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Condition: Le revenu universel, une solution au casse-tête des subventions en Algérie ?

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  • Condition: Le revenu universel, une solution au casse-tête des subventions en Algérie ?

    L’idée est simple et de plus en plus en vogue : distribuer un revenu de base à tous les citoyens qu’ils soient adultes ou mineurs afin de garantir un minimum vital à tous. Ce schéma remplacerait le système actuel complexe d’aides (allocations, aides et autres). Il remplacerait aussi le système de subventions aux produits de première nécessité qui, aujourd’hui, n’encourage pas la production nationale en subventionnant massivement des importations (essentiellement de lait et de blé) ainsi que des ressources non renouvelables (l’énergie et l’eau).

    Pour l’énergie et l’eau, le système actuel, ne permet pas le développement des grandes compagnies nationales, comme Sonelgaz et l’Algérienne des Eaux (ADE) car il force les prix à des niveaux trop bas et le recours à l’endettement subventionné par les banques publiques n’est pas une solution pérenne à ce déséquilibre et induit des risques pour notre système financier. Un simple revenu universel serait-il la solution à toutes ces distorsions ? Un moyen d’assurer une redistribution équitable et exhaustive de la richesse en évitant les erreurs inévitables et la fraude potentielle liées au ciblage ?

    Un moyen de ne pas oublier les femmes, rétribuant ainsi justement un travail essentiel qui n’a jamais fait l’objet de rétribution : élever la prochaine génération d’Algériens ? Un moyen de tenir compte de la taille des familles en n’oubliant pas les enfants ? Un moyen de protéger les personnes âgées, assurant ainsi un minimum de retraite pour toutes les personnes âgées, dont le besoin de

    prise en charge ira en grandissant (en 2030, 14% de la population aura plus de 60 ans) ? L’idée de ce revenu universel est née du dilemme auquel font face les économies modernes mais aussi bientôt les pays émergents qui font le saut de la désindustrialisation précoce, passant de la case agricole à la case service sans avoir développé la productivité via l’industrie du fait notamment du progrès technologique qui fait que l’industrie est de plus en plus automatisée et robotisée et de moins en moins créatrice d’emplois.

    L’industrie représente 5% du PIB algérien, et même si cette part croît en investissant dans les filières pertinentes, elle ne sera pas nécessairement pourvoyeuse d’emplois : soit l’industrie sera à fort contenu capitaliste (comme la pétrochimie) soit elle sera manufacturière et robotisée. Le dilemme de la création massive d’emplois est aussi d’actualité pour l’Algérie tout comme l’est le problème de la désindustrialisation précoce pour les pays émergents (l’industrie créant moins d’emplois, ce sont aujourd’hui les services qui drainent le gros de l’emploi). Par ailleurs, les mutations de notre économie prendront du temps : la promotion de l’employabilité notamment des jeunes exigera de gros efforts d’accompagnement et de formation que la disponibilité d’un revenu universel rendra plus aisé. L’inefficacité et les gaspillages de notre modèle social actuel basé des subventions “universelles” tous azimuts et la difficulté, depuis plusieurs années, à lancer ne serait-ce qu’un pilote pour les subventions ciblées plaident pour une solution innovante qui sorte notre pays de l’impasse dans laquelle il se trouve.

    Par ailleurs, ce système part du principe que tout citoyen peut se rendre utile à sa communauté. Chacun d’entre nous s’occupant des membres de sa famille ou de son entourage via des actions bénévoles. Aussi rendre le bénévolat possible et attractif permettrait de débloquer tout un pan de services non rendus aujourd’hui et que nos concitoyens pourraient exercer pour se rendre utile et se réaliser socialement. Qu’il s’agisse de s’occuper de personnes âgées, de l’organisation ou l’animation de son quartier ou de structurer une démocratie participative au niveau de sa localité, par exemple. L’avantage de cette formule réside dans sa simplicité mais elle n’est pas sans écueils.
    L’un de ces écueils vient du taux insuffisant de bancarisation de la population algérienne, à moins de 50%, empêche ce système d’atteindre toute la population. Néanmoins la mise en œuvre de ce “Revenu universel” peut constituer un levier pour la bancarisation. Ainsi, par exemple, une des conditions à la perception de ce revenu pourrait être la détention d’un compte bancaire.


    Un autre écueil réside dans la détermination du montant optimal qui garantit à la fois un minimum vital à tous et qui ne contient pas de risque inflationniste trop important. En effet, à production constante, distribuer du revenu supplémentaire augmente le revenu de la population et par conséquent sa demande et les prix des produits. Cependant, les analyses préliminaires de ce nouveau système -aussi bien théoriques que tirées d’expériences pilotes- montrent que le risque inflationniste n’est pas avéré. Nous nous garderons de nous prononcer définitivement sur ce sujet, mais quelques éléments peuvent commencer à nous éclairer.


