L’Algérie semble désormais dans l’incapacité de contenir le flux de réfugiés subsahariens qui se déverse sur son territoire. Au cours de ces derniers jours, des centaines de personnes ont traversé les frontières sud du pays dans l’espoir de trouver une terre d’asile qui leur épargnera des souffrances qu’elles ont fuies.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Des témoins oculaires rapportent donc que d’importants groupes de réfugiés ont franchi ces derniers temps les frontières de l’extrême sud du pays. «C’était vraiment impressionnant», rapporte un cadre en tournée d’inspection dans des structures étatiques de In Guezzam».
«En file indienne, des centaines de personnes se déplaçaient sans trop savoir où se diriger. Pour nous, le spectacle n’est pas nouveau, à chaque déplacement nous avions coutume de rencontrer des groupes de Subsahariens affichant un air perdu, mais ils étaient nettement moins nombreux. Cette fois, c’est vraiment autre chose.» La description faite des images aperçues par d’autres témoins qui faisaient partie du voyage donne froid dans le dos.
Les groupes sont composés majoritairement de femmes accompagnées de jeunes enfants, des bébés sont accrochés au cou ou au dos de certaines d’entre elles, les petits sont également chargés de porter des ballots où ont été mis visiblement des affaires nécessaires.
La majorité avance les mains nues. L’histoire, l’expérience a appris au fil du temps que ces Africains vivant dans une précarité absolue délaissent derrière eux le peu qui leur servait à vivre. Ou à survire. Selon les témoins qui nous ont rapporté ces scènes, ces réfugiés proviennent du Niger, pays situé à 300 km de la localité de In Guezzam. Parmi eux se trouvent également des Maliens. Deux pays soumis à une situation inextricable.
Les dernières informations en provenance du Mali révèlent que 3,2 millions de personnes se trouvent actuellement dans l’insécurité alimentaire alors que la situation sécuritaire prévalant dans le nord du pays plonge les populations dans une instabilité et une terreur permanentes.
Les difficultés observées dans la mise en place du processus de paix (parrainé et supervisé par l’Algérie) dans cette région ont généré un sentiment de lassitude et de désespoir au sein des Maliens du Nord qui préfèrent ainsi fuir les lieux.
La situation est quasiment similaire au Niger, un pays en naufrage qui tente de lutter de toutes ses forces contre la famine et les terribles attaques de Boko Haram.
Pour en savoir plus sur ce nouvel afflux de réfugiés, nous avons tenté de contacter les responsables locaux, malheureusement injoignables.
Certaines personnes ont affirmé que des précisions seraient probablement livrées au public ces prochains jours.
Mais il apparaît d’ores et déjà que les autorités compétentes aient décidé de fermer les yeux sur le phénomène. «Comment faire autrement ? confie une source concernée par le problème. Pensez-vous que l’Algérie, qui a des accords internationaux en matière de droits de l’Homme, puisse bloquer autant de personnes en plein désert ? Cela impliquerait une mort certaine pour toutes ces personnes qui ont déjà eu à traverser, au péril de leur vie, de grandes étendues arides, les conditions extrêmes traversées ont peut-être déjà provoqué la mort de plusieurs d’entre eux, cela arrive très fréquemment.
Quand ils arrivent aux frontières, ils sont déjà épuisés, à bout de souffle, ils sont en manque d’eau et de nourriture. Pensez-vous qu’on puisse leur demander de rentrer chez eux ? Nous sommes face à un fait accompli qui exige de nous un grand sang-froid mais aussi un grand sens d’humanisme. Le problème est que toutes ces personnes vont chercher à rejoindre le Nord à présent».
Au Nord, la présence de Subsahariens déversés dans de très nombreuses villes avait, on s’en souvient, plongé le pays dans une réelle crise. Très peu habituée à une présence africaine massive, la population algérienne a réagi, parfois avec une très grande violence, exigeant des autorités un départ immédiat de ces réfugiés des localités où ils s’étaient installés.
La situation, qui tournait souvent à de véritables scènes de combats entre les deux parties (jeunes Algériens contre Subsahariens) a contraint les responsables à prendre des mesures immédiates qui se sont traduites par une décision de rapatrier les concernés vers leur pays d’origine. Accusées d’avoir malmené ces réfugiés durant cette opération, les autorités algériennes ont réagi (à travers un communiqué du ministère des Affaires étrangères) en révélant que ces derniers avaient parfois fait preuve de comportements intolérables, notamment avec les bénévoles du Croissant-Rouge.
L’affaire avait également fait un grand bruit au Mali, où des personnes rapatriées avaient décrié le traitement qui leur avait été réservé durant leur transfert.
