consentante! Nous nous devons de refuser qu’on puisse séparer des enfants de leur mère, briser des destins, pour un acte qui relève de la sphère privée, de la morale peut-être (et encore!) mais pas de la légalité.

    «Que vais-je faire aujourd’hui pour ne pas perdre ma qualité et ma fierté d’homme?» écrit notre grand poète Abdellatif Laâbi. La lâcheté et le silence nous déshonorent. Comme nous déshonorent ces arguments que je ne supporte plus d’entendre: «la société marocaine n’est pas prête». «Il ne faut pas brusquer les choses». «Ici, ce n’est pas la France». Ah, parce que la société est prête pour la violence, l’indignité, l’humiliation mais ne le serait pas pour le respect des droits et la pédagogie en terme de libertés individuelles? Et pire que tout, je suis fatiguée de ceux qui disent: «il suffit d’être discret» ou encore «au Maroc on peut s’arranger», prouvant bien que les gens ont intériorisé l’arbitraire et n’ont plus, contre lui, aucun élan de révolte.

    Sans des hommes et des femmes engagés, en colère, sans cesse sur le qui-vive, on ne pourra faire triompher la liberté de conscience, la liberté de disposer de son corps. On ne pourra pas gagner la bataille de l’égalité en matière d’héritage ou lutter efficacement contre l’homophobie. Je veux rendre ici hommage à tous les individus, trop souvent isolés, pas assez soutenus, qui se battent sans relâche pour nos libertés."


    Leila Slimani in le 360.ma

  • #2
    Mais je me demande surtout pourquoi aucun intellectuel, aucun artiste, aucun homme ou femme politiques ne montent au créneau pour s’insurger contre cette sentence dégradante et contre la loi qui la permet?
    Dans les pays arabes, c'est la faute des artistes.
    Une nouvelle génération d'artistes serait nécessaire dans le style :
    Lama avec; les petites femmes de Pigalle
    Brel avec; la chanson des vieux amants ou "laisse moi devenir l'ombre de ton chien"

    Ce type de chansons à la télé et chanter en arabe, la télé est l'unique havre de culture des masses populaire.

    Commentaire


    • #3
      L'auteure ferait mieux de se révolter contre sa condition d'esclave au lieu de parler de l'adultère et des droits des homosexuels.
      Le rôle de l'intelligentsia est d'œuvrer pour améliorer les conditions de vie des gens, leurs droits humains et à réveiller le monde contre un état des lieux déplorable.
      La semaine passée une jeune femme (mule) a succombé dans des conditions de travail atroces, il y a quelques temps un marchand de poisson fut broyé dans une benne à ordures, ...
      وإن هذه أمتكم أمة واحدة

      Commentaire


      • #4
        Par ce que Saoudiya, Qatar, la Jordanie et le Maroc sont des dictatures royales qui doivent chuter

        Commentaire


        • #5
          @Loughzel" Par ce que Saoudiya, Qatar, la Jordanie et le Maroc sont des dictatures royales qui doivent chuter"

          Ainsi que la dictature algérienne. Combien de pseudo écrivains algériens (Sansal, Khadra) se sont faits une fortune en critiquant leur pays depuis l'étranger?

          Mais est-ce honorable?

          Commentaire


          • #6
            Près de 2 millions de marocains vivent sous le seuil de pauvreté, un tiers de la population marocaine est analphabète, 2 millions de marocains souffrent de malnutrition mais pour les bagages oubliés de la colonisation, le vrai problème au Maroc, c'est l'interdiction de l'adultère !

            Commentaire


            • #7
              @benouycef" " Près de 2 millions de marocains vivent sous le seuil de pauvreté, un tiers de la population marocaine est analphabète, 2 millions de marocains souffrent de malnutrition mais pour les bagages oubliés de la colonisation, le vrai problème au Maroc, c'est l'interdiction de l'adultère !"

              Le problème ne réside pas ce niveau dès lors qu'il s'agit de deux sujets différents.

              En l'occurrence,l'écrivaine marocaine, à juste raison, soulève un problème ignoré par tous.

              Au même titre, lorsque l'ancienne garde des Sceaux française Rachida Dati- mère célibataire- se consacre à la publicité infecte envers les avancées démocratiques ainsi que pour le statut des femmes au Maroc; il n'est pas certain qu'au royaume chérifien qu'elle puisse défendre son droit légitime d'être mère sans union conjugale?
              Dernière modification par rago, 02 avril 2017, 15h41.

              Commentaire


              • #8
                Une vraie kamela daoud, elle serait capable d'aller militer dans les ghettos de casa pour le mariage homo.... Afin de libérer la société, faire progresser la tolérance.. Toussa toussa.... Et plus encore
                Complètement a la masse cet élevage "d'intellectuels" nourris aux ogm fabriqués dans les labos de l'alliance française

                Commentaire


                • #9
                  En s'indigniant contre cette affaire, Leila Slimani s'insurge envers l'arriérisme régnant au Maroc.


                  -Mariage des mineures au Maroc : Une affaire sordide à Azilal

                  A l’origine de ce rapport, l’association La Voix de la Femme Amazighe, qui œuvre dans le cadre des droits des femmes au Maroc et le renforcement de capacités à travers différents programmes. L’étude, qui avait pour but de «[diagnostiquer le] phénomène de mariage des filles mineures entre législation, jurisprudence et pratique», a concerné les jeunes filles de la province d’Azilal, au centre-nord du royaume. Une province où il est de coutume de marier des filles dès leur plus jeune âge et en prononçant seulement la sourate «Fatiha», un mariage oral et sans aucune valeur juridique donc, leur sapant ainsi tout droit.

                  Cette observation a également mené l’association à proposer des solutions et des propositions contre ces faits, tels que la suppression immédiate des dispositions juridiques autorisant le mariage d’enfants, l’adoption de l’approche genre dans la nomination des juges ou encore le renforcement de la réforme législative.

                  Un rapport qui s’inscrit notamment dans le projet de lutte contre le mariage des filles mineures dont l’organisation est à la tête. L’âge minimum légal du mariage est passé depuis 2004 de 15 à 18 ans, comme l’édicte la Moudawana, le Code marocain de la famille. Ce dernier énonce d’ailleurs dans son article 19 : «La capacité matrimoniale s’acquiert, pour le garçon et la fille jouissant de leurs facultés mentales, à dix-huit ans grégoriens révolus». Néanmoins des exceptions existent, d’autant plus que le même texte établit que le mariage avant cet âge, «par le biais de recours à la justice, qui rend une autorisation de mariage du mineur (e) selon des conditions spécifiques et une procédure spéciale», est légal.

                  Source: ya...................bi

                  Commentaire


                  • #10
                    Le problème ne réside pas ce niveau dès lors qu'il s'agit de deux sujets différents.

                    En l'occurrence,l'écrivaine marocaine, à juste raison, soulève un problème ignoré par tous.
                    Je n'ai pas vu madame Slimani demandé aux marocains à s'indigner de la pauvreté, de l'analphabétisme ou de la mort de Mouhcine Fikri. Peut-être considère-t-elle la protection de la bourgeoisie occidentalisée plus importante que le bien-être du peuple marocain musulman

                    Commentaire


                    • #11
                      La malnutrition AU MAROC
                      Ils ne leur on pas lavé les cerveaux ils les ont mit dans du Javel.

                      Commentaire

                      Chargement...
                      X