Le coup de bluff de Trump avec la Corée du Nord°
Le président américain avait annoncé l’envoi d’une « armada » vers la péninsule coréenne ; les navires faisaient route vers l’océan Indien pour des manœuvres prévues avec l’Australie.
Le président Trump a-t-il bluffé ? Le 8 avril, un porte-parole du commandement américain dans le Pacifique annonçait que le porte-avions USS Carl-Vinson et son escadre se dirigeaient depuis Singapour vers la péninsule coréenne « par mesure de précaution » après les « provocations » de Pyongyang. Face à la menace nucléaire, il fallait dissuader la Corée du Nord. Quatre jours plus tard, Donald Trump faisait de la surenchère : « Nous sommes en train d’envoyer une armada. Très puissante. »
Pourtant, au moment même où le président faisait cette déclaration, le porte-avions, accompagné de deux destroyers lanceurs de missiles et d’un croiseur, ne faisait pas route vers la péninsule, mais à l’opposé, vers le sud. Il était initialement attendu au port de Fremantle, dans le sud de l’Australie. Ce rendez-vous avait été annulé. En revanche, des exercices prévus de longue date avec la marine australienne, dans l’océan Indien, ont bien été maintenus. A des milliers de kilomètres de la Corée.
Deux semaines de délai
Avant que cela ne soit révélé, le déploiement supposé du Carl-Vinson a été présenté comme un signe que Donald Trump n’écartait pas l’option militaire avec la Corée du Nord, quelques jours après les frappes contre une base en Syrie. « Nous prendrons les mesures de contre-attaque les plus fermes contre les provocateurs, afin de nous défendre par la voie des armes », a répondu le 10 avril un porte-parole du ministère nord-coréen des affaires étrangères.
Des experts de la région Asie-Pacifique ont critiqué ce faux déploiement du porte-avions américain. « Cela nuit très sérieusement à la crédibilité de la pression que les Américains essaient d’exercer sur la Corée du Nord », a réagi Hugh White, spécialiste australien des questions liées à la défense. L’USS Carl-Vinson se trouvait encore au large de la côte nord-ouest de l’Australie en début de semaine. Il devrait finalement s’approcher de la péninsule coréenne la semaine prochaine, environ deux semaines après les menaces de Donald Trump."
Caroline Taïx (Sydney, correspondance)
Journaliste au Monde"
° Il s'agit d'un article issu du Blog de la rédaction du Monde (et non du journal lui-même) mais les informations semblent corroborées par d'autres sources en ligne.
Le président américain avait annoncé l’envoi d’une « armada » vers la péninsule coréenne ; les navires faisaient route vers l’océan Indien pour des manœuvres prévues avec l’Australie.
Le président Trump a-t-il bluffé ? Le 8 avril, un porte-parole du commandement américain dans le Pacifique annonçait que le porte-avions USS Carl-Vinson et son escadre se dirigeaient depuis Singapour vers la péninsule coréenne « par mesure de précaution » après les « provocations » de Pyongyang. Face à la menace nucléaire, il fallait dissuader la Corée du Nord. Quatre jours plus tard, Donald Trump faisait de la surenchère : « Nous sommes en train d’envoyer une armada. Très puissante. »
Pourtant, au moment même où le président faisait cette déclaration, le porte-avions, accompagné de deux destroyers lanceurs de missiles et d’un croiseur, ne faisait pas route vers la péninsule, mais à l’opposé, vers le sud. Il était initialement attendu au port de Fremantle, dans le sud de l’Australie. Ce rendez-vous avait été annulé. En revanche, des exercices prévus de longue date avec la marine australienne, dans l’océan Indien, ont bien été maintenus. A des milliers de kilomètres de la Corée.
Deux semaines de délai
Avant que cela ne soit révélé, le déploiement supposé du Carl-Vinson a été présenté comme un signe que Donald Trump n’écartait pas l’option militaire avec la Corée du Nord, quelques jours après les frappes contre une base en Syrie. « Nous prendrons les mesures de contre-attaque les plus fermes contre les provocateurs, afin de nous défendre par la voie des armes », a répondu le 10 avril un porte-parole du ministère nord-coréen des affaires étrangères.
Des experts de la région Asie-Pacifique ont critiqué ce faux déploiement du porte-avions américain. « Cela nuit très sérieusement à la crédibilité de la pression que les Américains essaient d’exercer sur la Corée du Nord », a réagi Hugh White, spécialiste australien des questions liées à la défense. L’USS Carl-Vinson se trouvait encore au large de la côte nord-ouest de l’Australie en début de semaine. Il devrait finalement s’approcher de la péninsule coréenne la semaine prochaine, environ deux semaines après les menaces de Donald Trump."
Caroline Taïx (Sydney, correspondance)
Journaliste au Monde"
° Il s'agit d'un article issu du Blog de la rédaction du Monde (et non du journal lui-même) mais les informations semblent corroborées par d'autres sources en ligne.
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