SYRIE: La Maison-Blanche a publié un rapport de renseignement manifestement Faux, Trompeur et Amateur”
par Theodore Postol (MIT)
Ce dessous la traduction d’un premier rapport que vient tout juste de réaliser le professeur Theodore A. Postol, du MIT, sur l’attaque au gaz de Khan Cheikhoun le 4 avril, en réaction à un rapport présenté comme venant de la Maison-Blanche.
C’est un des deux auteurs de l’étude du MIT de 2013 sur l’attaque au gaz à Damas. La vision de ce grand spécialiste des armes qui a conseillé le Pentagone, est donc importante.
Lien vers le document Source en Anglais:
https://fr.scribd.com/document/34499...017#from_embed
par Theodore Postol (MIT)
Ce dessous la traduction d’un premier rapport que vient tout juste de réaliser le professeur Theodore A. Postol, du MIT, sur l’attaque au gaz de Khan Cheikhoun le 4 avril, en réaction à un rapport présenté comme venant de la Maison-Blanche.
C’est un des deux auteurs de l’étude du MIT de 2013 sur l’attaque au gaz à Damas. La vision de ce grand spécialiste des armes qui a conseillé le Pentagone, est donc importante.
Lien vers le document Source en Anglais:
https://fr.scribd.com/document/34499...017#from_embed
Analyse du rapport de renseignement de la Maison-Blanche du 11 avril 2017, par Theodore Postol
Une évaluation rapide du rapport de renseignement de la Maison-Blanche publié le 11 avril 2017 à propos de l’attaque à l’agent neurotoxique à Khan Cheikhoun, en Syrie.
Theodore A. Postol, Professeur émérite en science, technologie et politique de sécurité nationale, Massachusetts Institute of Technology
Cher Larry :
Je réponds à ce que vous me transmettez que je comprends être un communiqué de la Maison-Blanche affirmant avoir découvert des informations à propos de l’attaque à l’agent neurotoxique le 4 avril 2017 à Khan Cheikhoun, en Syrie. Ce que je comprends de votre note est que le résumé des renseignements de la Maison-Blanche vous a été communiqué dans la journée du 11 avril.
J’ai examiné le document avec soin, et je crois qu’on peut montrer, sans aucun doute, que le document ne fournit aucune preuve d’aucune sorte que le gouvernement des États-Unis ait eu une connaissance concrète que le gouvernement syrien ait été la source de l’attaque chimique de Khan Cheikhoun, en Syrie, à approximativement 6 à 7 heures du matin le 4 avril 2017.
En fait, une preuve principale citée dans le document porte à croire à une attaque qui aurait été exécutée par des individus au sol, et non pas depuis un avion, le matin du 4 avril.
Cette conclusion se fonde sur une hypothèse faite par la Maison-Blanche lorsqu’elle cite la source de l’émission de sarin et les photographies de cette source. Ma propre analyse est que la source a très probablement été falsifiée ou mise en scène, donc aucune conclusion sérieuse ne pourrait être tirée des photographies auxquelles la Maison-Blanche a fait référence.
Cependant, si l’on suppose, ce que fait la Maison-Blanche, que la source du sarin venait de ce lieu et que cette localisation n’a pas été falsifiée, la conclusion la plus plausible est que le sarin a été répandu par un engin de dispersion improvisé fabriqué à partir d’une section d’un tube de roquette de 122 mm remplie de sarin et bouchée des deux côtés.
Le seul fait incontestable énoncé dans le rapport de la Maison-Blanche est l’affirmation qu’une attaque chimique utilisant un agent neurotoxique s’est produite à Khan Cheikhoun, en Syrie, ce matin-là. Bien que le communiqué de la Maison-Blanche répète ce point de nombreuses fois dans son rapport, celui-ci ne contient absolument aucune preuve que cette attaque ait été le résultat d’une munition lâchée depuis un avion. En fait, le rapport ne contient absolument aucune preuve qui indiquerait qui est le coupable de cette atrocité.