    En effet, pour une partie de la population, ce revenu viendrait se substituer aux subventions et aides ciblées. Il servirait à acquérir des produits aux prix libres et non administrés. Il suffira d’ajuster le montant du revenu universel pour compenser toute inflation naturelle. Une telle libéralisation des prix sera une incitation forte à produire compte tenu de l’attrait de revenus supérieurs pour les producteurs et par conséquent stimulera la production nationale.
    Pour la partie la plus pauvre de la population, ce nouveau revenu pourrait stimuler une nouvelle gamme de produits à bas prix pour répondre à une nouvelle catégorie de demande solvable et durable mais à petit budget. On peut penser à des meubles pas chers en kit produits localement avec des produits locaux comme la palme de dattier par exemple.


    Pour les catégories les plus aisées, un impôt progressif pourra lisser le surplus de revenu induit par ce revenu universel et par définition leur sera également attribué. Ce lissage du revenu via les impôts est plus simple et plus précis et évite de gaspiller le budget de l’État dans des subventions aux carburants ou à l’eau qui serviraient à des biens de luxe.


    Quelques simulations préliminaires, en utilisant le montant des subventions alimentaires, au logement et énergétique, ont permis de situer ce revenu autour de 7 500 DA par habitant et par mois (en faisant l’hypothèse que ce revenu concernerait les plus de 15 ans), ce qui pourrait réduire l’incitation à arrêter les études à cet âge, et que les revenus élevés ne seraient pas concernés par ce revenu universel qui sera écrémé via une taxation progressive).
    Il n’est pas encore certain que cette solution soit la panacée mais elle mérite que nos économistes et notre gouvernement se penche dessus.


    Un pilote en la matière serait le bienvenu, et pourquoi ne pas mettre l’Algérie à l’avant-garde de l’innovation économique et sociale ? Et si nous commencions à adopter une approche humble et innovante qui consiste à tester les politiques publiques avant de les généraliser ?
    À bon entendeur…
    source: algerie 360

  • #2
    Une idée pas du tout bête et toute simple proposée par l'association NABNI. (moi je l'appelerai plus Think-Thank NABNI comme le définissent les américains).

    Cet idée est interessante sur le principe : En effet, éliminer les subventions et les remplacer par un revenu universelle pour tout le monde. Apparement, ca parait équitable.

    Mais, je ne suis pas sûre que ca soit le cas. C'est pas équitable. Car beaucoup de ceux qui officiellement n'ont pas de revenus, ont en fait, beaucoup de revenus.

    Et çà serait encore plus équitable, si ce revenu universelle sera donné qu'à ceux qui le méritent. Et là, les économies seront énormes. En plus de tous les milliards d'importation qui passent chez les voisins sous forme de contrebande, et qui s'arrêteraint comme par miracle, car plus de subventions.

    Malheureusement, c'est le coté applicabilité qui pose problème. Difficile de connaitre en algérie, ceux qui sont réellement dans le besoin.
    Beaucoup vivent paisiblement grace à l'économie informelle. Certains sont même pleins aux as. Alors que pour l'état, ils sont considérés dans le besoin.
    Dernière modification par Pomaria, 31 mars 2017, 18h38.
    Lorsque vous changez votre manière de voir les choses, les choses que vous voyez changent !

    Ne cédez donc plus à la tentation de victimisation, si vous voulez êtes l’acteur principal de votre vie.

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    • #3
      En effet, éliminer les subventions et les remplacer par un revenu universelle pour tout le monde. Ca parait équitable.
      exact, baraka Allahou fik

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      • #4
        Si on commençait déjà par donner ce revenu aux personnes qui sont privées de toute ressource financière (chômeurs, femmes au foyer, étudiants, vieilles personnes sans pension, etc.), ça serait un bon début. Et rien n'empêche de réfléchir, au fur et à mesure, à l'étendre à d'autres catégories.

        Le problème, c'est que dans ce pays le système de gouvernance est à des années-lumière de ce qui circule comme idées, y compris dans sa propre société. Juste à titre d'exemple, aujourd'hui des milliers de milliards de dollars sont générés annuellement rien que sur le marché Internet, alors qu'en Algérie on peine encore à trouver une solution d'e-paiement acceptable !
        Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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        • #5
          fortuna
          Si on commençait déjà par donner ce revenu aux personnes qui sont privées de toute ressource financière (chômeurs, femmes au foyer, étudiants, vieilles personnes sans pension, etc.), ça serait un bon début. Et rien n'empêche de réfléchir, au fur et à mesure, à l'étendre à d'autres catégories.
          Vraiment inapplicable !

          Ca sera une injustice grave pour un large pan d'algérien qui ne sont ni considérés comme chomeurs, ni femme au foyer, ni étudiant; ni... etc,
          mais dont tout arrêt des subventions vont les mettre à la rue !

