Le Brexit, les premiers mois de de Trump, la Syrie, l’Onu, le péril FN, le rejet des élites… Entretien exceptionnel avec Gérard Araud.
Trump et Le Pen, Mélenchon et Sanders… L'ambassadeur français aux Etats-Unis se lâche
Il est l’un des diplomates français les plus brillants et atypiques de sa génération. Ambassadeur aux Etats-Unis depuis 2014, après avoir été en poste en Israël et à l’ONU, Gérard Araud prendra sa retraite d’ici cet été. Connu pour son franc-parler, notamment sur Twitter où il a plus de 35 000 abonnés, l’homme de 64 ans, dont le nom circule pour devenir conseiller diplomatique d'Emmanuel Macron s'il est élu, s’est entretenu avec *Libération pendant plus d’une heure dans un café huppé de Manhattan.
Quels changements avez-vous constaté depuis l’arrivée au pouvoir de l’administration Trump ?
Les Français oublient que les transitions entre les administrations sont toujours des processus longs et assez chaotiques. Il faut facilement six mois à une nouvelle administration pour trouver son rythme, nommer plus de 700 hauts fonctionnaires qui doivent ensuite être confirmés par le Sénat. Et puis, *contrairement à la France, en général, le nouveau président américain n’a pas d’expérience gouvernementale. Barack Obama avait simplement été sénateur pendant deux ans. Le président Trump n’a aucune expérience. Donc ce n’est pas surprenant qu’il faille du temps.
Cette administration est toutefois très en retard en termes de nomination de hauts fonctionnaires, notamment au département d’Etat…
C’est lié à la façon dont fonctionne Washington. Lorsque vous avez une administration démocrate, les républicains restent à Washington et vont travailler dans les think tanks, les bureaux de lobbyistes, les cabinets d’avocats. Et lorsque les démocrates quittent le pouvoir, les républicains les remplacent. Or, la plupart des républicains de Washington, cette fois-ci, ont pris position contre le candidat Trump. On les appelle les «Never Trumpers». La nouvelle administration, évidemment, ne veut pas d’eux. Contrairement aux fois précédentes, nous avons en quelque sorte une administration qui n’a pas de carnet d’adresses. Dans les administrations, et pas seulement au département d’Etat : au Trésor par exemple, il n’y a personne à part le ministre.
Lorsqu’on est l’ambassadeur d’un pays très proche des Etats-Unis, comment *appréhende-t-on la rhétorique natio*naliste «America First» ?
Aux Etats-Unis comme en France, il y a une différence entre la campagne électorale et le gouvernement. Ce qui importe, en particulier avec cette administration et ce président qui a un usage inhabituel de Twitter, ce n’est pas tant ce qu’il déclare, mais la politique qui va être suivie. C’est cela qui compte. L’administration en est à ses premiers pas. Il faut les observer. Jusqu’à présent par exemple, l’administration a réaffirmé son engagement pour l’Otan, donc on ne sent pas un changement radical.
Vous êtes connu également pour vos tweets, y compris celui du soir de l’élection, où vous évoquiez «un monde qui s’effondre» et un «vertige». Ce message a été retiré quelques heures plus tard. Avez-vous reçu des consignes de Paris ?
Non, je l’ai retiré. En réalité, le tweet en question, qui était visiblement une erreur vu les réactions, voulait simplement dire qu’après le Brexit, après l’élection de Donald Trump, que personne n’avait prévus, un monde *s’effondrait. Le nôtre. C’était une manière de dire que nos certitudes étaient battues en *brèche. Ce n’était pas une critique de Trump ou du Brexit. J’ai été la cible, immédiatement, d’une vague de tweets souvent orduriers, de messages d’insultes, de menaces, venant de militants du FN. Donc je l’ai retiré. *En revanche, je n’ai pas eu la moindre *remarque américaine.
Vous dites que ce tweet était une *erreur, à en croire les réactions. Mais sur le fond, pensez-vous que c’était une erreur ?
