Salam, bonjour
Du vivant du Prophète déjà, certains de ses compagnons, non contents d’accomplir leurs obligations religieuses et de respecter les prescriptions coraniques, décidaient d’établir un rapport selon eux plus étroit avec le Seigneur, de libérer leur esprit de ses attaches corporelles par le jeûne et lé réclusion, la méditation et le détachement des choses de ce monde, s’imposant par là des limites et des contraintes bien au-delà de ce qu’exigeait la religion nouvelle.
Le Prophète désapprouvait cette tendance. A ceux que la prière et la dévotion nocturnes détournaient du devoir conjugal, il disait : Si tu es des moines chrétiens, rejoins tes semblables … Pas de monachisme dans l’Islam, dit le hadith et le Coran abonde dans le même sens.
Le Prophète craignait par-dessus tout que ces croyants aux tendances ascétiques n’introduisent dans la religion musulmane des éléments allogènes.
Avec les conquêtes, le courant ascétique se développa au contact des peuples des pays conquis : Araméens, juifs et chrétiens, Indiens et Iraniens, de religions diverses. En se convertissant à ‘Islam, ces peuples y apportaient les traditions d’ascèse et de mortification propres à leur religions antérieures, introduisant dans l’Islam des influences occidentales (hellénistiques et chrétiennes) et orientales (zoroastriennes, hindoues et bouddhistes). La prédication soufie trouvait, naturellement, son terreau le plus favorable hors de la péninsule arabe, en Irak, au Levant, en Egypte. Mais dès la fin du 8° siècle, elle s’est implantée à la Mecque et Médine.
Les premiers soufis, dont Hassan el Basri, s’efforçaient de faire sortir le fondement coranique de leur prédication et d’en dissimuler les influences étrangères.
Durant les premières générations de l’Islam, le soufisme était un phénomène marginal : on en trouve que de rares mentions dans la littérature de cette période. Par la suite, on le voit prendre une place de plus en plus importante, jusqu’à s’imposer comme une doctrine indépendante, à côté des écoles de fiqh sunnites.
Le soufisme, semblable en cela aux courants mystiques des autres religions, se caractérise par l’accent mis sur la relation entre Dieu et Son adorateur, la purification de l’âme, et une négligence croissante vis-à-vis des aspects juridiques, normatifs du Coran et de la Sounna. Il est, en partie au moins, une réaction à l’intérêt trop exclusif de l’islam des juristes pour le comportement extérieur de l’individu, une réaffirmation de cette vérité que l’islam ne se limite pas au respect formel de la Loi religieuse telle qu’elle est exprimée par les écoles de droit. C’est là l’essentiel de la contribution du soufisme à l’Islam : avoir réhabilité l’expérience religieuse proprement dite, avoir revalorisé le fond au moment où le formalisme et la tradition menaçaient de détruire la religion.
Les soufis préféraient donc la « porte étroite », particulièrement ceux d’entre eux qui, venant à l’Islam après d’autres expériences religieuses, avaient du mal à admettre la simplicité de la religion nouvelle, et continuaient de tendre vers d’autres idéaux et d’autres formes de contrôle de soi et de recherche spirituelle. Pour eux, l’islam des théologiens et des juristes ne pouvaient guère convaincre qu’un peuple de pasteurs ou de guerriers, une société comme celle des Arabes d’avant l’Islam.
Partant de l’idée coranique que « les actions ne valent que par les intentions », ils conclurent qu’il fallait donner la primauté au travail sur la conscience, sans la moindre complaisance, à l’opposée de la chari’a des juristes qui ne juge que l’aspect extérieur des choses, se désintéresse de la vie spirituelle de l’individu, et se dit désarmée contre l’hypocrisie.
Durant le 9° siècle, le soufisme, de simple prédication ascétique, se transforma en une doctrine pus complexe. Ses maitres (cheykh) ont commencé à négliger les commandements et les règles de la Loi religieuse. Ils en vinrent à considérer les prescriptions de la chari’a comme une simple étape initiale, un moyen dont celui qui n’en n’avait pas besoin pour atteindre la fin pouvait être exempté, voire, chez certains, un obstacle sur la voie du salut de l’âme.