Les incidents semblent, cependant, rapidement avoir été oubliés.
La misère et l’insécurité ont remis sur les routes les populations.
A. C.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Des témoins oculaires rapportent donc que d’importants groupes de réfugiés ont franchi ces derniers temps les frontières de l’extrême sud du pays. «C’était vraiment impressionnant», rapporte un cadre en tournée d’inspection dans des structures étatiques de In Guezzam».
«En file indienne, des centaines de personnes se déplaçaient sans trop savoir où se diriger. Pour nous, le spectacle n’est pas nouveau, à chaque déplacement nous avions coutume de rencontrer des groupes de Subsahariens affichant un air perdu, mais ils étaient nettement moins nombreux. Cette fois, c’est vraiment autre chose.» La description faite des images aperçues par d’autres témoins qui faisaient partie du voyage donne froid dans le dos.
Les groupes sont composés majoritairement de femmes accompagnées de jeunes enfants, des bébés sont accrochés au cou ou au dos de certaines d’entre elles, les petits sont également chargés de porter des ballots où ont été mis visiblement des affaires nécessaires.
La majorité avance les mains nues. L’histoire, l’expérience a appris au fil du temps que ces Africains vivant dans une précarité absolue délaissent derrière eux le peu qui leur servait à vivre. Ou à survire. Selon les témoins qui nous ont rapporté ces scènes, ces réfugiés proviennent du Niger, pays situé à 300 km de la localité de In Guezzam. Parmi eux se trouvent également des Maliens. Deux pays soumis à une situation inextricable.
Les dernières informations en provenance du Mali révèlent que 3,2 millions de personnes se trouvent actuellement dans l’insécurité alimentaire alors que la situation sécuritaire prévalant dans le nord du pays plonge les populations dans une instabilité et une terreur permanentes.
Les difficultés observées dans la mise en place du processus de paix (parrainé et supervisé par l’Algérie) dans cette région ont généré un sentiment de lassitude et de désespoir au sein des Maliens du Nord qui préfèrent ainsi fuir les lieux.
La situation est quasiment similaire au Niger, un pays en naufrage qui tente de lutter de toutes ses forces contre la famine et les terribles attaques de Boko Haram.
Pour en savoir plus sur ce nouvel afflux de réfugiés, nous avons tenté de contacter les responsables locaux, malheureusement injoignables.
Certaines personnes ont affirmé que des précisions seraient probablement livrées au public ces prochains jours.
Mais il apparaît d’ores et déjà que les autorités compétentes aient décidé de fermer les yeux sur le phénomène. «Comment faire autrement ? confie une source concernée par le problème. Pensez-vous que l’Algérie, qui a des accords internationaux en matière de droits de l’Homme, puisse bloquer autant de personnes en plein désert ? Cela impliquerait une mort certaine pour toutes ces personnes qui ont déjà eu à traverser, au péril de leur vie, de grandes étendues arides, les conditions extrêmes traversées ont peut-être déjà provoqué la mort de plusieurs d’entre eux, cela arrive très fréquemment.
Quand ils arrivent aux frontières, ils sont déjà épuisés, à bout de souffle, ils sont en manque d’eau et de nourriture. Pensez-vous qu’on puisse leur demander de rentrer chez eux ? Nous sommes face à un fait accompli qui exige de nous un grand sang-froid mais aussi un grand sens d’humanisme. Le problème est que toutes ces personnes vont chercher à rejoindre le Nord à présent».
Au Nord, la présence de Subsahariens déversés dans de très nombreuses villes avait, on s’en souvient, plongé le pays dans une réelle crise. Très peu habituée à une présence africaine massive, la population algérienne a réagi, parfois avec une très grande violence, exigeant des autorités un départ immédiat de ces réfugiés des localités où ils s’étaient installés.
La situation, qui tournait souvent à de véritables scènes de combats entre les deux parties (jeunes Algériens contre Subsahariens) a contraint les responsables à prendre des mesures immédiates qui se sont traduites par une décision de rapatrier les concernés vers leur pays d’origine. Accusées d’avoir malmené ces réfugiés durant cette opération, les autorités algériennes ont réagi (à travers un communiqué du ministère des Affaires étrangères) en révélant que ces derniers avaient parfois fait preuve de comportements intolérables, notamment avec les bénévoles du Croissant-Rouge.
L’affaire avait également fait un grand bruit au Mali, où des personnes rapatriées avaient décrié le traitement qui leur avait été réservé durant leur transfert.
Les incidents semblent, cependant, rapidement avoir été oubliés.
La misère et l’insécurité ont remis sur les routes les populations.
A. C.
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