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Rencontre de Trump et Xi Jinping: les dessous de l’entente forcée sino-américaine

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  • Rencontre de Trump et Xi Jinping: les dessous de l’entente forcée sino-américaine

    L’objet de la rencontre, crispée, entre les présidents Donald Trump et Xi Jinping Faire descendre d’un cran la tension entre les deux superpuissances.

    Entre le président des Etats- Unis, Donald Trump, et son homologue chinois, Xi Jinping, ensemble les 6 et 7 avril pour un sommet informel à Mar-a-Lago, dans la propriété du président milliardaire en Floride, l'essentiel était d'apprendre à se connaître. Et d'enrayer l'escalade verbale, notamment concernant les pratiques commerciales et les tensions navales en mer de Chine méridionale. Les frappes contre la Syrie ont bousculé ce sommet déjà tendu. Certes, Trump a pris soin de prévenir personnellement Xi de sa décision, mais celle-ci sonne comme un désaveu pour Pékin, opposé à toute intervention américaine.

    Pas d'accolade donc, ni de partie de golf. La rencontre aura été froide, studieuse, réduite à une série d'échanges crispés entre deux personnalités que tout oppose. "L'un est technique quand l'autre est réputé sanguin", résume Xu Tiebing, politologue pékinois. "Mais qu'ils le veuillent ou non, Xi et Trump sont obligés de s'entendre. L'économie américaine ne peut pas se passer de la Chine, et vice versa."

    Ce made in China qui fâche

    Pékin est bel et bien dans le viseur de Washington. Le déficit commercial des Etats-Unis vis-à-vis du dragon d'Asie a atteint 347 milliards de dollars l'an dernier. Soit quatre fois plus qu'au début des années 2000! "Pour cette raison en particulier, la Chine est un des pays les plus durement attaqués par Donald Trump." En campagne, celui-ci n'a cessé de dénoncer les emplois "volés par les Chinois", promettant d'imposer une taxe de 45% sur les produits made in China importés aux Etats-Unis. "La Chine a réussi à faire disparaître des millions d'emplois productifs sur le sol américain", assurait-il. Cette taxe, si elle était appliquée, coûterait à la Chine jusqu'à 5% de son PIB, estime le courtier japonais Daiwa.

    "Mais depuis son arrivée à la Maison- Blanche, c’est en coulisses, à l’abri du brouhaha médiatique dont raffole le président américain, que la nouvelle relation sino-américaine se construit", analyse Xu Tiebing. En témoigne le déplacement mi-mars de Rex Tillerson, le secrétaire d’Etat américain, à Zhongnanhai, l’Elysée chinois. Une visite tout en diplomatie pour l’ancien PDG d’ExxonMobil, visant à arrondir les angles entre Washington et Pékin. Suffisant?

    "En vérité, Donald Trump ne peut pas grand-chose contre une Chine qu’il accuse de manipuler abusivement sa monnaie, ce qui d’ailleurs n’a pas pu être prouvé", appuie Joseph Nye, professeur à Harvard et auteur de The Rise of China’s Soft Power ("La montée du soft power chinois"). "La menace sur l’augmentation des tarifs douaniers made in China est un sujet sérieux. Si le président américain devait l’appliquer, Pékin prendrait immédiatement des mesures de rétorsion, notamment contre les entreprises américaines installées en Chine."

    Hier volontiers vindicatif, Donald Trump pourrait lâcher du lest et privilégier une relation basée sur la réciprocité économique. En échange, l’empire du Milieu -premier partenaire commercial des Etats-Unis- s’engage à créer des emplois sur le sol américain, comme l’a récemment proposé Jack Ma, PDG du groupe Alibaba, lors d’un tête-à-tête avec Donald Trump.

    "Depuis quelques semaines, les signaux virent finalement au vert entre Washington et Pékin", veut croire Joseph Nye. Un élément permet ce réchauffement apparent: l’abandon par Trump du Partenariat transpacifique (TPP). Traité, dont était exclu Pékin, qui devait établir une zone de libre-échange entre la première puissance mondiale et des pays d’Asie-Pacifique.

    Capital
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