Certains allaient même plus loin, affirmant que les saints (wali, pl.awliya) soufis étaient supérieurs aux prophètes : ils étaient en relation directe avec Dieu, capables de ne faire qu’un avec Lui (wahda) ou de disparaitre en Lui (fanâ), alors que les prophètes n’étaient en rapport avec Lui qu’au travers d’un intermédiaire. Ils se disaient plus proches du Seigneur que les juristes, et détenteurs de la « religion des visions » (din el basâ’ir), qu’ils opposaient à la « religion du visibles » (din al-mubsarât) de ces derniers. Al-Bistâmi disait : « Vous tenez votre science d’un mort, qui la tenait d’un mort. Nous tenons la nôtre du Vivant, Celui qui ne meurt pas. Vous dites : « Un tel – un mort ! – m’a dit, sur l’autorité d’Un tel – un autre mort ! ». Nous disons : « Mon cœur m’a dit, sur l’autorité de mon Seigneur. »
L’audace des soufis, leur popularité croissante, leur intérêt exclusif pour le salut individuel au détriment des besoins collectifs de la Communauté leur valurent des mises en garde retentissants de la part des oulémas. Ces derniers ne pouvaient que constater que les soufis, à l’instar des chrétiens, recourraient à des moyens peu orthodoxes pour atteindre la transe spirituelle recherchée : musique, danse mais aussi la poésie élégiaque qu’ils faisaient dire par de gracieux éphèbes, censés symboliser la perfection de l’œuvre du créateur.
Il y eut enfin les paroles redoutables des Dhû l-Nûn al-Masri, abû Yazid al-Bistâmi, al-Hallaj et consorts. « Je suis Dieu , et Dieu est moi » ; « Gloire à moi, le Tout Puissant » ; Notre bannière est plus grande que celle de Mohammed » ; « Iblis et Pharaon sont mes amis et mes guides » ; « Est impie celui qui distingue entre la foi et l’impiété ». Ou ce « Et moi encore plus » d’un soufi entendant le muezzin annoncer « Dieu est plus grand (Allahou akbar) ».
Ces paroles que les soufis prononçaient dans des moments d’union et de fusion totale en Dieu, les oulémas les lurent comme des professions de foi polythéistes.
Le soufisme commençait à dépasser les bornes. Montrant son vrai visage, il transgressait ouvertement la religion, s’ouvrant sans retenue aux influences extérieures qui finissaient par effacer les repères fondamentaux de l’Islam. La sincérité de la foi de certains soufis était suspecte. Hallâj, iranien et petit-fils d’un mazdéen adorateur du feu, pour qui le musulman devait abandonner les « médiations » et pouvait remplacer les obligations religieuses par d’autres actions, aurait été, selon certains orientalistes, un crypto-chrétien.
A l’intérieur même du mouvement, certains prenaient conscience des excès de leurs compagnons et des dangers qu’encourraient inévitablement l’ensemble des soufis en cas de conflit avec l’autorité politique et les juristes sunnites. Essayant de reprendre les choses en main avant qu’il ne soit trop tard, ils s’employèrent à expliquer que les soufis, loin de mettre à mal l’unité de la Communauté, n’étaient qu’un groupe de croyants pour qui la réforme et revivification de la pensée religieuse devait se faire de l’intérieur du sunnisme, et non au moyen d’une nouvelle dissidence. Pour ce faire, ils entreprirent de fonder dans le Coran et la sunna la doctrine soufie.
Ainsi voit-on al-Muhâsibi affirmer que les soufis sont les pus purs sunnites, au moyen d’une interprétation « soufie » d’une série de versets. Le verset « Tu ne lançais pas toi-même les traits quand tu lançais, mais Dieu les lançait » servait à fonder la doctrine du hulûl (infusion, inhabitation de l’âme du mystique par l’Esprit de Dieu) et de l’ittihâd ( union de l’âme avec Dieu). En modifiant la désinence du mot kull (« tout ») dans le verset LIV.49 ( « Quant à Nous, Nous avons crée toute chose par un décret ») on lui donnait le sens de « Quant à nous, nous sommes toute chose » pour soutenir une sorte de panthéisme. Plus généralement, on développa une interprétation ésotérique par laquelle tout, dans le Coran, devenait symbole.