Le rapport accumule au contraire les observations d’effets physiques dont souffrent les victimes qui indiquent sans aucun doute un empoisonnement par un agent neurotoxique.
La seule source que le document cite comme une preuve que l’attaque ait été perpétrée par le gouvernement syrien est le cratère qu’il affirme avoir identifié sur une route au nord de Khan Cheikhoun.
J’ai localisé ce cratère en utilisant Google Earth et il n’y a absolument aucune preuve que le cratère ait été créé par une munition conçue pour disperser du sarin après avoir été larguée d’un avion.
La carte Google Earth en image 1 montre le lieu de ce cratère sur la route au nord de Khan Cheikhoun, comme décrit dans le communiqué de la Maison-Blanche.
Les données citées par la Maison-Blanche sont plus conformes à la probabilité que les munitions étaient placées sur le sol plutôt que lâchées depuis un avion. Cette conclusion suppose que le cratère n’a pas été falsifié avant les photographies. Cependant, en se référant à la munition dans ce cratère, la Maison-Blanche indique que c’est la source inexacte des données qu’elle a utilisée pour conclure que la munition provenait d’un avion syrien.
L’analyse des débris visibles sur les photographies citées par la Maison-Blanche indique clairement que la munition était très certainement placée sur le sol avec un explosif de détonation externe sur le dessus qui a écrasé le conteneur afin de disperser la présumée charge de sarin.
Puisque le temps semble être essentiel ici, j’ai assemblé un résumé des preuves que j’ai que le rapport de la Maison-Blanche contient des conclusions fausses et trompeuses dans une série d’images à la fin de cette discussion. Chacune des images a une description en dessous, mais je vais résumer ces images ci-dessous et attendre d’autres questions sur la base des conclusions que je propose ici.
L’image 1 montre une capture de Google Earth du coin nord-est de Khan Cheikhoun où se trouve le cratère identifié comme la source de l’attaque au sarin et mentionné dans le rapport de la Maison-Blanche.
La capture Google Earth affiche également la direction du vent depuis le cratère. À 3 heures du matin, le vent allait directement vers le sud à une vitesse d’environ 1,5 à 2,5 m/s. À 6 heures du matin, le vent se déplaçait vers le sud-est de 1 à 2 m/s. La température était également basse, de 10 à 13°C près du sol. Ces conditions sont absolument idéales pour une attaque à l’agent neurotoxique.
Lorsque la température près du sol est faible, qu’il n’y a pas de soleil et des vents très lents, l’air frais et dense reste près du sol et il n’y a presque aucun mouvement vers le haut de l’air. Ces conditions impliquent que les particules, les gouttelettes ou les nuages de gaz dispersé restent près du sol lorsque l’air environnant se déplace sur le sol. Nous percevons ce mouvement comme une douce brise dans un matin calme avant le lever du soleil.
On peut se représenter un nuage de sarin comme un nuage d’encre généré par une pieuvre qui s’échappe. Le nuage d’encre flotte dans l’eau, et à mesure que l’eau se déplace lentement, le nuage se déplace aussi. Comme le nuage est déplacé par l’eau, il se propagera lentement dans toutes les directions à mesure qu’il se déplace. Si la couche d’eau où l’encre est incorporée se déplace de manière à rester près du fond de l’océan, le nuage couvrira les objets alors qu’il se déplace avec l’eau.
C’est la situation qui se produit lors d’une nuit fraîche avant le lever du soleil lorsque les vents ne se déplacent que doucement.
Image 5
Image 6
Les images 5 et 6 montrent des tableaux qui résument la météo à intervalles de 3 heures à Khan Cheikhoun le jour de l’attaque, le 4 avril, la veille de l’attaque, le 3 avril et le lendemain de l’attaque, le 5 avril. La caractéristique frappante de la météo est qu’il y avait des vents relativement élevés dans les heures du matin à la fois les 3 avril et 5 avril. Si l’attaque par gaz avait été exécutée le jour précédent ou le lendemain matin, l’attaque aurait été très inefficace. Les vents beaucoup plus élevés auraient dispersé le nuage d’agent neurotoxique et le mouvement de vents d’altitudes plus élevées aurait élevé l’agent neurotoxique dans les airs. Il est donc absolument clair que l’heure et le jour de l’attaque ont été soigneusement choisis et n’étaient pas un hasard.
