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Les quatre erreurs de campagne de Marine Le Pen, selon l'ex-frontiste Bruno Mégret

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  • Les quatre erreurs de campagne de Marine Le Pen, selon l'ex-frontiste Bruno Mégret

    L'ancien numéro 2 du Front national critique la stratégie adoptée par Marine Le Pen pendant la présidentielle. « Les électeurs de la droite nationale (…) ont été dépossédés d'une partie de leurs idées », affirme-t-il.
    Sa parole est rare mais trouve encore de l'écho à la droite de la droite. Bruno Mégret, l'ancien bras droit de Jean-Marie Le Pen, instigateur de la scission du FN en 1998, juge sévèrement la campagne présidentielle de Marine Le Pen dans une tribune publiée, ce jeudi, sur le site identitaire Polémia. Alors que le FN traverse une crise, il estime que le parti a raté une «fenêtre historique» et obtenu des «résultats médiocres», compte tenu de la situation jugée «favorable» dans laquelle il a abordé l'élection. «Il est impossible de (…) qualifier de succès» les résultats de Marine Le Pen, assène-t-il, malgré les 10,6 millions de voix obtenues au second tour de la présidentielle par la candidate, un record pour le Front national.
    Bruno Mégret impute quatre erreurs de campagne à la fille de Jean-Marie Le Pen: l'accent mis sur «le discours de la sortie de l'euro et de l'Europe» ; un programme social «digne de la gauche des années 1970», qui aurait coupé la candidate de «l'électorat des PME, des artisans et des professions libérales» ; son appel aux «Insoumis» de Jean-Luc Mélenchon, «qui ne pouvait qu'éloigner d'elle l'électorat des Républicains». Enfin, il met en cause «l'arrogance et (…) la grossièreté» d'une candidate qui «a privilégié, dans les débats, le constat et l'attaque» selon lui. Une référence à peine voilée au débat de l'entre-deux tours, désapprouvé jusque dans les rangs du FN.
    Axer la campagne sur «l'immigration», «l'islamisation» et «l'insécurité»

    A l'inverse de cette stratégie, «il fallait conserver un positionnement de droite» explique le fondateur du Mouvement national républicain (MNR), partisan d'une union des droites, pour qui «le principal réservoir de voix» se trouvait aux Républicains. «C'est en récupérant leurs électeurs et éventuellement certains de leurs cadres et de leurs élus de base qu'aurait pu se constituer autour du FN une nouvelle et grande force politique capable de devenir majoritaire dans le pays», tranche-t-il.
    Axer la campagne sur la souveraineté nationale et le référendum sur la sortie de l'euro a affaibli la candidate, juge Bruno Mégret. Il détaille ce qui ressemble, en creux, à une profession de foi: «Les sujets de “l'immigration, de l'islamisation et de l'insécurité” auraient dû constituer les thèmes majeurs de la campagne de Marine Le Pen.» Loin de la ligne anti-euro défendue par le vice-président du Front national, Florian Philippot: «Il aurait fallu proposer non pas la sortie de l'Union mais (…) une Europe à la carte», et «demander la transformation» de l'euro plutôt que de réclamer que la France abandonne la monnaie unique, estime Bruno Mégret.
    «Les électeurs de la droite nationale n'ont pas seulement été frustrés d'un grand succès électoral, ils ont été dépossédés d'une partie de leurs idées et privés des perspectives de voir, demain, leurs convictions triompher», assure celui qui est actuellement expert des eaux et forêts au Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD, rattaché au ministère de l'Ecologie).
    «Trancher entre les lignes souverainiste et identitaire»

    Bruno Mégret appelait déjà de ses vœux, dans les années 1990, un rapprochement avec la droite la plus conservatrice, et une «dédiabolisation» du FN, qu'il a théorisée. Le parti de Marine Le Pen a mené le second projet, avec le concours des anciens mégrétistes Steeve Briois, maire d'Hénin-Beaumont, et Nicolas Bay, secrétaire général du FN.
    Mais de nombreuses voix s'élèvent au Front national pour vanter une «union des droites», qui serait bâtie sur une ligne libérale et identitaire. A l'image du maire de Béziers Robert Ménard, affilié au FN, qui a déclaré ce mercredi, à propos de la mise en retrait de la députée FN Marion-Maréchal Le Pen: «Peut-être que c'est le moment de prendre des décisions, de trancher entre les deux lignes souverainiste et identitaire», plaidant ouvertement pour la seconde. Un arbitrage ajourné à l'après-législatives: «Ce n'est pas l'heure des états d'âme» a déclaré ce vendredi le numéro trois du Front national, Nicolas Bay.

    le figaro
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