Comme d’autres avant eux, les soufis recourraient à ‘invention des hadiths ou mettaient dans la bouche de Mohammed des paroles attribuées à Jésus. Enfin, ils diffusaient des récits édifiants sur la vie du Prophète. De tels récits avaient le don de mettre en colère Ahmed ibn Hanbal, qui combattait sans relâche les allégations de Muhâsibi et de ses semblables.
Les soufis accusaient les juristes d’hypocrisie, parce que l’apparence extérieure des choses les détournait de leur essence cachée. Ceux-ci en retour les accusaient d’hérésie, parce qu’ils négligeaient ces aspects externes auxquels le Livre de Dieu donne pourtant force de Loi.
Les critiques des juristes peuvent être résumées comme suit. En premier lieu, le respect des prescriptions de la chari’a suffit, en lui-même, à s’acquérir l’agrément du Créateur, et il est le chemin naturel vers la perfection spirituelle. Le Livre et le Prophète de Dieu ne nous commandent rien de plus, et tout ce qui va au-delà n’est qu’égarement et innovation blâmable. Quant à l’amour divin pur de désir et de crainte dont parlent les soufis, comment le concilier avec le verset qui décrit les croyants comme « ceux qui détachent leurs flancs de leur couche pour invoquer leur Seigneur avec crainte et appétence » (32 ; 16) ? Seuls comptent la soumission, la patience, et le sentiment de faiblesse de l’adorateur devant la toute-puissance du Créateur.
Ceux qui placent la méditation et la recherche de l’amour divin au-dessus de la prière n’agissent ainsi que pour pouvoir se libérer des obligations religieuses, et leur discours sur l’ivresse spirituelle, l’union, l’infusion et la disparition en Dieu ne sont que des tromperies du diable.
A suivre, inchallah ...si mon sursis se prolonge
Du vivant du Prophète déjà, certains de ses compagnons, non contents d’accomplir leurs obligations religieuses et de respecter les prescriptions coraniques, décidaient d’établir un rapport selon eux plus étroit avec le Seigneur, de libérer leur esprit de ses attaches corporelles par le jeûne et lé réclusion, la méditation et le détachement des choses de ce monde, s’imposant par là des limites et des contraintes bien au-delà de ce qu’exigeait la religion nouvelle.
Le Prophète désapprouvait cette tendance. A ceux que la prière et la dévotion nocturnes détournaient du devoir conjugal, il disait : Si tu es des moines chrétiens, rejoins tes semblables … Pas de monachisme dans l’Islam, dit le hadith et le Coran abonde dans le même sens.
Le Prophète craignait par-dessus tout que ces croyants aux tendances ascétiques n’introduisent dans la religion musulmane des éléments allogènes.
Avec les conquêtes, le courant ascétique se développa au contact des peuples des pays conquis : Araméens, juifs et chrétiens, Indiens et Iraniens, de religions diverses. En se convertissant à ‘Islam, ces peuples y apportaient les traditions d’ascèse et de mortification propres à leur religions antérieures, introduisant dans l’Islam des influences occidentales (hellénistiques et chrétiennes) et orientales (zoroastriennes, hindoues et bouddhistes). La prédication soufie trouvait, naturellement, son terreau le plus favorable hors de la péninsule arabe, en Irak, au Levant, en Egypte. Mais dès la fin du 8° siècle, elle s’est implantée à la Mecque et Médine.
Les premiers soufis, dont Hassan el Basri, s’efforçaient de faire sortir le fondement coranique de leur prédication et d’en dissimuler les influences étrangères.
Durant les premières générations de l’Islam, le soufisme était un phénomène marginal : on en trouve que de rares mentions dans la littérature de cette période. Par la suite, on le voit prendre une place de plus en plus importante, jusqu’à s’imposer comme une doctrine indépendante, à côté des écoles de fiqh sunnites.