Image 2
L’image 2 montre une photographie de haute qualité du cratère identifié dans le rapport de la Maison-Blanche comme la source de l’attaque au sarin. En supposant qu’il n’y avait pas de falsification de preuves au cratère, on peut voir ce que la Maison-Blanche prétend être un diffuseur de l’agent neurotoxique.
Le diffuseur ressemble à un tube de 122 mm similaire à ceux utilisés dans la production de fusées d’artillerie.
Une évaluation rapide du rapport de renseignement de la Maison-Blanche publié le 11 avril 2017 à propos de l’attaque à l’agent neurotoxique à Khan Cheikhoun, en Syrie.
Theodore A. Postol, Professeur émérite en science, technologie et politique de sécurité nationale, Massachusetts Institute of Technology
Cher Larry :
Je réponds à ce que vous me transmettez que je comprends être un communiqué de la Maison-Blanche affirmant avoir découvert des informations à propos de l’attaque à l’agent neurotoxique le 4 avril 2017 à Khan Cheikhoun, en Syrie. Ce que je comprends de votre note est que le résumé des renseignements de la Maison-Blanche vous a été communiqué dans la journée du 11 avril.
J’ai examiné le document avec soin, et je crois qu’on peut montrer, sans aucun doute, que le document ne fournit aucune preuve d’aucune sorte que le gouvernement des États-Unis ait eu une connaissance concrète que le gouvernement syrien ait été la source de l’attaque chimique de Khan Cheikhoun, en Syrie, à approximativement 6 à 7 heures du matin le 4 avril 2017.
En fait, une preuve principale citée dans le document porte à croire à une attaque qui aurait été exécutée par des individus au sol, et non pas depuis un avion, le matin du 4 avril.
Cette conclusion se fonde sur une hypothèse faite par la Maison-Blanche lorsqu’elle cite la source de l’émission de sarin et les photographies de cette source. Ma propre analyse est que la source a très probablement été falsifiée ou mise en scène, donc aucune conclusion sérieuse ne pourrait être tirée des photographies auxquelles la Maison-Blanche a fait référence.
Cependant, si l’on suppose, ce que fait la Maison-Blanche, que la source du sarin venait de ce lieu et que cette localisation n’a pas été falsifiée, la conclusion la plus plausible est que le sarin a été répandu par un engin de dispersion improvisé fabriqué à partir d’une section d’un tube de roquette de 122 mm remplie de sarin et bouchée des deux côtés.
Le seul fait incontestable énoncé dans le rapport de la Maison-Blanche est l’affirmation qu’une attaque chimique utilisant un agent neurotoxique s’est produite à Khan Cheikhoun, en Syrie, ce matin-là. Bien que le communiqué de la Maison-Blanche répète ce point de nombreuses fois dans son rapport, celui-ci ne contient absolument aucune preuve que cette attaque ait été le résultat d’une munition lâchée depuis un avion. En fait, le rapport ne contient absolument aucune preuve qui indiquerait qui est le coupable de cette atrocité.
Le rapport accumule au contraire les observations d’effets physiques dont souffrent les victimes qui indiquent sans aucun doute un empoisonnement par un agent neurotoxique.
La seule source que le document cite comme une preuve que l’attaque ait été perpétrée par le gouvernement syrien est le cratère qu’il affirme avoir identifié sur une route au nord de Khan Cheikhoun.
J’ai localisé ce cratère en utilisant Google Earth et il n’y a absolument aucune preuve que le cratère ait été créé par une munition conçue pour disperser du sarin après avoir été larguée d’un avion.
La carte Google Earth en image 1 montre le lieu de ce cratère sur la route au nord de Khan Cheikhoun, comme décrit dans le communiqué de la Maison-Blanche.
