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Les pays les plus fragiles ont le plus besoin de la sécurité hydrique

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  • Les pays les plus fragiles ont le plus besoin de la sécurité hydrique

    Depuis des milliers d'années, la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) a dû faire face aux problèmes de la pénurie d'eau. Grâce à l'innovation et l'adaptation, les générations successives ont appris à gérer leur quotidien et leurs moyens de subsistance au milieu des paysages arides qui ont façonné des civilisations parmi les plus anciennes du monde.

    Plus récemment pourtant, la pression démographique et l'urbanisation rapide conjuguées aux effets du changement climatique ont encore accru les pressions sur des ressources hydriques déjà limitées. Les ressources en eau douce par habitant, ne représentant qu'un dixième de la moyenne mondiale, vont probablement diminuer d'un tiers d'ici 2050.

    Pendant que la concurrence entre les différentes utilisations de l'eau s'intensifie graduellement, les petites procédures agricoles peuvent souffrir le plus. Dans le même temps, l'instabilité a un coût économique et humain considérable, ravitaillant des déplacements massifs de populations et éprouvant la résilience des habitants et des communautés de la région.

    C'est particulièrement le cas au Moyen-Orient et en Afrique du Nord; les troubles provoqués par les conflits partout dans la région reflètent les vulnérabilités de la gestion actuelle des rares ressources hydriques, déjà soumises à une piètre gouvernance, des ressources restreintes et une infrastructure dégradée. Les systèmes qui livraient des services aux citoyens, ne remplissent plus leurs devoirs maintenant que les besoins sont les plus criants. Les personnes prises dans les conflits sont les moins en mesure de faire face à l'impact de la pénurie d'eau et d'autres perturbations liées à l'eau.

    Des mesures urgentes doivent être prises pour éviter que les pénuries d'eau ne s'ajoutent aux conséquences dévastatrices des conflits, précisément quand il est plus difficile de le faire.

    Une approche équilibrée et de long terme permettra à la fois de renforcer les capacités de résistance face aux chocs et aux crises prolongées, telles que la variabilité du climat, la sécheresse ou l'afflux de réfugiés, tout en répondant aux besoins humanitaires immédiats que constituent notamment la sécurité alimentaire et hydrique.

    Relever un défi aussi fondamental que celui de la sécurité hydrique dans la région MENA exige d'opter pour une approche régionale qui va au-delà de l'augmentation de l'approvisionnement immédiat en eau pour mettre l'accent sur leur durabilité. Une nouvelle approche régionale doit être mise en place puisque les ressources en eau traversent les frontières et que seule une coopération resserrée entre pays permettra de les gérer au mieux.

    Face à cette situation, le Groupe de la Banque mondiale et l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) ont décidé d'unir leurs forces en vue de sensibiliser aux enjeux de la sécurité hydrique et d'appuyer les politiques visant à assurer une gestion efficace de l'eau. Cette semaine au Caire, à l'occasion d'une manifestation de la Ligue des États arabes sur le développement durable, le partenariat Banque mondiale-FAO appellera à redoubler d'efforts pour installer une gestion durable et efficace des ressources en eau, offrir à tous des services d'eau fiables et protéger les populations contre les catastrophes liées à l'eau, responsables d'une instabilité sociale grandissante.

    Le partenariat rappelle que les systèmes de gouvernance peuvent, avec le soutien de la communauté internationale, à la fois anticiper les impacts cumulés de l'insécurité et des crises de l'eau et y répondre. Garantir, à terme, la sécurité hydrique dans la région MENA, c'est prendre acte de la nécessité de diversifier et recycler les ressources en eau, accroître l'efficacité de leur utilisation, investir dans la recherche et la technologie, et renforcer les incitations à conserver les ressources, grâce notamment à des dispositifs adaptés de tarification.

    Parallèlement, la nature largement locale des défis de l'eau et de l'agriculture requiert des réponses et des interventions fondées sur une approche décentralisée et inclusive, en particulier dans les zones de conflit. Des pénuries d'eau systématiques peuvent ternir l'image des pouvoirs publics, jugés incapables d'y remédier, mais également aggraver les inégalités sociales et intensifier les conflits.

    Nos recommandations appellent à soutenir la production agricole et animale à petite échelle, à apporter une réponse immédiate en cas de conflit, et à rétablir l'accès de base à l'eau et à l'assainissement en association avec différents partenaires.

    À mesure que les perspectives de développement se concrétisent, l'accent doit être mis sur la création d'emplois et une gestion de l'eau sur le long terme, avec notamment la modernisation des systèmes d'irrigation, une utilisation durable et plus équitable des eaux souterraines, des gains d'efficacité et l'inclusion des femmes dans les processus décisionnels.

    Le partenariat Banque mondiale-FAO constitue une première étape pour réaliser l'objectif commun à ces deux organisations de promouvoir une gestion durable, efficace et équitable de l'eau dans les environnements fragiles, indispensable pour la paix, la prospérité et la stabilité.


    Huffpost
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