Le soufisme, semblable en cela aux courants mystiques des autres religions, se caractérise par l’accent mis sur la relation entre Dieu et Son adorateur, la purification de l’âme, et une négligence croissante vis-à-vis des aspects juridiques, normatifs du Coran et de la Sounna. Il est, en partie au moins, une réaction à l’intérêt trop exclusif de l’islam des juristes pour le comportement extérieur de l’individu, une réaffirmation de cette vérité que l’islam ne se limite pas au respect formel de la Loi religieuse telle qu’elle est exprimée par les écoles de droit. C’est là l’essentiel de la contribution du soufisme à l’Islam : avoir réhabilité l’expérience religieuse proprement dite, avoir revalorisé le fond au moment où le formalisme et la tradition menaçaient de détruire la religion.
Les soufis préféraient donc la « porte étroite », particulièrement ceux d’entre eux qui, venant à l’Islam après d’autres expériences religieuses, avaient du mal à admettre la simplicité de la religion nouvelle, et continuaient de tendre vers d’autres idéaux et d’autres formes de contrôle de soi et de recherche spirituelle. Pour eux, l’islam des théologiens et des juristes ne pouvaient guère convaincre qu’un peuple de pasteurs ou de guerriers, une société comme celle des Arabes d’avant l’Islam.
Partant de l’idée coranique que « les actions ne valent que par les intentions », ils conclurent qu’il fallait donner la primauté au travail sur la conscience, sans la moindre complaisance, à l’opposée de la chari’a des juristes qui ne juge que l’aspect extérieur des choses, se désintéresse de la vie spirituelle de l’individu, et se dit désarmée contre l’hypocrisie.
Durant le 9° siècle, le soufisme, de simple prédication ascétique, se transforma en une doctrine pus complexe. Ses maitres (cheykh) ont commencé à négliger les commandements et les règles de la Loi religieuse. Ils en vinrent à considérer les prescriptions de la chari’a comme une simple étape initiale, un moyen dont celui qui n’en n’avait pas besoin pour atteindre la fin pouvait être exempté, voire, chez certains, un obstacle sur la voie du salut de l’âme.
Certains allaient même plus loin, affirmant que les saints (wali, pl.awliya) soufis étaient supérieurs aux prophètes : ils étaient en relation directe avec Dieu, capables de ne faire qu’un avec Lui (wahda) ou de disparaitre en Lui (fanâ), alors que les prophètes n’étaient en rapport avec Lui qu’au travers d’un intermédiaire. Ils se disaient plus proches du Seigneur que les juristes, et détenteurs de la « religion des visions » (din el basâ’ir), qu’ils opposaient à la « religion du visibles » (din al-mubsarât) de ces derniers. Al-Bistâmi disait : « Vous tenez votre science d’un mort, qui la tenait d’un mort. Nous tenons la nôtre du Vivant, Celui qui ne meurt pas. Vous dites : « Un tel – un mort ! – m’a dit, sur l’autorité d’Un tel – un autre mort ! ». Nous disons : « Mon cœur m’a dit, sur l’autorité de mon Seigneur. »
L’audace des soufis, leur popularité croissante, leur intérêt exclusif pour le salut individuel au détriment des besoins collectifs de la Communauté leur valurent des mises en garde retentissants de la part des oulémas. Ces derniers ne pouvaient que constater que les soufis, à l’instar des chrétiens, recourraient à des moyens peu orthodoxes pour atteindre la transe spirituelle recherchée : musique, danse mais aussi la poésie élégiaque qu’ils faisaient dire par de gracieux éphèbes, censés symboliser la perfection de l’œuvre du créateur.
Il y eut enfin les paroles redoutables des Dhû l-Nûn al-Masri, abû Yazid al-Bistâmi, al-Hallaj et consorts. « Je suis Dieu , et Dieu est moi » ; « Gloire à moi, le Tout Puissant » ; Notre bannière est plus grande que celle de Mohammed » ; « Iblis et Pharaon sont mes amis et mes guides » ; « Est impie celui qui distingue entre la foi et l’impiété ». Ou ce « Et moi encore plus » d’un soufi entendant le muezzin annoncer « Dieu est plus grand (Allahou akbar) ».