Non, sur le fond, ce que je disais était juste. Pendant six mois, républicains et démocrates nous ont dit que Hillary Clinton serait élue. C’était un moment où il se passait quelque chose dans nos sociétés occidentales. Et ce quelque chose, nous, les élites, les gens que je fréquentais, étions capables de le *comprendre et de le sentir. C’était ce monde-là qui s’effondrait : le monde de nos certi*tudes, le monde des élites. Le populisme l’a emporté en Grande-Bretagne, il l’a emporté aux Etats-Unis. Et donc, en tant que Français, à six mois de l’élection présidentielle, il était normal de se demander ce qu’il allait arriver dans mon pays.
A quel point avez-vous pris de la *distance par rapport à ce qui se passe en France, notamment la campagne présidentielle ?
Je suis né en 1953 : je suis de la génération qui a été élevée à l’ombre de la guerre. Tous les hauts fonctionnaires de ma génération se sont posé la question : qu’aurais-je fait en juillet 1940 ? Je ne compare pas la *situation. Nous ne sommes pas en juillet 1940. Mais nous sommes à un moment où nous *devons écouter notre conscience. Je connais le devoir de réserve, je l’ai pratiqué pendant trente-cinq ans. On n’a pas besoin *de m’apprendre ce que c’est. Mais j’ai ma conscience. Et elle me dit que cette élection n’est pas une élection comme une autre. Que le Front *national n’est pas un parti comme un autre. C’est la raison pour laquelle j’ai apporté mon soutien à mon collègue Thierry Dana [l’ambassadeur de France au Japon, qui *a annoncé dans une tribune qu’il refuserait *de servir sous Marine Le Pen, ndlr].
Vous dites ne pas comparer ce qui s’est passé en juillet 1940 et la situation *actuelle, pourtant vous évoquez cette même liberté de conscience ?
La situation est infiniment moins grave qu’en juillet 1940. Nous ne sommes pas dans une tragédie nationale comparable. Mais on est dans un moment où nous devons écouter notre conscience. Cette élection n’est pas simplement une élection normale, entre la gauche ou la droite, le Parti socialiste ou Les Républicains. Quelque chose de beaucoup plus grave est en jeu.
Qu’est-ce qui est en jeu ?
L’avenir de la démocratie libérale. L’appartenance à l’Union européenne, ce n’est pas une politique comme une autre. C’est un choix de civilisation que nous avons fait. Evidemment, pour les jeunes Francais, cela n’a pas beaucoup de sens mais nous avons été envahis trois fois en soixante-dix ans, il y a eu deux guerres mondiales sur notre continent. Un *génocide. L’idée de l’UE était d’assurer la paix à nos enfants et nos petits-enfants. Et revenir sur l’UE, c’est revenir à l’Europe des nations libres, c’est-à-dire *l’Europe de 1939.
La procédure de Brexit a été officiel*lement enclenchée le 29 mars. Comment percevez-vous cette sortie à venir du Royaume-Uni de l’Union ?
Avec beaucoup de tristesse. Parce que l’Europe, c’est aussi l’addition des génies nationaux. La diversité des pays. Les Britanniques apportent à l’Europe beaucoup de choses. Chacun arrive avec sa vision. Les Britan*niques arrivent avec leur ouverture sur le monde, leur pragmatisme, leur capacité *diplomatique et militaire. La City de Londres est un atout pour l’UE. Mais à l’arrivée, on se retrouve dans une situation perdant-perdant. La négociation va être incroyablement complexe et je vois mal comment elle peut bien se passer. Il va y avoir énormément d’intérêts contradictoires, conflictuels. En quarante ans, sans même s’en rendre compte, le Royaume-Uni a été lié à l’Europe par des centaines de liens auxquels on ne pense même pas. Couper tout cela, ça va être un divorce extrêmement, extrêmement douloureux.
Marine Le Pen prône, elle aussi, la sortie de l’UE, le retour au franc. Est ce que la construction européenne survivrait à un retrait de la France ?
