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LE SYNDROME SEC : un quart des personnes âgées en sont atteintes

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  • LE SYNDROME SEC : un quart des personnes âgées en sont atteintes

    Le syndrome sec se définit par une diminution des sécrétions de certaines glandes induisant une sécheresse des muqueuses le plus souvent buccale et lacrymale mais pouvant aussi toucher d’autres organes tels la peau, les bronches, le nez, ou le vagin. Il se traduit par un ensemble de manifestations telles que : bouche sèche, soif accrue, langue collée au palais, parfois difficultés d’élocution ; sensation de sable dans les yeux, douleur et rougeur conjonctivale ; irritation nasale, rhinite croûteuse ; toux sèche persistante, hyper réactivité bronchique ; sensation de brûlure et irritation vulvo-vaginale…

    Le problème n’est jamais anodin car ces sécrétions glandulaires jouent le rôle stratégique de première barrière de défense contre les bactéries et parasites ; leur défaut va laisser la porte ouverte à toutes sortes de pathologies - inflammations oculaires, caries, aphtes, mycoses, infections du système digestif…- et altérer la qualité de vie.

    Ce trouble est un phénomène encore trop souvent ignoré ou négligé au Maghreb alors qu’il est répandu dans toutes les populations. On sait en particulier pour les personnes de plus de 60 ans qu’un quart d’entre eux en sont atteintes et qu’un autre quart environ en connaît des épisodes passagers. Il voit sa fréquence augmenter en raison des conditions nouvelles de l’environnement qui favorisent le dessèchement : climatisation, atmosphère surchauffée mais non humidifiée, pollution, sans oublier le travail sur ordinateur qui fatigue fortement les yeux. : la cadence du clignement tombe en effet rapidement à 3 à 4 fois par minute contre 15 en moyenne normalement, ce qui fragilise le film lacrymal. Son origine peut également s’expliquer par la prise de certains médicaments (plus de 400 spécialités pharmaceutiques sont susceptibles de provoquer des sécheresses), ainsi que par certaines pathologies dont le Gougerot-Sjögren est certainement la plus significative.

    Le syndrome de Gougerot-Sjögren (S.G.S.) fait partie des pathologies auto-immunes où le système immunitaire attaque les propres constituants de l’organisme et se caractérise par une inflammation des glandes exocrines. Outre les symptômes du syndrome sec, le malade présente généralement d'autres manifestations comme une fatigue intense très handicapante, des atteintes articulaires et musculaires…
    Le SGS est soit isolé (SGS dit primitif), soit associé à de nombreux autres troubles auto-immuns : polyarthrite rhumatoïde, lupus, maladie cœliaque, affections de la thyroïde, du foie, du sang... Le diagnostic n’est pas toujours aisé et demande des examens approfondis (recherche dans le sang d’anticorps spécifiques de type anti-SSA et anti-SSB, parfois révélateurs du syndrome de Gougerot, biopsie des glandes salivaires pour rechercher la présence de cellules – les lymphocytes – qui s’attaquent aux glandes, etc.)

    Le Gougerot-Sjögren touche entre 0,1 et 0,3 % de la population – soit près de 1O0 000 personnes par exemple au Maroc - et concerne essentiellement les femmes entre 40 et 60 ans dans une proportion de 9 femmes atteintes pour un homme. De plus, il accroît de quarante fois les risques de survenue de cancers, et il augmente par ailleurs, en cas de grossesse, l’éventualité d’une altération du cœur du fœtus.


    Le traitement de la sécheresse oculaire (la xérophtalmie)
    passe par l’emploi de larmes artificielles, gels lacrymaux et lubrifiants (de préférence sans conservateurs susceptibles d’aggraver la sécheresse et l’irritation oculaire en dissolvant le film lacrymal) et par des précautions par rapport aux facteurs d'irritation : fumée de tabac, air conditionné, vent, travail sur ordinateur pour lequel des pauses sont obligatoires…
    Pour le traitement de la sécheresse salivaire (la xérostomie), on utilise des salives artificielles en spray, des gels humectants, des médicaments pouvant augmenter la sécrétion ou à effets systémiques…Sont préconisés également un brossage régulier des dents, un contrôle dentaire avec détartrage tous les 6 mois, une hygiène rigoureuse des prothèses…sans oublier d’autres conseils de vie pratique : mastiquer du chewing-gum sans sucre, prendre le temps de mastiquer les aliments, sucer des bonbons sans sucre, boire de manière répétée en petite quantité…
    Le traitement du Gougerot-Sjögren reste symptomatique, aucune thérapeutique ne s’étant à ce jour avérée capable de modifier son évolution. Il fait appel aux anti-inflammatoires (comme la cortisone) et aux médicaments immunosuppresseurs.
    Il fait cependant actuellement l’objet d’essais très prometteurs par des biothérapies issues des nouvelles biotechnologies.

    Dr MOUSSAYER KHADIJA الدكتورة خديجة موسيار
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