Ces paroles que les soufis prononçaient dans des moments d’union et de fusion totale en Dieu, les oulémas les lurent comme des professions de foi polythéistes.
Le soufisme commençait à dépasser les bornes. Montrant son vrai visage, il transgressait ouvertement la religion, s’ouvrant sans retenue aux influences extérieures qui finissaient par effacer les repères fondamentaux de l’Islam. La sincérité de la foi de certains soufis était suspecte. Hallâj, iranien et petit-fils d’un mazdéen adorateur du feu, pour qui le musulman devait abandonner les « médiations » et pouvait remplacer les obligations religieuses par d’autres actions, aurait été, selon certains orientalistes, un crypto-chrétien.
A l’intérieur même du mouvement, certains prenaient conscience des excès de leurs compagnons et des dangers qu’encourraient inévitablement l’ensemble des soufis en cas de conflit avec l’autorité politique et les juristes sunnites. Essayant de reprendre les choses en main avant qu’il ne soit trop tard, ils s’employèrent à expliquer que les soufis, loin de mettre à mal l’unité de la Communauté, n’étaient qu’un groupe de croyants pour qui la réforme et revivification de la pensée religieuse devait se faire de l’intérieur du sunnisme, et non au moyen d’une nouvelle dissidence. Pour ce faire, ils entreprirent de fonder dans le Coran et la sunna la doctrine soufie.
Ainsi voit-on al-Muhâsibi affirmer que les soufis sont les pus purs sunnites, au moyen d’une interprétation « soufie » d’une série de versets. Le verset « Tu ne lançais pas toi-même les traits quand tu lançais, mais Dieu les lançait » servait à fonder la doctrine du hulûl (infusion, inhabitation de l’âme du mystique par l’Esprit de Dieu) et de l’ittihâd ( union de l’âme avec Dieu). En modifiant la désinence du mot kull (« tout ») dans le verset LIV.49 ( « Quant à Nous, Nous avons crée toute chose par un décret ») on lui donnait le sens de « Quant à nous, nous sommes toute chose » pour soutenir une sorte de panthéisme. Plus généralement, on développa une interprétation ésotérique par laquelle tout, dans le Coran, devenait symbole.
Comme d’autres avant eux, les soufis recourraient à ‘invention des hadiths ou mettaient dans la bouche de Mohammed des paroles attribuées à Jésus. Enfin, ils diffusaient des récits édifiants sur la vie du Prophète. De tels récits avaient le don de mettre en colère Ahmed ibn Hanbal, qui combattait sans relâche les allégations de Muhâsibi et de ses semblables.
Les soufis accusaient les juristes d’hypocrisie, parce que l’apparence extérieure des choses les détournait de leur essence cachée. Ceux-ci en retour les accusaient d’hérésie, parce qu’ils négligeaient ces aspects externes auxquels le Livre de Dieu donne pourtant force de Loi.
Les critiques des juristes peuvent être résumées comme suit. En premier lieu, le respect des prescriptions de la chari’a suffit, en lui-même, à s’acquérir l’agrément du Créateur, et il est le chemin naturel vers la perfection spirituelle. Le Livre et le Prophète de Dieu ne nous commandent rien de plus, et tout ce qui va au-delà n’est qu’égarement et innovation blâmable. Quant à l’amour divin pur de désir et de crainte dont parlent les soufis, comment le concilier avec le verset qui décrit les croyants comme « ceux qui détachent leurs flancs de leur couche pour invoquer leur Seigneur avec crainte et appétence » (32 ; 16) ? Seuls comptent la soumission, la patience, et le sentiment de faiblesse de l’adorateur devant la toute-puissance du Créateur.
Ceux qui placent la méditation et la recherche de l’amour divin au-dessus de la prière n’agissent ainsi que pour pouvoir se libérer des obligations religieuses, et leur discours sur l’ivresse spirituelle, l’union, l’infusion et la disparition en Dieu ne sont que des tromperies du diable.
A suivre, inchallah ...si mon sursis se prolonge
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