          La généralisation de l'informel en Algérie, fait que l'état n'a plus aucun moyen de connaitre les revenus réels des algériens.
          Lorsque vous changez votre manière de voir les choses, les choses que vous voyez changent !

          Ne cédez donc plus à la tentation de victimisation, si vous voulez êtes l’acteur principal de votre vie.

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          • #6
            Pomaria

            En même temps, gaspiller les ressources de l'Etat sur des gars comme Tahkout ou Rebrab (et ils sont légion), ça serait encore plus injuste.

            Je préfère distribuer ce revenu à des gens qui sont formellement identifiés comme étant réellement dans le besoin, quitte à ce que de petits malins en profitent (on peut toujours imaginer un dispositif pour punir a posteriori les contrevenants), que de gaspiller des milliards de dinars à engraisser des nantis.

            Mais encore une fois, on est toujours devant le même problème que celui des subventions : un manque flagrant d'engagement de la part du gouvernement en faveur de think tanks qui soient en mesure d'approfondir les réflexions sur des sujets aussi importants pour la bonne santé de l'Etat et de la société.
            Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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            • #7
              Je crois que la 1ere chose que le gvt a à faire, c'est de créer un fichier national sérieux.
              Et puis accorder une aide ciblée à partir de critères bien définis...
              et enlever tout subventionnement généralisé, ca devient un vrai gouffre, de dépravation, de gaspillage et de déficits, sans aucun sens éthique.

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              • #8
                bachi
                et enlever tout subventionnement généralisé, ca devient un vrai gouffre, de dépravation, de gaspillage et de déficits, sans aucun sens éthique.
                en plus, ces subventions a corrompu tout le monde, et beaucoup d'intermédiaires se sucrent un max dessus !
                Lorsque vous changez votre manière de voir les choses, les choses que vous voyez changent !

                Ne cédez donc plus à la tentation de victimisation, si vous voulez êtes l’acteur principal de votre vie.

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                • #9
                  Dans un pays où tout se fait au noir ,c'est difficile de cerner les choses ...C'est toujours les mêmes qui vont se servir .
                  L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit.”Aristote

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                  • #10
                    Espèces de sans-cœur, enlever de l'argent aux maffieux et aux importateurs ...

                    Un pilote en la matière serait le bienvenu, et pourquoi ne pas mettre l’Algérie à l’avant-garde de l’innovation économique et sociale ?
                    Une application de la justice sociale. Ainsi l'argent qui était destiné aux quelques requins de l'import se retrouvera introduit dans le cycle état-citoyen-caisses des producteurs locaux.
                    Le staff actuel me pousse au scepticisme, avec toute la volonté du monde il finira par l'appliquer dans 20 ans ... après tout le monde.
                    Content que des journalistes sérieux et wled familia commencent à pousser l'idée de l'avant, Bravo!
                    وإن هذه أمتكم أمة واحدة

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                    • #11
                      Diriger les subventions uniquement vers les plus pauvres, les etats du maghreb ne peuvent le faire parce que ils ne savent tout simplement pas le faire
                      Il faut etre capable a tout moment d'identifier un "pauvre" , les institutions n'ont pas ce savoir faire.... Et pour l'acquérir il faut une volonté politique, du temps et des moyens

                      Cette idée de revenu universel me semble a première vue très intéressante.
                      On donne un revenu de base a tout le monde ensuite on reprend cet argent aux plus riches via les impots et les taxes
                      Car autant il est difficile d'identifier un pauvre ( surtout avec le niveau de l'informel).... Autant identifier un "riche" est bien plus simple, il a des habitudes de consommation facilement repérable

                      Le seule défaut de cette idée c'est qu'elle est trop novatrice

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                      • #12
                        Il faut rester réaliste et pragmatique.

                        Le système algérien a longtemps été imprégné d'une culture d'économie de rente et de redistribution aux fins de préserver la paix sociale. Ce n'est pas du jour au lendemain qu'on risque de révolutionner le barzac.

                        En matière de fiscalité, mis à par les impôts indirects (TVA, etc.), la seule fiscalité directe qui rentre régulièrement dans les caisses est celle des revenus pétroliers et la retenue à la source sur les salariés. Pour le reste, c'est au tout-venant et, je dirais, à la tête du client.

                        De là à espérer cadrer le milieu de l'informel dans un avenir proche, il ne faut pas rêver non plus. D'ailleurs, le gouvernement a même tenté une opération d'amnistie dans ce secteur en 2015 qui s'est soldée par un fiasco retentissant, ayant valu son poste au ministre des finances de l'époque, M. Benkhalfa.
                        Dernière modification par fortuna, 31 mars 2017, 21h04.
                        Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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