Non. Sans la France, il n’y a plus de zone euro. Personne n’imagine son maintien sans la France. L’Italie et l’Espagne seraient obligés de sortir immédiatement de ce qui deviendrait vraiment une zone deutschmark. Quant à l’Union européenne, je ne vois pas comment elle pourrait survivre sans la France.
La victoire du Brexit et celle de Donald Trump ont eu lieu sur fond de rejet des élites. En tant que quelqu’un qui incarne cette élite, y a-t-il une forme de remise en question ?
Je le pense très profondément. Rien ne serait plus dangereux que d’ignorer les protestations de nos concitoyens. Ou de dire simplement que ce sont des imbéciles, des fascistes. Il y a là une souffrance sociale, une crise. Nous devons y répondre. Si nous ne le faisons pas, peut-être que Marine Le Pen ne sera pas élue cette année, mais elle le sera en 2022. La situation économique est essentielle. Nous avons sous-estimé le traumatisme de la crise de 2008, qui a été relativement bien gérée par nos autorités, mais nous l’avons sous-estimé.
Les sociologues et les économistes expliquent que vous avez toute une classe moyenne inférieure et une classe ouvrière qui ont souffert de la mondialisation. Ils ont vu leur niveau de vie stagner. Ils ne croient plus que leurs *enfants feront mieux qu’eux. Il y a là, à l’évidence, deux France : une France qui est bien dans la mondialisation, la France des élites en particulier – cela doit être à peu près 50 % des Français –, mais il y a aussi une France qui en a souffert et qui cherche des boucs émissaires. Elle nous dit : «J’ai essayé la gauche, ça n’a pas marché, j’ai essayé la droite, ça n’a pas marché. Et bien voilà, je renverse la table. Et je me tourne soit vers l’extrême droite, soit vers l’extrême gauche.» C’est comme aux Etats-Unis. Jean-Luc Mélenchon, c’est Bernie Sanders ; Marine Le Pen, c’est Donald Trump. On est dans la même logique de renverser la table.
Trump et Le Pen, Mélenchon et Sanders… L'ambassadeur français aux Etats-Unis se lâche
Il est l’un des diplomates français les plus brillants et atypiques de sa génération. Ambassadeur aux Etats-Unis depuis 2014, après avoir été en poste en Israël et à l’ONU, Gérard Araud prendra sa retraite d’ici cet été. Connu pour son franc-parler, notamment sur Twitter où il a plus de 35 000 abonnés, l’homme de 64 ans, dont le nom circule pour devenir conseiller diplomatique d'Emmanuel Macron s'il est élu, s’est entretenu avec *Libération pendant plus d’une heure dans un café huppé de Manhattan.
Quels changements avez-vous constaté depuis l’arrivée au pouvoir de l’administration Trump ?
Les Français oublient que les transitions entre les administrations sont toujours des processus longs et assez chaotiques. Il faut facilement six mois à une nouvelle administration pour trouver son rythme, nommer plus de 700 hauts fonctionnaires qui doivent ensuite être confirmés par le Sénat. Et puis, *contrairement à la France, en général, le nouveau président américain n’a pas d’expérience gouvernementale. Barack Obama avait simplement été sénateur pendant deux ans. Le président Trump n’a aucune expérience. Donc ce n’est pas surprenant qu’il faille du temps.
Cette administration est toutefois très en retard en termes de nomination de hauts fonctionnaires, notamment au département d’Etat…
C’est lié à la façon dont fonctionne Washington. Lorsque vous avez une administration démocrate, les républicains restent à Washington et vont travailler dans les think tanks, les bureaux de lobbyistes, les cabinets d’avocats. Et lorsque les démocrates quittent le pouvoir, les républicains les remplacent. Or, la plupart des républicains de Washington, cette fois-ci, ont pris position contre le candidat Trump. On les appelle les «Never Trumpers». La nouvelle administration, évidemment, ne veut pas d’eux. Contrairement aux fois précédentes, nous avons en quelque sorte une administration qui n’a pas de carnet d’adresses. Dans les administrations, et pas seulement au département d’Etat : au Trésor par exemple, il n’y a personne à part le ministre.