Les données citées par la Maison-Blanche sont plus conformes à la probabilité que les munitions étaient placées sur le sol plutôt que lâchées depuis un avion. Cette conclusion suppose que le cratère n’a pas été falsifié avant les photographies. Cependant, en se référant à la munition dans ce cratère, la Maison-Blanche indique que c’est la source inexacte des données qu’elle a utilisée pour conclure que la munition provenait d’un avion syrien.
L’analyse des débris visibles sur les photographies citées par la Maison-Blanche indique clairement que la munition était très certainement placée sur le sol avec un explosif de détonation externe sur le dessus qui a écrasé le conteneur afin de disperser la présumée charge de sarin.
Puisque le temps semble être essentiel ici, j’ai assemblé un résumé des preuves que j’ai que le rapport de la Maison-Blanche contient des conclusions fausses et trompeuses dans une série d’images à la fin de cette discussion. Chacune des images a une description en dessous, mais je vais résumer ces images ci-dessous et attendre d’autres questions sur la base des conclusions que je propose ici.
L’image 1 montre une capture de Google Earth du coin nord-est de Khan Cheikhoun où se trouve le cratère identifié comme la source de l’attaque au sarin et mentionné dans le rapport de la Maison-Blanche.
La capture Google Earth affiche également la direction du vent depuis le cratère. À 3 heures du matin, le vent allait directement vers le sud à une vitesse d’environ 1,5 à 2,5 m/s. À 6 heures du matin, le vent se déplaçait vers le sud-est de 1 à 2 m/s. La température était également basse, de 10 à 13°C près du sol. Ces conditions sont absolument idéales pour une attaque à l’agent neurotoxique.
Lorsque la température près du sol est faible, qu’il n’y a pas de soleil et des vents très lents, l’air frais et dense reste près du sol et il n’y a presque aucun mouvement vers le haut de l’air. Ces conditions impliquent que les particules, les gouttelettes ou les nuages de gaz dispersé restent près du sol lorsque l’air environnant se déplace sur le sol. Nous percevons ce mouvement comme une douce brise dans un matin calme avant le lever du soleil.
On peut se représenter un nuage de sarin comme un nuage d’encre généré par une pieuvre qui s’échappe. Le nuage d’encre flotte dans l’eau, et à mesure que l’eau se déplace lentement, le nuage se déplace aussi. Comme le nuage est déplacé par l’eau, il se propagera lentement dans toutes les directions à mesure qu’il se déplace. Si la couche d’eau où l’encre est incorporée se déplace de manière à rester près du fond de l’océan, le nuage couvrira les objets alors qu’il se déplace avec l’eau.
C’est la situation qui se produit lors d’une nuit fraîche avant le lever du soleil lorsque les vents ne se déplacent que doucement.
Image 5
Image 6
Les images 5 et 6 montrent des tableaux qui résument la météo à intervalles de 3 heures à Khan Cheikhoun le jour de l’attaque, le 4 avril, la veille de l’attaque, le 3 avril et le lendemain de l’attaque, le 5 avril. La caractéristique frappante de la météo est qu’il y avait des vents relativement élevés dans les heures du matin à la fois les 3 avril et 5 avril. Si l’attaque par gaz avait été exécutée le jour précédent ou le lendemain matin, l’attaque aurait été très inefficace. Les vents beaucoup plus élevés auraient dispersé le nuage d’agent neurotoxique et le mouvement de vents d’altitudes plus élevées aurait élevé l’agent neurotoxique dans les airs. Il est donc absolument clair que l’heure et le jour de l’attaque ont été soigneusement choisis et n’étaient pas un hasard.
Image 2
L’image 2 montre une photographie de haute qualité du cratère identifié dans le rapport de la Maison-Blanche comme la source de l’attaque au sarin. En supposant qu’il n’y avait pas de falsification de preuves au cratère, on peut voir ce que la Maison-Blanche prétend être un diffuseur de l’agent neurotoxique.
Le diffuseur ressemble à un tube de 122 mm similaire à ceux utilisés dans la production de fusées d’artillerie.
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