Lorsqu’on est l’ambassadeur d’un pays très proche des Etats-Unis, comment *appréhende-t-on la rhétorique natio*naliste «America First» ?
Aux Etats-Unis comme en France, il y a une différence entre la campagne électorale et le gouvernement. Ce qui importe, en particulier avec cette administration et ce président qui a un usage inhabituel de Twitter, ce n’est pas tant ce qu’il déclare, mais la politique qui va être suivie. C’est cela qui compte. L’administration en est à ses premiers pas. Il faut les observer. Jusqu’à présent par exemple, l’administration a réaffirmé son engagement pour l’Otan, donc on ne sent pas un changement radical.
Vous êtes connu également pour vos tweets, y compris celui du soir de l’élection, où vous évoquiez «un monde qui s’effondre» et un «vertige». Ce message a été retiré quelques heures plus tard. Avez-vous reçu des consignes de Paris ?
Non, je l’ai retiré. En réalité, le tweet en question, qui était visiblement une erreur vu les réactions, voulait simplement dire qu’après le Brexit, après l’élection de Donald Trump, que personne n’avait prévus, un monde *s’effondrait. Le nôtre. C’était une manière de dire que nos certitudes étaient battues en *brèche. Ce n’était pas une critique de Trump ou du Brexit. J’ai été la cible, immédiatement, d’une vague de tweets souvent orduriers, de messages d’insultes, de menaces, venant de militants du FN. Donc je l’ai retiré. *En revanche, je n’ai pas eu la moindre *remarque américaine.
Vous dites que ce tweet était une *erreur, à en croire les réactions. Mais sur le fond, pensez-vous que c’était une erreur ?
Non, sur le fond, ce que je disais était juste. Pendant six mois, républicains et démocrates nous ont dit que Hillary Clinton serait élue. C’était un moment où il se passait quelque chose dans nos sociétés occidentales. Et ce quelque chose, nous, les élites, les gens que je fréquentais, étions capables de le *comprendre et de le sentir. C’était ce monde-là qui s’effondrait : le monde de nos certi*tudes, le monde des élites. Le populisme l’a emporté en Grande-Bretagne, il l’a emporté aux Etats-Unis. Et donc, en tant que Français, à six mois de l’élection présidentielle, il était normal de se demander ce qu’il allait arriver dans mon pays.
A quel point avez-vous pris de la *distance par rapport à ce qui se passe en France, notamment la campagne présidentielle ?
Je suis né en 1953 : je suis de la génération qui a été élevée à l’ombre de la guerre. Tous les hauts fonctionnaires de ma génération se sont posé la question : qu’aurais-je fait en juillet 1940 ? Je ne compare pas la *situation. Nous ne sommes pas en juillet 1940. Mais nous sommes à un moment où nous *devons écouter notre conscience. Je connais le devoir de réserve, je l’ai pratiqué pendant trente-cinq ans. On n’a pas besoin *de m’apprendre ce que c’est. Mais j’ai ma conscience. Et elle me dit que cette élection n’est pas une élection comme une autre. Que le Front *national n’est pas un parti comme un autre. C’est la raison pour laquelle j’ai apporté mon soutien à mon collègue Thierry Dana [l’ambassadeur de France au Japon, qui *a annoncé dans une tribune qu’il refuserait *de servir sous Marine Le Pen, ndlr].
Vous dites ne pas comparer ce qui s’est passé en juillet 1940 et la situation *actuelle, pourtant vous évoquez cette même liberté de conscience ?
La situation est infiniment moins grave qu’en juillet 1940. Nous ne sommes pas dans une tragédie nationale comparable. Mais on est dans un moment où nous devons écouter notre conscience. Cette élection n’est pas simplement une élection normale, entre la gauche ou la droite, le Parti socialiste ou Les Républicains. Quelque chose de beaucoup plus grave est en jeu.
Qu’est-ce qui est en jeu ?
L’avenir de la démocratie libérale. L’appartenance à l’Union européenne, ce n’est pas une politique comme une autre. C’est un choix de civilisation que nous avons fait. Evidemment, pour les jeunes Francais, cela n’a pas beaucoup de sens mais nous avons été envahis trois fois en soixante-dix ans, il y a eu deux guerres mondiales sur notre continent. Un *génocide. L’idée de l’UE était d’assurer la paix à nos enfants et nos petits-enfants. Et revenir sur l’UE, c’est revenir à l’Europe des nations libres, c’est-à-dire *l’Europe de 1939.
La procédure de Brexit a été officiel*lement enclenchée le 29 mars. Comment percevez-vous cette sortie à venir du Royaume-Uni de l’Union ?
Avec beaucoup de tristesse. Parce que l’Europe, c’est aussi l’addition des génies nationaux. La diversité des pays. Les Britanniques apportent à l’Europe beaucoup de choses. Chacun arrive avec sa vision. Les Britan*niques arrivent avec leur ouverture sur le monde, leur pragmatisme, leur capacité *diplomatique et militaire. La City de Londres est un atout pour l’UE. Mais à l’arrivée, on se retrouve dans une situation perdant-perdant. La négociation va être incroyablement complexe et je vois mal comment elle peut bien se passer. Il va y avoir énormément d’intérêts contradictoires, conflictuels. En quarante ans, sans même s’en rendre compte, le Royaume-Uni a été lié à l’Europe par des centaines de liens auxquels on ne pense même pas. Couper tout cela, ça va être un divorce extrêmement, extrêmement douloureux.
Marine Le Pen prône, elle aussi, la sortie de l’UE, le retour au franc. Est ce que la construction européenne survivrait à un retrait de la France ?
Non. Sans la France, il n’y a plus de zone euro. Personne n’imagine son maintien sans la France. L’Italie et l’Espagne seraient obligés de sortir immédiatement de ce qui deviendrait vraiment une zone deutschmark. Quant à l’Union européenne, je ne vois pas comment elle pourrait survivre sans la France.
La victoire du Brexit et celle de Donald Trump ont eu lieu sur fond de rejet des élites. En tant que quelqu’un qui incarne cette élite, y a-t-il une forme de remise en question ?
Je le pense très profondément. Rien ne serait plus dangereux que d’ignorer les protestations de nos concitoyens. Ou de dire simplement que ce sont des imbéciles, des fascistes. Il y a là une souffrance sociale, une crise. Nous devons y répondre. Si nous ne le faisons pas, peut-être que Marine Le Pen ne sera pas élue cette année, mais elle le sera en 2022. La situation économique est essentielle. Nous avons sous-estimé le traumatisme de la crise de 2008, qui a été relativement bien gérée par nos autorités, mais nous l’avons sous-estimé.
Les sociologues et les économistes expliquent que vous avez toute une classe moyenne inférieure et une classe ouvrière qui ont souffert de la mondialisation. Ils ont vu leur niveau de vie stagner. Ils ne croient plus que leurs *enfants feront mieux qu’eux. Il y a là, à l’évidence, deux France : une France qui est bien dans la mondialisation, la France des élites en particulier – cela doit être à peu près 50 % des Français –, mais il y a aussi une France qui en a souffert et qui cherche des boucs émissaires. Elle nous dit : «J’ai essayé la gauche, ça n’a pas marché, j’ai essayé la droite, ça n’a pas marché. Et bien voilà, je renverse la table. Et je me tourne soit vers l’extrême droite, soit vers l’extrême gauche.» C’est comme aux Etats-Unis. Jean-Luc Mélenchon, c’est Bernie Sanders ; Marine Le Pen, c’est Donald Trump. On est dans la même logique de renverser la table.
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